Le (bon) cinéma est un plaisir en toutes saisons. Je constate cependant que celui de Chaplin est souvent associé à la période hivernale ou plutôt à celles des Fêtes. Parce qu'il est toujours positif ? Parce qu'il s'adresse aux petits et aux grands ? Je me moque vraiment des analyses, en vérité, et je savoure... sans me poser de questions !
Dans La ruée vers l'or, le clochard magnifique s'est fait prospecteur. Évidemment, les choses ne vont pas très fort pour lui: il partage l'abri d'un méchant homme. Bientôt, un troisième larron rejoint le duo. L'hiver, dans de hautes montagnes enneigées et battues par un vent violent, il est d'abord question de survie. Celui qui sortira affronter les éléments pour ramener une - très hypothétique - pitance commune ne peut qu'être désigné par le (mauvais ?) sort: à la courte paille. Toute la magie du film tient alors dans cette extraordinaire capacité de l'acteur-réalisateur à nous faire rire en décrivant des situations dramatiques, en nous invitant à en découvrir l'insoupçonnable facette burlesque. Un humour inventif, sans cesse renouvelé, où les paroles sont soudain inutiles. Les idées d'un clown, triste et joyeux à la fois. Près d'un siècle plus tard, ce "cirque sur pellicule" s'avère toujours d'une efficacité comique certaine ! Et on peut s'en réjouir à tout âge !
Ce bonheur sans mots, je l'aime d'autant plus fort qu'il s'accompagne d'une profonde mélancolie, comme pour mieux souligner la fragilité extrême de nos existences et la nécessité de profiter sans attendre de chaque étincelle de vie. Dans sa seconde partie, La ruée vers l'or est aussi une magnifique histoire d'amour: celle d'un pauvre bougre tombé en admiration devant une danseuse de revue, étoile filante d'apparence plus brillante et pourtant à peine moins perdue que lui. Parce que je préfère vous laisser la surprise, j'ose à peine dévoiler ici la plus célèbre des scènes qui réunit ces deux âmes: celles et ceux d'entre vous qui ont déjà vu le film se souviendront des petits pains. À mon humble avis, le muet transcende la beauté de chaque séquence du film, mais c'est d'autant plus flagrant avec les belles scènes d'émotion - portées d'ailleurs par une musique... écrite par Chaplin. Je crois encore utile de préciser que j'ai vu le film dans une version courte et sonorisée, le cinéaste ayant lui-même ajouté un récitatif. Le texte, poétique, nous offre la chance d'entendre le son de sa voix !
La ruée vers l'or
Film américain de Charlie Chaplin (1925)
Je me suis ré-ga-lé ! Il me semble assez difficile de comparer ce film à un autre qui ne soit pas de Chaplin également. J'attendrai toutefois d'en avoir vu davantage pour m'y risquer - Les temps modernes traitant en fait d'un tout autre sujet. Je veux redire une fois encore que seul le cinéma muet peut réserver de telles émotions. Le sujet paraît presque inépuisable. Autant le dire: c'est sûr que j'y reviendrai.
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Si vous voulez en savoir plus avant de vous lancer...
"L'oeil sur l'écran" a publié une autre chronique. Et vous pouvez miser sur Ideyvonne pour vous montrer quelques images supplémentaires...
Dans La ruée vers l'or, le clochard magnifique s'est fait prospecteur. Évidemment, les choses ne vont pas très fort pour lui: il partage l'abri d'un méchant homme. Bientôt, un troisième larron rejoint le duo. L'hiver, dans de hautes montagnes enneigées et battues par un vent violent, il est d'abord question de survie. Celui qui sortira affronter les éléments pour ramener une - très hypothétique - pitance commune ne peut qu'être désigné par le (mauvais ?) sort: à la courte paille. Toute la magie du film tient alors dans cette extraordinaire capacité de l'acteur-réalisateur à nous faire rire en décrivant des situations dramatiques, en nous invitant à en découvrir l'insoupçonnable facette burlesque. Un humour inventif, sans cesse renouvelé, où les paroles sont soudain inutiles. Les idées d'un clown, triste et joyeux à la fois. Près d'un siècle plus tard, ce "cirque sur pellicule" s'avère toujours d'une efficacité comique certaine ! Et on peut s'en réjouir à tout âge !
