Aujourd'hui, pour rebondir après mon film d'avant-hier, j'avais envie d'écrire quelque chose au sujet de la pluie au cinéma. Une scène marquante de Parasite aurait constitué une excellente introduction ! Seulement, le sujet est "pointu": je garde l'idée pour un autre jour. Après deux films à New York, je vais en revenir à la ville elle-même...
Le cinéma l'aurait-il déjà explorée sous toutes ses coutures ? Pas sûr. En tout cas, c'est certain: il l'avait déjà montrée sous la pluie. À titre d'exemple, je retiens notamment la scène finale du superbe Diamants sur canapé, autre fameux mélange de romantisme et de mélancolie. C'est avec ce film que j'ai découvert Audrey Hepburn, installée depuis au panthéon de mes actrices préférées de l'âge d'or hollywoodien. Quelle stupéfaction le jour où j'ai appris qu'elle était britannique ! D'après moi, dans ce long-métrage de Blake Edwards, son personnage d'Américaine quelque peu éthérée est on ne peut plus convaincant. Mieux: il me paraît tout à fait à sa place dans le New York des sixties.
Un peu plus tôt, le septième art offrait à la Grosse Pomme un visage particulièrement frappant: celui d'une métropole de taille démesurée. Si Le monde, la chair et le diable m'a fait forte impression, au-delà même de son titre énigmatique, c'est surtout parce qu'il a osé vider toute la cité de sa population. Suivre l'errance de Harry Belafonte dans ces rues désertes procure à tout le moins un choc esthétique. C'est au petit matin que ces plans ont été tournés, il me semble. L'intensité du noir et blanc en ajoute encore aux fortes émotions procurées par le scénario, en prouvant que la ville a mille potentiels. Et qu'elle pourrait presque se passer d'être habitée pour les exprimer !
Travis Bickle, lui, ne regarde pas tous les New-yorkais du même oeil. De retour du Vietnam, le héros maudit de Taxi driver se réinvente comme possible nettoyeur des lieux sombres, gangrénés par le crime organisé. Si pathétique soit-il, il arrive alors à nous rendre solidaires d'une cause qui semblait perdue d'avance, le temps de sauver une ado rebelle (et insouciante) des griffes d'un proxénète. Martin Scorsese n'est pas le dernier à nous faire visiter les recoins glauques du Bronx ou de Harlem. J'aime qu'il puisse aussi montrer les quartiers lumineux et les plus fréquentés... ou au moins leurs reflets déformés au travers d'un pare-brise trempé par la pluie. Remarquables images de cinéma !
Visiter New York, aujourd'hui comme hier, c'est à l'évidence se frotter aux légendes et aux symboles les plus forts de l'Amérique éternelle. Bien qu'anéanties, les tours jumelles du World Trade Center survivent dans un nombre incalculable de films. Certains réalisateurs modernes n'ont pas hésité à s'attaquer à d'autres monuments emblématiques pour donner de véritables frissons aux amateurs du cinéma de genre. Matt Reeves et Cloverfield, par exemple, nous montrent une Statue de la Liberté décapitée, bien avant d'expliquer la cause du désastre. C'est une image qui s'exporte d'autant plus facilement qu'elle repose sur l'exploitation de l'un des sites les plus représentatifs de Big Apple.
Je tiens à rassurer les anxieux: si certains prennent plaisir à l'abimer voire à la détruire, d'autres s'ingénient à utiliser l'image de New York de manière positive. Même si je ne la connais - encore - qu'au travers du cinéma, je trouve logique que les artistes puissent la considérer comme l'écrin de comédies romantiques et autres feel good movies. Exemple parmi d'autres: New York melody. On est bien loin d'un chef d'oeuvre, mais, si j'ai aimé suivre Keira Knightley et Mark Ruffalo dans leurs pérégrinations musico-sentimentales, c'est bien sûr aussi parce que la ville est leur terrain de jeu. Une visite guidée sympa ! Évidemment, je doute fort que la réalité urbaine soit aussi glamour...
Qu'à cela ne tienne ! Je reste persuadé qu'avec le cinéma, New York saura demeurer une destination de rêve, au moins pour les Français. Après tout, depuis que Marilyn Monroe a fait s'envoler ses froufrous au souffle d'une bouche de métro, les fantasmes sont de mise. Je dois dire que cette photo du tournage de Sept ans de réflexion m'amuse. Et pourquoi cela ? Parce que, si j'ai bonne mémoire, la scène du film en montre peu. Et parce que le cliché ne trahit aucun des admirateurs de la star présents ce jour-là dans l'espoir d'admirer ses gambettes ! Faut-il conclure que la ville a gagné la partie ? Je vous laisse en juger. La beauté du cinéma, n'est-ce pas avant tout une question de regard ?
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Je ne demande qu'à ouvrir le débat...
Sachez-le: si New York au cinéma vous inspire, je suis à votre écoute. Une autre ville vous intéresse davantage ? Pas de souci: dites-le moi !
