lundi 6 décembre 2021

Made in France

J'ai vu six de ses dix films, dont cinq en salle, et ne peux donc nier que j'apprécie le travail de Wes Anderson. Il est d'ailleurs à signaler que le réalisateur texan rend bien l'affection que lui voue une partie du public français: il a des bureaux à Paris et certains de nos acteurs ont déjà tourné plusieurs films avec lui. Y compris le dernier en date !

En compétition pour la Palme d'or cette année, The French Dispatch nous présente le personnage d'Arthur Howitzer Jr., rédacteur en chef de l'hebdo made in France du même nom. Ce pendant d'un périodique américain est édité dans une ville imaginaire répondant au doux nom d'Ennui-sur-Blasé. Une précision géographique: bien que le tournage ait eu lieu à Angoulême, certains y ont reconnu notre chère capitale. Quoi qu'il en soit, pas question de tourisme: notre ticket de cinéma vaut pour une introduction, trois historiettes et un court épilogue. L'idée serait de mettre en images les articles des plumes du journal précité: l'un concerne un peintre (de génie ?) enfermé dans une prison après avoir décapité deux innocents, un autre une manifestation étudiante analysée par une reportrice de terrain, le dernier un dîner privé organisé par un officier de police adepte de la grande cuisine. C'est farfelu, ouais, et souvent étonnant. Mais ça manque d'humour...

Anderson reste fidèle à lui-même et à ses petits univers "décalés". Sur le plan purement formel, The French Dispatch est une merveille esthétique, tout à fait digne de celles qu'il avait créées auparavant. Seul bémol: cela défile tellement vite que l'on n'a que peu de temps pour profiter de l'ensemble des détails de ce décor, ô combien soigné. C'est d'autant plus vrai quand on regarde le film en V.O.: une voix off quasi-permanente nous impose alors la lecture d'un récitatif complexe et difficile à suivre, ce qui nuit sans doute à une bonne appréciation des images - dont beaucoup nous sont proposées... en noir et blanc. Autre point: les dialogues sont tantôt en anglais, tantôt en français. Autant vous dire qu'il faut dès lors s'accrocher pour tout comprendre ! Quand on y parvient, on ne trouve pas pour autant de fil conducteur pour nous accompagner jusqu'au joli générique final. Les saynètes s'enchaînent sans qu'on s'intéresse trop à ce que les uns et les autres racontent, tout cela ressemblant au fond à un banal exercice de style. J'en attendais mieux. Mais sans rancune, OK ? J'irai voir le prochain...

The French Dispatch
Film américain de Wes Anderson (2021)

Deux étoiles seulement: une pour la technique, l'autre pour le casting. C'est sévère, je sais, mais c'est aussi histoire de "marquer le coup". J'ignore ce que le cinéaste compte faire, mais renouveler son style pourrait lui être profitable. Bref... pour observer le fonctionnement d'une rédaction depuis l'intérieur, autant (re)voir Pentagon papers. Autre bon film: Good night, and good luck. ! Oui, là, c'est sérieux...

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Si vous cherchez quelques références...
Je n'ai certes pas dressé la liste de nos comédiens et comédiennes engagés par ce brave Wes. À la place, je vais citer les cinq films français qui, selon ses dires, ont inspiré le cinéaste: Les diaboliques et Quai des orfèvres de Clouzot, Vivre sa vie de Godard, Le plaisir d'Ophüls et Les 400 coups de Truffaut. Cela ne saute pas aux yeux...

Si vous souhaitez recouper les sources...

Je me fais un plaisir de relayer les points de vue de Pascale et Strum.

4 commentaires:

  1. J'ai comme toi eu l'impression de passer mon temps à lire. Sans compter que suivant qu'ils sont en anglais ou en français, ils sont soit en haut soit en bas de l'écran.
    Ce film est FATIGANT et je ne te trouve pas du tout sévère.

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  2. Voilà, c'est bon, j'ai fait le ménage...
    Oui, les sous-titres qui passent d'un coin de l'écran à l'autre, c'est usant !

    Wes Anderson m'a déçu pour la première fois. Avec le recul, je me dis que c'est peut-être parce que c'est aussi la première fois qu'il adopte la forme du film à sketchs.

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  3. Merci pour le coup de balai :-)
    Il ne devait pas avoir grand chose à raconter pour utiliser le principe du film à sketches mais que c'est confus. Pénible sur ce coup là le Wes.
    Vive Pedro.

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  4. Wes ou pas, je crois que je ne suis pas fait pour les films à sketchs, en réalité.
    Il est tout à fait clair que le dernier Pedro est bien plus à la hauteur de nos attentes !

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