Il va sans dire - mais un peu mieux en le disant - que le cinéma est né et a prospéré grâce à des pionniers, artistes et techniciens associés. Père des "créatures" du film présenté avant-hier, Ray Harryhausen cumulait sans doute les deux regards. C'est aussi pour cette raison qu'aujourd'hui, j'ai eu envie de dire quelques mots de ce précurseur...
Venu au monde en 1920 à Los Angeles, Ray est arrivé au bon endroit et au bon moment pour faire carrière. On dit que c'est le visionnage de King Kong (1933) qui a suscité sa vocation pour le septième art. Encouragé par quelques anciens, il présente de premiers travaux avant la guerre et, dès 1945, travaille sur une série pour les milieux scolaires. Pour l'aider, ses propres parents mettent la main à la pâte !
Ces toutes premières participations à des longs-métrages de cinéma datent de la fin des années 40. Le succès ? De 1953, avec la création des effets spéciaux d'un film intitulé Le monstre des temps perdus. Deux ans plus tard, Harryhausen fait alors une rencontre décisive avec Charles H. Schneer, un producteur qui a le même âge que lui. Les deux hommes vont travailler ensemble plus de 25 ans ! Les titres s'enchaînent, chacun porteur d'un nom évocateur: Le monstre vient de la mer, Les soucoupes volantes attaquent, Le septième voyage de Sinbad, Jason et les Argonautes... c'est tout un imaginaire fantastique qui se déploie ! Le cinéma, lui, en est à jamais changé...
Ce travail s'inscrira donc dans la durée et aura une influence évidente sur les rêves - et bien sûr les créations - de toute la génération suivante, celle des Spielberg, Lucas et autres Cameron. C'est en 1981 que l'ami Ray signe ses ultimes SFX, pour le film Le choc des titans. Désormais sexagénaire, il sait passer le flambeau et reste toutefois présent dans le milieu, exerçant même plusieurs fois comme acteur ! Son expertise de l'animation en volume s'efface devant la technologie numérique, mais un certain Steven en fait son consultant d'honneur lorsqu'il réalise Jurassic Park (1993). Et plusieurs créateurs de films d'animation font référence à leur ami Ray en présentant leur travail...
Harryhausen a rejoint les étoiles à Londres en 2013, à 92 ans révolus. En 2010, il jouait encore dans Cadavres à la pelle, de John Landis ! Bien avant cela, dès 1991, l'Académie des Oscars avait très bien agi en lui attribuant le Prix Gordon E. Sawyer, remis aux personnalités "dont les contributions techniques ont fait honneur à l'industrie". Personnellement, et pour revenir sur ce que je vous disais au début de cette chronique, je veux considérer le grand Ray comme un artiste accompli, doublé d'un créateur inspirant (y compris pour le jeu vidéo). Il faisait "danser les squelettes", comme l'a joliment écrit Le Monde dans sa notice nécrologique. Dès lors, il n'est pas dit qu'il soit mort...
----------
Pour finir, une petite précision...
Cet hommage (sincère) s'appuie pour beaucoup sur la page Wikipédia du maître. Vous aviez d'autres infos ou opinions ? Je reste à l'écoute. Autant le dire: je n'exclus pas d'écrire un jour une seconde chronique !
Venu au monde en 1920 à Los Angeles, Ray est arrivé au bon endroit et au bon moment pour faire carrière. On dit que c'est le visionnage de King Kong (1933) qui a suscité sa vocation pour le septième art. Encouragé par quelques anciens, il présente de premiers travaux avant la guerre et, dès 1945, travaille sur une série pour les milieux scolaires. Pour l'aider, ses propres parents mettent la main à la pâte !
Ces toutes premières participations à des longs-métrages de cinéma datent de la fin des années 40. Le succès ? De 1953, avec la création des effets spéciaux d'un film intitulé Le monstre des temps perdus. Deux ans plus tard, Harryhausen fait alors une rencontre décisive avec Charles H. Schneer, un producteur qui a le même âge que lui. Les deux hommes vont travailler ensemble plus de 25 ans ! Les titres s'enchaînent, chacun porteur d'un nom évocateur: Le monstre vient de la mer, Les soucoupes volantes attaquent, Le septième voyage de Sinbad, Jason et les Argonautes... c'est tout un imaginaire fantastique qui se déploie ! Le cinéma, lui, en est à jamais changé...
