mardi 7 janvier 2020

Un voyage

C'est un peu par hasard que je suis retombé sur le Arte Kino Festival. En décembre, la chaîne franco-allemande organisait la 4ème édition de son événement de promotion du cinéma européen. J'en ai profité pour découvrir un (joli) long-métrage néerlandais: Messi and Maud. Notre cher continent s'éloigne: tout se passe entièrement... au Chili !

C'est en effet au coeur même de la Terre de feu que Maud et Frank sont partis en vacances, dans l'espoir de sauver leur couple. Fragilisée par leur incapacité à avoir un enfant, leur relation bat de l'aile. Finalement, après une dispute, la jeune femme boucle son sac à dos et part seule sur les chemins. Devenue autostoppeuse, elle croise alors la route d'un petit garçon et se prend vite d'affection pour lui. Peut-être pouvez-vous déjà l'imaginer: la suite est un road movie atypique, dont le moindre mérite n'est pas de nous montrer un pays finalement méconnu et dont la beauté saute aux yeux. Ces images sont bien plus qu'un décor: le premier atout du film. Le plus évident...

Le scénario, lui, est sans doute plus convenu, mais la délicatesse avec laquelle il dresse ce portrait de femme est tout à fait louable. Inutile, en effet, de "brusquer" le spectateur avec des effets appuyés. Côté casting, le film est une belle réussite: Rifka Lodeizen se montre très convaincante et le petit Cristóbal Farias ne l'est pas moins. J'insiste sur ce point: leur duo fonctionne vraiment bien et joue clairement le jeu de l'émotion à fleur de peau. En un mot, on y croit ! Messi and Maud suit sa trajectoire, sans rebondissement véritable assurément, mais sans temps mort pour autant: le juste équilibre. J'aime ce cinéma sans chichi ou grand tralala: il affiche une pudeur qui bâtit une oeuvre intéressante et nous permet de nous identifier aux personnages. Je n'en suis pas sorti émerveillé, non, mais conquis par la fluidité d'un récit simple, élégamment illustré. Et j'ai apprécié que la conclusion nous laisse la porte ouverte pour imaginer la suite...

Messi and Maud
Film néerlandais de Marleen Jonkman (2018)

Une belle découverte que ce long-métrage à la fois tendre et sensible. J'ai même trouvé plutôt amusant de le voir quelques jours seulement après avoir apprécié le Gloria de John Cassavetes, avec lequel il peut constituer un diptyque sur la thématique du rapport femme / enfant. Après, si c'est plutôt le côté "sur la route" qui arrive à vous intéresser durablement, Paris, Texas ou Into the wild peuvent passer devant...

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