Ce bonheur sans mots, je l'aime d'autant plus fort qu'il s'accompagne d'une profonde mélancolie, comme pour mieux souligner la fragilité extrême de nos existences et la nécessité de profiter sans attendre de chaque étincelle de vie. Dans sa seconde partie, La ruée vers l'or est aussi une magnifique histoire d'amour: celle d'un pauvre bougre tombé en admiration devant une danseuse de revue, étoile filante d'apparence plus brillante et pourtant à peine moins perdue que lui. Parce que je préfère vous laisser la surprise, j'ose à peine dévoiler ici la plus célèbre des scènes qui réunit ces deux âmes: celles et ceux d'entre vous qui ont déjà vu le film se souviendront des petits pains. À mon humble avis, le muet transcende la beauté de chaque séquence du film, mais c'est d'autant plus flagrant avec les belles scènes d'émotion - portées d'ailleurs par une musique... écrite par Chaplin. Je crois encore utile de préciser que j'ai vu le film dans une version courte et sonorisée, le cinéaste ayant lui-même ajouté un récitatif. Le texte, poétique, nous offre la chance d'entendre le son de sa voix !
La ruée vers l'or
Film américain de Charlie Chaplin (1925)
Je me suis ré-ga-lé ! Il me semble assez difficile de comparer ce film à un autre qui ne soit pas de Chaplin également. J'attendrai toutefois d'en avoir vu davantage pour m'y risquer - Les temps modernes traitant en fait d'un tout autre sujet. Je veux redire une fois encore que seul le cinéma muet peut réserver de telles émotions. Le sujet paraît presque inépuisable. Autant le dire: c'est sûr que j'y reviendrai.
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Tu m'as fait rire de commencer par plusieurs questions et d'affirmer : je ne me pose pas de questions :-)
RépondreSupprimerChaplin est un plaisir dont je ne me lasserai sans doute jamais.
J'ai re re re re vu récemment à la télé Les lumières de la ville et le Kid (alors que je les ai en DVD). Cet homme est un génie. Je l'aime.
et puis la scène des petits pains, celle du "chalet" qui penche et la rencontre avec la danseuse. Love.
RépondreSupprimer@Pascale 1:
RépondreSupprimerJe suis un paradoxe ambulant. Tu ne le savais pas encore ?
Cela dit, j'ai dit aussi que je me moquais bien des analyses. Bref...
Nous sommes d'accord sur le génie de Chaplin. Pas la peine d'essayer d'expliquer.
@Pascale 2:
RépondreSupprimerLe chalet qui penche, dans le pur comique, c'est effectivement assez terrible.
Et la première danse après la rencontre, avec sa ceinture-laisse à chien... trop fort !
J'ai envie de dire que je préfère les scènes d'émotion, mais au fond, c'est un tout indissociable.
En ce qui me concerne, plus je vieillis plus je ris aux scènes comiques. Quand j'étais jeune voire enfant, jadherais moyennement.
RépondreSupprimerMais des scènes comme celle où la fleuriste aveugle reconnait les mains de Charlot... ça marche toujours.
Acteur, scénariste, compositeur, directeur artistique, monteur, réalisateur et producteur ! Le cinéma, pas de doute, il le connaissait de A à Z :)
RépondreSupprimerSur ciné classique, il y a un documentaire très intéressant sur son frère Sydney.
Même si dans son film "Chaplin", Richard Attenborough nous dévoile que Sydney suivait de très près la carrière de son frère, dans ce documentaire, on se rend compte que le lien qui existait entre eux était très puissant.
@Pascale:
RépondreSupprimerIl y a dans ce comique du pur génie. Il faut les inventer, ces blagues !
Bien d'accord avec toi sur le coup de la fleuriste aveugle. Il faut que je le revoie !!!
@Ideyvonne:
RépondreSupprimerLa multitude de ses rôles derrière la caméra te donne raison.
Moi, j'ai tendance à dire qu'il a contribué à inventer la grammaire du cinéma.
En revanche, j'ai honte: je n'avais jamais entendu parler de son frère.
Je vais donc tâcher de découvrir ce film de Attenborough dont tu parles. Merci !