Mais non ! Ce n'est pas parce que je n'en ai rien dit le 11 novembre dernier que je me fiche désormais de la Première Guerre mondiale. Au contraire: c'est "en léger différé" mais avec un véritable intérêt que j'ai regardé Les gardiennes, l'adaptation du roman éponyme d'Ernest Pérochon (1924), sur la vie des femmes entre 1915 et 1920...
Le livre avait pour décor le Pays poitevin. Le film, lui, vient s'inscrire dans un cadre à peine plus à l'est: la campagne de Haute-Vienne. Qu'importe, finalement ! L'évidente photogénie de cet environnement rural nous propose de superbes images à contempler, avec un plaisir d'autant plus vif que les saisons apportent des couleurs et sensations très diverses. Il n'en faut pas plus pour s'immerger dans cette histoire d'une famille meurtrie, où les femmes se trouvent soudain contraintes d'assumer les tâches dévolues aux hommes, ces derniers étant partis combattre un ennemi qui, d'après certains, leur ressemble beaucoup. Intense, le récit tourne avant tout autour d'Hortense, une vieille mère courageuse, bien décidée à faire face, et Francine, la jeune servante qu'elle embauche pour l'aider. Les gardiennes, ce sont elles, bien sûr. Gardiennes du foyer, des traditions, d'un mode de vie calqué sur celui de la nature, dans l'attente de l'hypothétique retour des êtres chers. Se tenir à l'écart du front pour rappeler le souvenir de cette France-là était une belle idée. Voilà ce que j'appelle du grand cinéma populaire !
Les gardiennes
Film français de Xavier Beauvois (2017)
Oh ! Je ne vous ai rien dit des actrices: Nathalie Baye et Iris Bry forment un remarquable duo, mais d'autres s'illustrent par leur talent manifeste (je citerai Laura Smet et Marie-Julie Maille, notamment). N'oublions pas les hommes, de toutes les générations: Cyril Descours mérite des éloges, tout comme Olivier Rabourdin et Gilbert Bonneau. Je songe alors à L'odeur de la mandarine, à La vie et rien d'autre...
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Il ne faudrait pas négliger mes comparses...
Je dédie ce texte à deux autres blogueurs: Princécranoir et Eeguab. Mon récent débat avec eux sur les films en lien avec la Grande Guerre est tombé à pic, avant de découvrir Les gardiennes... et deux ans après avoir produit ma liste de références possibles. Merci, les amis !
Et surtout, ne pas oublier mes propres traditions...
C'est pourquoi je tiens à "linker" d'autres avis: ceux de Pascale et Lui.
Dans votre liste de référence il manque en effet les fameuses « croix de bois » tourné en 32 par Raymond Bernard, dont la quasi totalité des acteurs et des figurants avaient été de véritables poilus 15 ans plus tôt.
RépondreSupprimerEt je rajouterai « Charlot soldat » sorti en 18 qui n’échappera pas aux ciseaux de la censure malgré le traitement éminemment comique du sujet voulu par Chaplin.
J'avais aimé ce film sur le coup mais je n'en garde pas grand souvenir.
RépondreSupprimer@CC Rider:
RépondreSupprimerMerci ! On m'a effectivement parler de ce film, "Les croix de bois", comme d'une référence. Et, si j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer "Charlot soldat" ici, je ne l'ai toujours pas vu...
@Pascale:
RépondreSupprimerC'est un très beau film sur le sujet, mais peut-être pas, en effet, aussi mémorable que cela.