mercredi 23 octobre 2019

Retour à Big Apple

Soyez prévenus: je n'ai pas envie de remonter le fil de ses démêlés judiciaires pour savoir si je peux continuer d'apprécier Woody Allen. Son tout dernier film - Un jour de pluie à New York - n'est pas sorti dans les salles américaines. Je suis bien content d'avoir pu le voir ici et souhaite n'en parler avec vous qu'en termes cinématographiques...

Un constat: plusieurs des critiques positives que j'ai lues à son égard affirment que c'est le meilleur Woody depuis longtemps. De retour chez lui, dans la Grosse Pomme, Allen évolue évidemment en terrain familier et reste fidèle à lui-même: il nous offre une énième variation des jeux de l'amour et du hasard. Prénommé Gatsby, un jeune homme de bonne famille se réjouit de pouvoir accompagner sa petite amie tout un week-end à Manhattan. Apprentie critique dans les colonnes d'un journal universitaire, la jolie demoiselle a décroché une interview avec un réalisateur de cinéma qu'elle admire tout particulièrement. Or, ce dernier n'est pas avare de confidences et raconte à Ashleigh qu'il traverse une grave crise existentielle. D'où une conséquence prévisible: l'admiratrice s'émeut et ne veut plus abandonner son idole à son triste sort. La suite ? Hum... Un jour de pluie à New York saura mieux vous la raconter que moi. Je vous dirai simplement qu'elle est tantôt rigolote, tantôt (un peu) mélancolique. L'ensemble se suit avec bonheur. Même dans ce qui se révèle cousu de fil blanc...

Serait-ce du cinéma en pantoufles pour Woody Allen ? Je ne crois pas. Mention spéciale pour les p'tits jeunes de la distribution: Elle Fanning est tordante et Timothée Chalamet impeccable ! À 21 et 23 ans ! Autre chose: il se peut que vous soyez surpris par un rebondissement lié à une scène bien précise, avec la mère du personnage principal. Cela dit, je pointerai quand même un défaut du film: il me semble parfois que, petit à petit, il casse l'équilibre du duo Ashleigh / Gatsby pour ne plus faire évoluer que le second nommé. Je n'y vois certes aucun machisme, mais j'ai trouvé que la fille ne sortait pas grandie de ces tribulations urbaines. J'insiste d'ailleurs sur cet aspect citadin du long-métrage: Un jour de pluie à New York témoigne d'une ironie salvatrice sur la grande ville, mais il lui arrive aussi de faire passer les "ruraux" - en l'espèce les habitants de l'Arizona - pour des ploucs. C'est une affaire de dosage, je crois: quelques aphorismes bien sentis m'ont amusé, d'autres m'ont paru trop simplistes pour être honnêtes. Je ne retiendrai que le meilleur: mon indéniable plaisir devant l'écran.

Un jour de pluie à New York
Film américain de Woody Allen (2019)

Pas le meilleur opus du réalisateur, mais un bilan plus qu'honorable. Woody Allen, c'est vraiment une signature: son style très particulier reste absolument inimitable. Du coup, j'ai toujours du mal à trouver quelques autres films qui pourraient alors soutenir la comparaison ! Le mieux à faire est peut-être de revoir les classiques du maître binoclard, en commençant évidemment par LA référence: Manhattan.

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Je suis sûr que vous trouverez facilement d'autres avis sur le Web. Parmi eux, ma suggestion du jour: ceux de Pascale, Dasola et Strum !

6 commentaires:

  1. Je crois qu'il n'y a rien de méprisant dans la facon de traiter les bouseux. Je pense que Woody se moque de la prétention des new yorkais. Je me trompe peut-être.
    Elle Fanning joue une ravissante idiote. Elle est drôle pour la 1ere fois. Ça a dû la changer de ses rôles graves.
    Timothée Chalamet semble aussi adorable à la scène qu'à la ville. A venise il a mis tout le monde à ses pieds.
    Quant au film, c'est une sucrerie même si je déteste la pluie.
    J'aime Woody.
    Je n'arrive pas à m'empêcher d'être triste pour lui.

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  2. Oui, il y a de l'humour dans ce regard porté par Woody sur les "bouseux". Disons que je l'ai trouvé un peu moins subtil qu'en d'autres occasions.

    Elle et Timothée sont formidables. J'aime l'idée qu'ils représentent la jeune génération du cinéma américain. C'est franchement prometteur pour les années à venir. Et surtout s'ils parviennent à exporter leur talent.

    J'aime Woody aussi, mais sur les affaires qui le poursuivent, je ne sais jamais que penser. Et son film est tout de même parvenu à sortir. Bref...

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  3. Merci pour le lien Martin. Un film charmant en effet. S'agissant de Woody, on peut rappeler qu'il n'y a pas "des" mais "une" seule "affaire" (l'ancienne accusation d'attouchement sexuel sur Dylan, fille adoptive de Mia Farrow de 7 ans, portée in fine par Mia Farrow lors de leur terrible procédure de divorce) et que la justice américaine l'a innocenté à l'époque, c'est à dire il y a vingt ans, après plusieurs expertises détaillées ayant été au fond du sujet. Sachant que le seul autre enfant adoptif présent ce jour là (Moses, certes moins médiatique que Ronan Farrow) est certain de l'innocence d'Allen (il l'a écrit) et a dit qu'il avait vu sa mère faire répéter comme au théâtre plusieurs nuits la petite Dylan. On peut donc avoir quelques doutes ou en tout cas lui donner le bénéfice du doute.

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  4. Merci pour toutes ces précisions, Strum. C'est sordide, cette affaire...

    Ce qui me désole, c'est que, pour certains, tout cela affecte la vision du film. Difficile de faire la part des choses. C'est pour cette raison que j'ai préféré préciser d'emblée mon envie de parler simplement de cinéma.

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  5. J'ai aimé ce site https://libertyland.cloud/ Vous pouvez regarder des films gratuitement et sans aucun problème, donc je pense que c'est ce dont vous avez besoin.

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  6. Tiens, je retombe par hasard sur ce commentaire tardif, plus d'un an après. OK...

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