jeudi 8 décembre 2011

Névroses et guimauve

Une chronique de Martin

C'est vrai: j'ai encore beaucoup de lacunes dans mon approche progressive de la filmographie de Woody Allen. Personne ne m'a vraiment privé des longs-métrages du plus névrosé des cinéastes new-yorkais, mais ce n'est pas trop le type d'humour de mes parents, je crois, ce qui fait que je l'ai finalement découvert sur le tard.

Précisément, sauf oubli, c'était quand j'étais encore jeune étudiant, lors d'un séjour chez mon meilleur ami, à Toulouse, en bande organisée et avec Tout le monde dit I love you. Tout ça pour dire que j'ai revu le film avec plaisir il y a peu et que, de tous les Woody qu'aujourd'hui je connais, c'est peut-être celui qui me plait le plus.

Tout le monde dit I love you est un mini-tour du monde. Destination New York, Venise et Paris. Allen y joue lui-même le rôle d'un homme divorcé, foncièrement asocial, encore ami avec son ex-femme, devenu pote avec son nouveau mari et assez cool pour leurs enfants communs. On ne s'étonnera pas donc que l'intéressé n'ait pas seulement une famille, mais bien deux, qui espèrent le voir trouver une autre compagne. Parce que c'est Woody, ce n'est pas si facile. Parce que c'est Woody, la solution viendra de l'espionnage intensif des conversations privées de la "cible" visée avec son psy. J'explique moins bien que le réalisateur, oui: vous regarderez pour comprendre.

Si j'ai tendance à vous conseiller la VO, je reconnais que j'ai dû composer avec la VF, l'autre jour. Chose utile: rester bien concentré dans l'une ou l'autre des deux langues ! Son titre hybride ne doit pas faire oublier que Tout le monde dit I love you est, comme souvent chez Allen, très bavard. Et ce d'autant qu'aux dialogues "naturels" s'ajoute une voix off et aux personnages principaux toute une galerie de rôles secondaires franchement délirants. Je précise enfin, et c'est un détail pour le moins important, que le style adopté cette fois est celui de la comédie musicale, avec donc de larges séances de chant tout à fait décalés et absolument jubilatoires. Au final, on reconnaît bien la patte du maître et on s'amuse beaucoup. J'en redemande !

Tout le monde dit I love you
Film américain de Woody Allen (1996)
Faute d'inspiration sur d'autres films à oser comparer directement avec celui-là, je vous propose un petit rappel personnel sur ceux du même réalisateur qui sont déjà présentés ici. Je constate immédiatement que ma feinte ne me facilite pas vraiment la tâche. Allen est constant sur un point: il parle fréquemment de la difficulté d'aimer durablement. Pour le côté badin, Minuit à Paris reste finalement le long-métrage le plus proche de celui référencé aujourd'hui. Vicky Cristina Barcelona n'en est pas loin, avec un lot de scènes pathétiques toutefois. Match point est, lui, un concentré de noirceur, ce qui peut dérouter. À vous de vous y frotter...

2 commentaires:

  1. Moi aussi j'ai un faible pour "Tout le monde dit I love You". Pas mon préféré de Woody, mais il est dans le Top 5 !

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  2. C'est un de mes Woody préféré... et je crois que je les ai tous vus.

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