lundi 8 janvier 2024

Une enfance en Inde

Je me suis rappelé des samedis matins où j'allais découvrir des films lors de séances organisées à la bibliothèque Louis-Nucéra de Nice. Dernièrement, j'ai retrouvé un cinéaste connu là-bas: Satyajit Ray. Ses exégètes le citent parfois comme la référence du cinéma indien. Cet enfant d'une famille aisée fut aussi un écrivain... et un musicien !

Une rencontre avec le cinéaste français Jean Renoir et sa découverte du néoréalisme italien l'inspirèrent pour La complainte du sentier. Souvent désigné sous son titre originel (Pather Panchali), ce film-clé circule aujourd'hui dans une admirable copie restaurée. Une aubaine qui permet dès lors de l'apprécier dans les meilleures conditions  possibles - ce que j'ai donc fait en décembre, face à un grand écran. J'ai ainsi découvert le monde d'Apu, un garçon pauvre né au Bengale dans les années 1910. Autant le préciser d'emblée: le long-métrage est l'adaptation du roman éponyme (et d'essence autobiographique) d'un certain Bibhutibhushan Bandopadhyay. Ses personnages majeurs forment une famille, soumise à des difficultés toujours croissantes. Un jour, le père choisit de rejoindre la ville pour trouver un travail assez rémunérateur pour que les siens puissent s'en sortir dignement. Vous l'aurez deviné: il tarde alors à revenir. Rien de très surprenant...

Il n'y a d'ailleurs que pour son aspect dépaysant que le long-métrage saura vous étonner, si tant est que vous soyez habitués aux drames cinématographiques. Entendons-nous bien: La complainte du sentier mérite bien l'excellente réputation qui est la sienne de nos jours. C'est avant tout un film d'une grande beauté plastique, sublimé aussi par la musique d'un maître en la matière: le génial Ravi Shankar. Comme l'a souligné un critique, nous entrons ainsi en communion avec les personnages, profitant du lyrisme et de la force poétique unique de cette oeuvre d'un autre temps, pas si éloigné du nôtre. Celles et ceux d'entre vous qui pourraient l'avoir vue avant moi gardent peut-être en mémoire une scène presque onirique, marquée par le passage d'un train. J'y ai vu le symbole d'un ailleurs inaccessible aux protagonistes du film et c'est bien évidemment "dur à encaisser". Aucun regret toutefois: tout cela est vraiment superbe à regarder. NB: d'autres Satyajit Ray attendent leur tour sur ma pile de DVDs. Premier de son auteur, celui-là est en outre l'ouverture d'une trilogie !

La complainte du sentier (
ou Pather Panchaly)
Film indien de Satyajit Ray (1955)

Filmer la misère n'a rien d'indigne: le cinéaste bengali l'avait compris devant Le voleur de bicyclette, un autre chef d'oeuvre du cinéma mondial. Les moissons du ciel nous le rappelleront un peu plus tard. Autant rester en Inde pour un autre exemple: Tonnerres lointains pourrait assouvir votre soif de découvertes dans ce genre particulier. Ailleurs en Asie, L'île nue est cité, lui aussi, au rang d'incontournable.

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Pour finir et enrichir vos connaissances...

Je vous suggère à présent de passer sur les blogs de Strum et Eeguab.

4 commentaires:

  1. J’ai prévu de le voir,il passe pas loin de chez moi.
    En Art et essai.
    Bonne année à vous 2024.

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  2. Merci, Jourdan. Je vous adresse également tous mes vœux.
    Hâte de lire votre avis sur "La complainte du sentier". Je pense qu'il vous plaira.

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  3. Ah la trilogie d'Apu... trois des plus beaux films du monde. Il te reste maintenant à voir les deux autres, dont Le Monde d'Apu, le troisième et mon préféré de tous. Merci pour le lien Martin et bonne année !

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  4. Bonne année à toi aussi, Strum ! Et merci à toi de ton commentaire !

    J'espère pouvoir voir la trilogie entière un jour ou l'autre. Mais je ne voulais pas rater la copie restaurée de ce premier volet en salle.

    Reviendras-tu nous dire quels sont les deux autres plus beaux films du monde à tes yeux ?

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