lundi 28 juin 2021

Décollage programmé

Les cinéphiles (exigeants) répètent à l'envi que les bons sentiments ne suffisent pas à faire les bons films. Je suis allé voir Envole-moi avec mes parents et un ami, pariant au départ sur un film "gentil". Bingo ! Bien peu audacieux, le scénario de cet aimable long-métrage familial nous parle d'empathie et de générosité. Très nobles valeurs...

Thomas, fils d'un médecin réputé, passe ses journées à ne rien faire et ses nuits en discothèque. Un soir, il rentre si vite chez lui qu'il perd le contrôle de sa voiture et termine sa course au fond de la piscine installée dans le jardin de son père. Ce dernier le punit et lui impose d'aller... s'occuper de Marcus, 12 ans, l'un de ses jeunes patients. D'abord tendue, la relation des deux garçons va bien sûr s'améliorer. On ne choisit pas le titre d'une chanson de Jean-Jacques Goldman comme titre d'un film pour offrir au public une implacable tragédie. Envole-moi suit un chemin balisé, mais la bonhommie des comédiens principaux - et surtout du plus jeune - les rend attachants. Bon point !

Aux côtés de Victor Belmondo (petit-fils de...) et de Yoann Eloundou dans sa première apparition à l'écran, les ancien(ne)s parmi vous retrouveront peut-être avec plaisir un Gérard Lanvin bien conservé. Les autres apprendront que le film est l'adaptation d'un roman allemand, Dieses beschuerte Herz (Ce coeur stupide), lui-même tiré d'une histoire vraie. Transposé en France, le récit reste très crédible malgré quelques emphases propres au cinéma: c'est donc du travail honnête, réalisé sans fioriture et porté par des comédiens sincères. Envole-moi passera sans doute tôt ou tard sur une chaîne du service public, ce qui me semble être en réalité sa "destination naturelle". L'humanisme qui s'en dégage ne compense pas tout à fait son absence d'imagination cinématographique, mais allez ! Je ne chipoterai pas...

Envole-moi
Film français de Christophe Barratier (2021)

C'est un peu mieux qu'une guimauve: le film avance certaines qualités pour grimper plus haut que sa seule bienveillance. Je suis convaincu qu'il peut être un programme décent et fédérateur pour toute une part du public, en France comme à l'étranger. Bon... il parle d'un handicap de manière moins rigolote que Intouchables, c'est vrai. Je le verrais plutôt dans la veine d'un Patients, sublimé par l'espoir du mieux-être.

2 commentaires:

  1. J'ai donné la priorité à bien d'autres films. Le nombre incalculable de sorties oblige à faire des choix.

    RépondreSupprimer
  2. Exact. Je viens moi-même et à regret de voir disparaître "Sound of silence" de mes grands écrans habituels...

    RépondreSupprimer