Ce travail s'inscrira donc dans la durée et aura une influence évidente sur les rêves - et bien sûr les créations - de toute la génération suivante, celle des Spielberg, Lucas et autres Cameron. C'est en 1981 que l'ami Ray signe ses ultimes SFX, pour le film Le choc des titans. Désormais sexagénaire, il sait passer le flambeau et reste toutefois présent dans le milieu, exerçant même plusieurs fois comme acteur ! Son expertise de l'animation en volume s'efface devant la technologie numérique, mais un certain Steven en fait son consultant d'honneur lorsqu'il réalise Jurassic Park (1993). Et plusieurs créateurs de films d'animation font référence à leur ami Ray en présentant leur travail...
Harryhausen a rejoint les étoiles à Londres en 2013, à 92 ans révolus. En 2010, il jouait encore dans Cadavres à la pelle, de John Landis ! Bien avant cela, dès 1991, l'Académie des Oscars avait très bien agi en lui attribuant le Prix Gordon E. Sawyer, remis aux personnalités "dont les contributions techniques ont fait honneur à l'industrie". Personnellement, et pour revenir sur ce que je vous disais au début de cette chronique, je veux considérer le grand Ray comme un artiste accompli, doublé d'un créateur inspirant (y compris pour le jeu vidéo). Il faisait "danser les squelettes", comme l'a joliment écrit Le Monde dans sa notice nécrologique. Dès lors, il n'est pas dit qu'il soit mort...
----------
Pour finir, une petite précision...
Cet hommage (sincère) s'appuie pour beaucoup sur la page Wikipédia du maître. Vous aviez d'autres infos ou opinions ? Je reste à l'écoute. Autant le dire: je n'exclus pas d'écrire un jour une seconde chronique !
A voir le documentaire de Gilles Penso "Ray Harryhausen le titan des effets spéciaux" sorti en double dvd en 2012....Images d'archives inédites, témoignages, bandes annonces ,...., un incontournable pour les fans que nous sommes
RépondreSupprimerBonsoir Martin, j'ai vu tout récemment en DVD L'île mystérieuse de Cy Endfield avec Herbert Lom dans le rôle du capitaine Nemo et avec des grosses bêtes créées par Ray Harryhausen. Très bien. Bonne soirée.
RépondreSupprimerHello Martin. Sympa de penser au grand Ray Harryhausen, un poète à sa manière, avec toute la magie du cinéma du samedi soir, dans toute sa noblesse. Et Dasola a raison de citer L'île mystérieuse, trsè bonne daptation du grand Jules. Bonne semaine.
RépondreSupprimer@CC Rider:
RépondreSupprimerMerci pour cette référence ! Je vais noter ça dans un coin de ma tête.
D'abord, j'avoue que j'ai très envie de voir d'autres films avec les créateurs de Harryhausen !
@Dasola:
RépondreSupprimerVerne + Harryhausen = une combinaison gagnante.
Merci à toi d'attirer mon regard vers ce film oublié, Dasola.
@Eeguab:
RépondreSupprimerDu samedi ou des autres jours, c'est le cinéma vintage comme je l'aime, en fait.
Merci pour ta confirmation au sujet du grand Jules et me réjouis déjà de mes futures découvertes !
Voilà un billet qui évoque de jolis souvenirs de "vieux" films remplis de monstres. Merci d'en avoir parlé, Martin.
RépondreSupprimerA noter que "Monstres et Compagnie" (normal, avec un tel titre) faisait un joli clin d'oeil à Mr Harryhausen. Le restaurant où le duo à l'affiche de ce dessin animé monstrueux porte en effet son patronyme. Joli Easter egg, non ?
Je suis ravi que cette modeste chronique te plaise, Laurent. Merci à toi !
RépondreSupprimerEffectivement, j'avais entendu cette anecdote sur "Monstres et Cie". Un film que je veux revoir.
Tiens, ça pourrait être sympa de faire un billet sur les Easter eggs, aussi !