lundi 26 août 2019

Une utopie pédagogique

Son dernier film date de 2010: cela fera donc bientôt une décennie que Peter Weir n'a plus tourné, écrit ou produit pour le septième art. Le cinéaste australien a eu 75 ans le mois dernier, quelques jours après que j'ai (enfin !) pu revoir Le cercle des poètes disparus. Autant le dire sans ambages: ce film aura marqué mon adolescence...

1959. Neil, Todd, Charlie, Knox, Pitts et d'autres jeunes hommes intègrent les rangs d'une prestigieuse école américaine. Tradition. Honneur. Discipline. Excellence: les quatre piliers de la pédagogie promue par l'établissement donnent à penser qu'ils seront surveillés de près et soumis à un haut niveau d'exigence. Pourtant, la réalité n'est pas aussi austère qu'il n'y paraît: un tout nouveau professeur vient d'être recruté pour enseigner la littérature et il se confirme vite qu'il n'a nulle intention d'appliquer les méthodes de ses prédécesseurs. Peut-être l'aurez-vous déjà compris: Le cercle des poètes disparus encourage chacun de nous à vivre la vie qu'il a choisie pour lui-même. L'idée centrale du film - son message - est que cette liberté d'action est la seule à même d'apporter le bonheur. Utopique ? C'est possible. Compte tenu de l'époque à laquelle le scénario se déroule, je trouve toutefois que le propos est approprié. Et, du coup, qu'il touche juste !

Je crois que c'est en cours de français, au tout début de mes années passées au lycée, qu'une prof m'avait conseillé d'aller voir ce film. Trente ans plus tard, à part Ethan Hawke, je dois certes admettre que je n'ai reconnu aucun des jeunes acteurs, mais il m'a plu toutefois de me pencher une nouvelle fois sur cette histoire. Bon... je savais comment elle se terminait, mais cela n'a en rien nui à mon plaisir ! Pour beaucoup de cinéphiles de ma génération, je suppose bien sûr que ce film restera comme le meilleur proposé à Robin Williams. D'aucuns souligneront peut-être aussi que le regretté acteur cabotine allégrement dans le rôle de John Keating, infatigable apôtre du savoir partagé et catalyseur d'émotions constructives. Le cercle des poètes disparus est peut-être un film sur-mesure, mais il n'en est pas moins un objet de cinéma digne d'être vu et/ou revu, d'une mise en scène sobre, sans doute, mais transcendée par quelques très belles images. Personnellement, je ne regrette surtout pas de m'y être "replongé". Simple constat: le temps n'aura pas modifié mon opinion à son sujet !

Le cercle des poètes disparus
Film américain de Peter Weir (1989)

Du cinéma en "costumes", mais aussi (et surtout) un long-métrage intéressant sur l'école. Vous en trouverez d'autres ici et jugerez donc des différences entre Primaire, Breakfast Club ou Les héritiers. Après cela, si vous voulez revoir Robin Williams, je vous suggère l'un de mes films préférés, The fisher king, sur un sujet très différent. NB: cinq autres opus de Peter Weir sont dans l'index des réalisateurs !

----------
Si vous souhaitez voir d'autres images...
Je vous renvoie chez la spécialiste du genre: notre chère Ideyvonne.

14 commentaires:

  1. C'est MON film préféré de tous les temps ;)
    Et la musique de Maurice Jarre reste aussi un enchantement pour nos oreilles.
    Allez, petits dialogues cultes :
    - Pourquoi est-ce que je monte là ? Qui peut répondre ?
    - Pour vous grandir...
    - Non ! (Ting) Merci d'avoir jouer !
    - Je monte sur mon bureau pour ne pas oublier qu'on doit s'obliger sans cesse a tout regarder sous un angle différent

    RépondreSupprimer
  2. Quelle belle rentrée des classes tu nous fais, Martin !
    J'aime beaucoup ce film, quasiment sans défaut. Merci d'en avoir parlé.

    RépondreSupprimer
  3. Ah non ce n'est pas le meilleur rôle de Robin Williams. Revois Goooooood mooooorning vietnam ! Il est PARFAIT dans tous ses rôles.
    D'ailleurs je n'ai jamais reçu Fisher King...

    Quant à ce film, je l'ai revu récemment lorsqu'il est passé à la télé.
    On ne s'en lasse pas. Magnifique.

    Neil est quand même le second couteau dans Dr Maison.

    RépondreSupprimer
  4. Bonsoir Martin, je me rappelle l'avoir vu peu après sa sortie en salle et m'être copieusement ennuyée, je n'avais pas compris l'engouement pour ce film à l'époque. C'était le film qu'il fallait avoir vu. Il faut dire que j'ai un problème avec le cinéma de Peter Weir (à part Witness): je n'accroche pas. J'ai revu il y a deux ou trois ans Le cercle : pas mal mais sans plus. Bonne soirée.

    RépondreSupprimer
  5. Hey Martin. Quand Le cercle... est sorti je l'ai vu quatre fois en trois semaines (cas unique, à l'époque j'animais une emission ciné sur la radio libre locale). En tout j'ai dû le voir dix fois. Bien sûr avec l'expérience j'y ai trouvé quelques grosses ficelles. Néanmoins il fait partie de ma vie cinéphile et une salle de classe n'a plus jamais eu le même impact. Et les larmes me viennent toujours lors de cette dernière scène, pourtant vue et revue. Carpe diem l'ami.

    RépondreSupprimer
  6. @Ideyvonne:

    Ton film préféré entre tous ?
    Waouh ! Je suis ravi d'en avoir parlé à plus d'un titre !

    Ce dialogue est effectivement savoureux. Et le film en recèle quelques autres !

    RépondreSupprimer
  7. @Laurent:

    Merci à toi pour le compliment, l'ami !
    Je me réjouis de cette émotion partagée autour de ce beau film.

    RépondreSupprimer
  8. @Pascale:

    Je te sais grand fan de notre regretté Robin, toi aussi.
    Au point de le regarder encore et encore et en boucle. C'est BIEN !

    Pour Neil, il faut croire que je suis encore moins attentif aux séries que toi.
    Ou alors c'est qu'il y a encore un truc que je n'ai pas compris...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui Robin je l'aime.

      Je nai jamais vu UN épisode (tout ce qui se passe à l'hôpital...) mais j'ai croisé sa bouille lors de zapping.

      Pas compris quoi.

      Supprimer
  9. @Dasola:

    Bon. Cela m'arrive aussi, de passer à côté de films qui font la quasi-unanimité !
    Merci d'avoir exprimé un avis divergent en des termes aussi humbles.

    RépondreSupprimer
  10. @Eeguab:

    Hé oui, grosses ficelles et émotions véritables ne sont pas incompatibles.
    Merci à toi, cher ami, de l'avoir rappelé autour de cette si jolie anecdote personnelle.

    RépondreSupprimer
  11. Laisse béton: j'avais bien compris, en fait.
    On se contentera aisément de Robin et on oubliera bien vite la série.

    RépondreSupprimer
  12. Bravo, tu éludes bien le fait que tu avais promis de me prêter Fisher king...

    RépondreSupprimer