Le cinéma l'aurait-il déjà explorée sous toutes ses coutures ? Pas sûr. En tout cas, c'est certain: il l'avait déjà montrée sous la pluie. À titre d'exemple, je retiens notamment la scène finale du superbe Diamants sur canapé, autre fameux mélange de romantisme et de mélancolie. C'est avec ce film que j'ai découvert Audrey Hepburn, installée depuis au panthéon de mes actrices préférées de l'âge d'or hollywoodien. Quelle stupéfaction le jour où j'ai appris qu'elle était britannique ! D'après moi, dans ce long-métrage de Blake Edwards, son personnage d'Américaine quelque peu éthérée est on ne peut plus convaincant. Mieux: il me paraît tout à fait à sa place dans le New York des sixties.
Un peu plus tôt, le septième art offrait à la Grosse Pomme un visage particulièrement frappant: celui d'une métropole de taille démesurée. Si Le monde, la chair et le diable m'a fait forte impression, au-delà même de son titre énigmatique, c'est surtout parce qu'il a osé vider toute la cité de sa population. Suivre l'errance de Harry Belafonte dans ces rues désertes procure à tout le moins un choc esthétique. C'est au petit matin que ces plans ont été tournés, il me semble. L'intensité du noir et blanc en ajoute encore aux fortes émotions procurées par le scénario, en prouvant que la ville a mille potentiels. Et qu'elle pourrait presque se passer d'être habitée pour les exprimer !
Travis Bickle, lui, ne regarde pas tous les New-yorkais du même oeil. De retour du Vietnam, le héros maudit de Taxi driver se réinvente comme possible nettoyeur des lieux sombres, gangrénés par le crime organisé. Si pathétique soit-il, il arrive alors à nous rendre solidaires d'une cause qui semblait perdue d'avance, le temps de sauver une ado rebelle (et insouciante) des griffes d'un proxénète. Martin Scorsese n'est pas le dernier à nous faire visiter les recoins glauques du Bronx ou de Harlem. J'aime qu'il puisse aussi montrer les quartiers lumineux et les plus fréquentés... ou au moins leurs reflets déformés au travers d'un pare-brise trempé par la pluie. Remarquables images de cinéma !
Visiter New York, aujourd'hui comme hier, c'est à l'évidence se frotter aux légendes et aux symboles les plus forts de l'Amérique éternelle. Bien qu'anéanties, les tours jumelles du World Trade Center survivent dans un nombre incalculable de films. Certains réalisateurs modernes n'ont pas hésité à s'attaquer à d'autres monuments emblématiques pour donner de véritables frissons aux amateurs du cinéma de genre. Matt Reeves et Cloverfield, par exemple, nous montrent une Statue de la Liberté décapitée, bien avant d'expliquer la cause du désastre. C'est une image qui s'exporte d'autant plus facilement qu'elle repose sur l'exploitation de l'un des sites les plus représentatifs de Big Apple.
Je tiens à rassurer les anxieux: si certains prennent plaisir à l'abimer voire à la détruire, d'autres s'ingénient à utiliser l'image de New York de manière positive. Même si je ne la connais - encore - qu'au travers du cinéma, je trouve logique que les artistes puissent la considérer comme l'écrin de comédies romantiques et autres feel good movies. Exemple parmi d'autres: New York melody. On est bien loin d'un chef d'oeuvre, mais, si j'ai aimé suivre Keira Knightley et Mark Ruffalo dans leurs pérégrinations musico-sentimentales, c'est bien sûr aussi parce que la ville est leur terrain de jeu. Une visite guidée sympa ! Évidemment, je doute fort que la réalité urbaine soit aussi glamour...
Qu'à cela ne tienne ! Je reste persuadé qu'avec le cinéma, New York saura demeurer une destination de rêve, au moins pour les Français. Après tout, depuis que Marilyn Monroe a fait s'envoler ses froufrous au souffle d'une bouche de métro, les fantasmes sont de mise. Je dois dire que cette photo du tournage de Sept ans de réflexion m'amuse. Et pourquoi cela ? Parce que, si j'ai bonne mémoire, la scène du film en montre peu. Et parce que le cliché ne trahit aucun des admirateurs de la star présents ce jour-là dans l'espoir d'admirer ses gambettes ! Faut-il conclure que la ville a gagné la partie ? Je vous laisse en juger. La beauté du cinéma, n'est-ce pas avant tout une question de regard ?
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Je ne demande qu'à ouvrir le débat...
Sachez-le: si New York au cinéma vous inspire, je suis à votre écoute. Une autre ville vous intéresse davantage ? Pas de souci: dites-le moi !
Bonsoir Martin. New York est sûrement l'une des villes les plus filmées. Grande tendresse pour la comédie musicale Un jour à New York. Et puis des films plus "quartiers" bien moins célèbres que j'ai vus ces dernières années, Brooklyn Village, Brooklyn Yiddish. Côté noir Little Odessa et le formidable La cité sans voiles de Dassin. Bien sûr il y a aussi les spécialistes Allen, Scorsese. Big Apple est une mine, y compris en science-fiction (John Carpenter).
RépondreSupprimerLe film de Melville Deux hommes dans Manhattan est intéressant. A+ l'ami.
