samedi 4 mai 2024

À l'arrêt

Nous sommes quelques-uns - euphémisme... - à craindre le retour possible de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Une voix off radiophonique rappelle ses positions ultra-droitières sur l'immigration mexicaine au tout début de Border Line. Ce film-là est espagnol. L'occasion d'adopter un (autre) point de vue sur ces sujets ? Mouais...

J'ai découvert Border Line à l'occasion d'une avant-première surprise. La salle pleine ou presque. Un public de trentenaires, dans l'ensemble. Je n'avais pas entendu parler du film avant et c'est sans info préalable que j'ai donc rencontré Elena et Diego, elle barcelonaise, lui installé avec elle, mais venu du Venezuela. Une fille et un garçon ordinaires souhaitant s'installer durablement à Miami et y entamer une vie nouvelle. Oui, mais... à l'aéroport de New York, les voilà alors bloqués pour un rigoureux contrôle d'identité et, bientôt, un interrogatoire policier. Malaise. Inquiétude. Comme les protagonistes, le spectateur va se demander ce qui coince - et si cela va  durer encore longtemps !

Bon... l'ennui, pour moi, c'est que cela m'a vite paru tourner en rond. Je comprends l'idée et la trouve bonne, mais ce film n'invente pas grand-chose d'original et nous emmène vers une fin assez banale. Concrètement, j'ai donc plutôt vu une histoire de couple "tourmenté" qu'un véritable pamphlet politique sur l'absurdité des frontières. Attention: je ne crie pas au scandale et je suis même bien convaincu que Border Line pourrait convenir à d'autres attentes - il a été primé dans des festivals et Le Monde le dit à la fois "virtuose et anxiogène". Vrais bons points: sa courte durée (1h17 à peine) et sa nationalité espagnole, encore relativement peu courante dans les salles obscures de France. Il est bien entendu tout à fait permis de s'en contenter ! Simplement, j'insiste: sur un sujet voisin, j'ai vu de meilleurs films...

Border Line
Film espagnol de J. S. Vasquez et A. Rojas (2023)

Ma note moyenne s'explique par mon intention de vous laisser décider si cet opus vaut la peine d'être vu ou pas (il est sorti mercredi). Franchement, je n'ai aucune envie de l'accabler ou de m'en moquer. C'est juste que le côté sordide de la réalité de certaines migrations m'atteint plus devant des films comme Rêves d'or ou Moi capitaine. Et il y en a beaucoup d'autres, sans même parler des sources média...

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Une petite mise à jour (mardi 7, 12h35):

L'occasion de mettre en avant les avis de Pascale et Princécranoir.

12 commentaires:

  1. Je ne l'ai pas encore vu mais tu es bien le seul à être si tiède.
    Mais il est vrai que ton évaluation des films est la plupart du temps surprenant.

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  2. Je reviens après l'avoir vu.
    Je partage un peu ton point de vue mais suis peut-être un peu plus indulgente. J'ai été quand même assez stressée jusqu'à ce que ça vire à la thérapie de couple et la dernière image a provoqué un grand éclat de rire, moi compris.
    En fait ce sera 2 étoiles et demi aussi, si j'en parle mais grosse flemme ces temps ci.

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  3. @Pascale avant :
    Oui, il m'arrive d'être à contre-courant et j'ai effectivement lu de très bonnes critiques sur le film. Moi, il m'a paru très vite tourner en rond... et ne pas offrir un cinéma qui me touche. Ni ne m'intéresse vraiment.

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  4. @Pascale après:

    Oui, tu as raison : il y a une montée en tension intéressante. Mais ça retombe à plat, je trouve

    À la fin, moi, j'ai pensé : "Tout ça pour ça".

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  5. La fin par contre m'a plu car elle démontre l'absurdité de toute cette plongée dans l'horreur.

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  6. Oui, il y a un effet de contraste saisissant.

    Pour ma part, je n'ai pas senti de "plongée dans l'horreur". Juste une confrontation avec une administration extrêmement conservatrice et tatillonne.

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  7. Je l’avais vu il y a quelques mois à Marseille.
    On se posait la question du titre du film en France pourquoi ”Border Line”,? en espagnol le titre est ”La llegada”(l’arrivée) et le titre anglais ”Upon entry ”.
    C’est sûrement les mysteres de la distribution.
    Je comprends un peu votre tiédeur. J’ai trouvé que les acteurs étaient très bons pourtant. Je pense qu’il a voulu montrer qu’il est plus facile de voyager quand on est européen que lorsqu’on est sud américain comme le personnage masculin du film.
    Évidemment c’est un couple qui va être secoué.

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  8. Merci pour ce commentaire, Jourdan.
    Je suppose que le titre est celui utilisé pour les festivals.

    Comment traduiriez-vous "Upon entry" ? Je pense que "Border Line" (ligne-frontière ?) joue sur un jeu de mots un peu lourdingue avec borderline, en un seul mot. Je peux me tromper.

    Les acteurs sont bons, c'est vrai, mais j'ai trouvé ce huis-clos sans surprise et répétitif. La raison qui va fragiliser ce couple, elle, m'a paru extrêmement téléphonée.

    Pour finir, devant les tracasseries administratives et l'intrusion dans la vie privée des personnages, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que certains de ceux qui veulent s'installer dans un pays étranger au leur vivent des situations autrement plus dramatiques qu'Elena et Diego.

    Mais je n'oblige évidemment personne à être d'accord avec moi !

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  9. De rien.
    Oui Border line, c’est vrai ça fait penser à l’expression de quelque chose qui est limite ,quand on parle d’une personne.
    Oui il y a un jeu de mot certainement.
    Pour ”Upon entry”,je ne peux pas vous eclairer .
    Je suis d’accord sur le fait que la réalité dépasse la fiction de façon plus dramatique hélas quand on veut quitter un pays pour un autre,hors Europe.
    C’est un avis subjectif.


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  10. Un avis très tiède (ce qui te ressemble peu) pour un film que j'ai beaucoup aimé, une des sensations du Festival Reims Polar de l'an dernier (à l'époque il s'intitulait encore "Upon entry"). J'ai vraiment plongé dans cet enfer du contrôle aux frontières, cette séance d'inquisition moderne de la zone grise entre deux pays (rappelons que Trump promet, s'il est élu, d'être dictateur au moins pour un jour). J'ai trouvé les acteurs formidables, la mise en scène redoutablement efficace (on sent le vécu de la part des réalisateurs tous deux vénézuéliens) et parfaitement ramassée sur une heure et quart. Et cette conclusion, je la trouve d'un cynisme absolu, comme Pascale. Pour moi, une grande réussite.

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  11. @Jourdan:

    Je trouve justement intéressant de débattre pour partager nos subjectivité. Et je reconnais volontiers que, pour ce film, je me suis surtout focalisé sur le fond.

    La forme m'a paru assez ordinaire, mais je me dis que je suis peut-être injuste. Arriver à faire tenir un huis-clos pendant plus d'une heure, c'est aussi une petite "performance".

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  12. @Princécranoir:

    Eh oui, je suis tiède sur ce coup-là, c'est vrai. Mais je ne veux pas accabler ce film outre-mesure. Il n'est pas mauvais. Simplement, je ne me suis pas attaché aux personnages.

    Peut-être est-ce aussi parce que je n'ai jamais subi de contrôle à la frontière aussi poussé. Même quand je suis allé en Chine (c'était plus long à mon retour en France). Je ne suis jamais allé aux États-Unis.

    Mais content pour toi que tu aies passé un bon moment (festivalier) !

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