Max Ophuls ? Un grand cinéaste d'origine allemande né en 1902 et qui, de confession juive, a rallié la France - dès 1933 - et Hollywood. Stefan Zweig ? Un grand auteur autrichien né en 1881, lui aussi parti de chez lui devant le nazisme et qui, en 1942, s'est suicidé au Brésil. Il me paraît assez logique que le premier se soit intéressé au second !
Bon... je n'ai pas assez d'éléments factuels pour écrire une thèse universitaire. Je ne veux qu'évoquer Lettre d'une inconnue, le film américain d'Ophuls inspiré par le court roman éponyme de Zweig. Nous retrouvons la Vienne du début du 20ème siècle. Une jeune fille d'origine modeste est tombée éperdument amoureuse d'un pianiste réputé et cherche à en savoir davantage sur lui... sans dire un mot. Ses sentiments n'ont pas de réciprocité, bien sûr, la différence d'âge expliquant sans doute que l'artiste néglige tout à fait son admiratrice. Elle reste absolument fidèle à ses élans et les croit enfin partagés quand, des années plus tard, son aimé lui glisse des mots tendres. Passons: je crois en avoir dévoilé suffisamment sur cette histoire. Plutôt que d'en révéler chaque aspect, je tiens à souligner la grandeur éternelle de ce long-métrage ancien, sublimé par une mise en scène d'une fluidité remarquable et les prestations irréprochables du duo d'interprètes principaux (j'ai nommé Joan Fontaine et Louis Jourdan). Cela ne date pas d'hier, c'est vrai, mais ah ! Qu'est-ce que c'est beau !
Lettre d'une inconnue
Film américain de Max Ophuls (1948)
Ma troisième découverte du cinéaste (contre zéro de Marcel, son fils). Je garde une légère préférence pour l'un de ses longs-métrages sortis quelques années plus tard: Madame de... et son trio franco-italien qualité or massif - Danielle Darrieux, Vittorio De Sica, Charles Boyer. Beaucoup de points communs réunissent d'ailleurs les deux films. D'autres perles vintage d'amours contrariées ? Oui: Marius et Fanny !
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Une double précision importante...
Le livre, lui, date de 1922 et tous ses personnages restent anonymes.
À présent, si vous souhaitez prolonger le plaisir...
Vous pourrez poursuivre en allant lire un texte de "L'oeil sur l'écran".
Hello Martin. Somptueux. Un beau texte de Zweig et l'immense classe de Max Ophuls dont tu sais sûrement le culte que je vous à ses chefs d'oeuvre, notamment Madame de..., film qui réussirait presque à me donner envie de valser. Et crois moi, c'est dire...
RépondreSupprimerMagnifique et cruel.
RépondreSupprimerL'inconséquence de Louis Jourdan m'avait mise en colère quand j'étais jeune.
Tu crois qu'il est en replay ? C'était sur quelle chaîne ?
@Eeguab: Oh oui, je connais ton admiration pour Ophuls. Et je me souviens d'une de nos conversations où, benoîtement, je te demandais si De Sica avait eu d'autres rôles que celui de "Madame de...". No comment (comme on ne dit pas en italien).
RépondreSupprimer@Pascale: Comme je te comprends ! Je crains que le film ait été retiré du replay d'Arte, où il est resté quelques semaines.
RépondreSupprimerDès que je peux le revoir, je m'y colle ! Le N&B du film ajoute une nostalgie subtile aux décors et aux scènes.
RépondreSupprimerJe l'apprécie de plus en plus en V.O.S.T. ;)
Je suis d'accord avec toi ! Et même si cela se passe à Vienne, le voir en anglais me paraît presque naturel.
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