Quel courage de s'attaquer à des thèmes. Bravo.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne la pluie, immanquablement ou presque lorsqu'elle survient dans un film ensoleillé ou si l'on ne se soucie pas de la météo, c'est que le héros vit ou va vivre des moments moins plaisants ou que l'histoire prend un virage. La pluie, c'est rarement bon signe. C'est assez agaçant je trouve. D'autant qu'elle est rarement réaliste et accompagnée de coups de tonnerre quelque soit la saison.
Les acteurs sont des trombes d'eau, je ne comprends pas. Ex. 4 mariages et 1 enterrement ou... Sur la route de Madison...
Mais le sujet c'est NY. Je n'y suis jamais allée et j'aimerais follement. Et même m'offrir ou m'organiser un circuit cinématographique. Car elle l'est incontestablement.
Mais il paraît que cette ville est épuisante. Je n'en doute pas.
Woody et Marty l'ont sublimée mais le nombre de films qui s'y passent est infini.
Je me souviens de Brooklyn vu par Wayne Wang, Smoke et Brooklin Boogie.
Un des Die Hard nous offrent une belle visite aussi.
Les acteurs SOUS des trombes d'eau.
RépondreSupprimerEt d'autres coquilles que je te laisse dépister...
@Eeguab:
RépondreSupprimerMerci d'apporter de l'eau à mon moulin newyorkais, l'ami. Nul doute que j'ai BEAUCOUP d'autres films à découvrir sur ce thème. "Little Odessa" me fait de l'oeil, notamment.
@Pascale 1:
RépondreSupprimerMerci de tes encouragements ! Sur ce que tu dis de la pluie, je vois bien une scène de "Impitoyable" qui correspondrait parfaitement. J'y reviendrai sûrement un jour ou l'autre.
Pour New York, merci de tes suggestions. Je pense effectivement que ce doit être une ville épuisante au quotidien, mais niveau tourisme, il y a plein de choses attractives ! Le cinéma vient en prime titiller nos envies !
@Pascale 2:
RépondreSupprimerLe lecteur (que je suis) a corrigé de lui-même.
Pluie parlant tu ne seras pas surpris que je cite l'enterrement sous la pluie de La Comtesse aux pieds nus à qui mon blog doit doublement son nom. Ici il fait très beau par contre. So long Martin.
RépondreSupprimerJe n'ai vu ce beau film qu'une seule fois. Je te remercie donc de rappeler cette scène culte à mon souvenir.
RépondreSupprimerJe finirai bien par l'écrire, cette chronique pluvieuse.
Petite liste de films que j'aime sur NY
RépondreSupprimer- films gangsters/mafia : "Il était une fois en Amérique","Les affranchis","French connection","Donnie Brasco","Mean streets", "Serpico"
- Comédies musicales :"Hair","Un jour à NY","West side story"
- Divers : "King Kong","SOS fantômes","Marathon Man","Gangs of NY","Sur les quais"
et bien évidemment "Diamants sur canapé" :)
Pour ma meilleure scène sous la pluie : Clint Eastwood dans "Sur la route de Madison"
Oh ! Merci pour cette belle liste !
RépondreSupprimerSuggères-tu que Clint est le pluvieux de tous ? J'y avais pensé...
J'adore New York. Ville-monde (il y en a pour tous les goûts - elle n'a d'épuisante que pour ceux qui veulent s'épuiser, Pascale), ville-magique (son atmosphère unique). Le cinéma n'a pas fini de l'enchanter comme elle n'a pas fini d'enchanter le monde. Merci Martin.
RépondreSupprimerBonsoir Martin, Strum est très lyrique mais je le rejoins. J'adore New York, la scène finale de Diamants sur canapés avec Audrey, George et le chat ferait fondre un iceberg. C'est la seule ville où j'aimerais vivre en dehors de Paris. A part ça, bonne soirée et merci pour cet hommage à la "Big Apple". Bonne soirée.
RépondreSupprimerNew york 2 h du matin (Fear city) d'Abel Ferara ,1984 plongée au coeur des quartiers chauds de la 42eme , aujourd'hui disparus, dans la meme veine je recommande la série "The Deuce " dont la 3eme saison s'achéve ce soir...
RépondreSupprimer@Strum:
RépondreSupprimerJe suppose que Pascale voulait évoquer une ville épuisante dans la vie de tous les jours. N'étant jamais allé à New York, il m'est impossible de vous départager. Il ne nous reste plus qu'à reparler de cinéma...
@Dasola:
RépondreSupprimer"Fondre un iceberg"... pas mal, cette expression !
À part ça, je suis ravi que tu aies apprécié ma modeste chronique !
@CC rider:
RépondreSupprimerJe note pour le Ferrara. Merci.
Je regarde très peu et très rarement les séries, mais merci aussi pour cette autre référence. On ne sait jamais...
Hier, je me disais que j'allais faire à mes élèves à la fin de l'année une séquence sur New York dans la littérature vue par des écrivains français. Ton article tombe à pic même s'il parle cinéma (et de toute façon je vais aussi intégrer du cinéma dans ma séquence, forcément !).
RépondreSupprimerSympa,ton sujet !
RépondreSupprimerJe suis qui plus est ravi de tomber à pic.