Primé le 19 mai l'an passé, en salles 12 décembre et vu le 13 janvier cette année: il m'a fallu presque huit mois pour découvrir Une affaire de famille, la Palme d'or 2018. Parasite, lui, a triomphé à Cannes cette année, le 25 mai. Il est sorti le 5 juin et je l'ai vu trois jours plus tard. Bilan: ma première grosse baffe de cette année de cinéma !
Le premier est japonais, le second coréen: d'aucuns ont pourtant jugé que les deux films se répondaient et ils n'ont pas forcément tort. Après Hirokazu Kore-eda, Bong Joon-ho interroge l'idée de famille. Parasite nous présente d'abord les Kim, en bas de l'échelle sociale. Père et mère au chômage, deux post-adolescents, sans perspective. Une forme de "miracle" intervient quand un ami étudiant de Ki-woo, le fils, lui indique qu'il va terminer son cursus dans un pays étranger. Il le pistonne pour prendre son relais comme prof d'anglais de la fille des Park, des gens richissimes. Un bon plan: cela fonctionne aussitôt. Et c'est ainsi que le jeune homme timide des débuts, bien persuadé qu'il sera incapable de s'adapter, triche un peu et finit par placer chacun des siens au service de ces grands bourgeois. C'est très fort ! La suite ? Pas question d'en parler. Juste une chose: bien qu'il dépasse les deux heures, le film m'a aisément tenu en haleine jusqu'au bout...
Logique: ouvert en comédie grinçante, il est aussi bien plus que cela. Un joli suspense s'installe lentement, dans des espaces souvent clos. Par un raccourci trop facile, j'ai pris l'habitude de dire que le cinéma coréen ne fait pas dans la dentelle. D'une remarquable virtuosité technique, l'exemple du jour "colle" à ce préjugé: l'épatant scénario demande à avoir le coeur bien accroché et c'est avec un plaisir indéniable que j'ai suivi cette histoire complexe et des plus tordues. Parce que Parasite parle de beaucoup de choses, avec des moyens indéniablement importants, oui, mais toujours utilisés à bon escient. Jusqu'au dernier plan, moult rebondissements surviennent, prévisibles en un sens, bien qu'on en découvre la nature qu'au moment décisif. Âmes sensibles, prudence: certaines scènes sont d'une intensité rare et, de ce fait, pourraient vous heurter (et vous hanter longtemps). Même s'il met en scène un enfant, le film n'a pas été taillé pour eux. De mon côté, scotché au fauteuil, je l'ai trouvé très impressionnant. Bref, le yo-yo émotionnel paraît garanti, si vous mordez à l'hameçon !
Parasite
Film sud-coréen de Bong Joon-ho (2019)
Deux ans après la polémique Okja, passé directement d'une sélection cannoise à une diffusion exclusive sur Netflix, le réalisateur rebondit avec force et talent. Chapeau bas ! Memories of murder, du même, est un autre diamant noir à ne pas rater. Mademoiselle et Burning méritent également le détour, du côté thrillers. Mais dans le cinéma coréen, il y a également My sassy girl, Poetry, Yourself and yours...
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Pour compléter mon avis...
Bien que soucieux de ne pas trop en révéler, je veux exprimer aussi mon grand plaisir à la lecture des chroniques signées Pascale, Dasola, Princécranoir et Strum. Le film avait fait l'unanimité du jury cannois et est d'ores et déjà le long-métrage sud-coréen le plus vu en France !
Le premier est japonais, le second coréen: d'aucuns ont pourtant jugé que les deux films se répondaient et ils n'ont pas forcément tort. Après Hirokazu Kore-eda, Bong Joon-ho interroge l'idée de famille. Parasite nous présente d'abord les Kim, en bas de l'échelle sociale. Père et mère au chômage, deux post-adolescents, sans perspective. Une forme de "miracle" intervient quand un ami étudiant de Ki-woo, le fils, lui indique qu'il va terminer son cursus dans un pays étranger. Il le pistonne pour prendre son relais comme prof d'anglais de la fille des Park, des gens richissimes. Un bon plan: cela fonctionne aussitôt. Et c'est ainsi que le jeune homme timide des débuts, bien persuadé qu'il sera incapable de s'adapter, triche un peu et finit par placer chacun des siens au service de ces grands bourgeois. C'est très fort ! La suite ? Pas question d'en parler. Juste une chose: bien qu'il dépasse les deux heures, le film m'a aisément tenu en haleine jusqu'au bout...
Parasite
Film sud-coréen de Bong Joon-ho (2019)
Deux ans après la polémique Okja, passé directement d'une sélection cannoise à une diffusion exclusive sur Netflix, le réalisateur rebondit avec force et talent. Chapeau bas ! Memories of murder, du même, est un autre diamant noir à ne pas rater. Mademoiselle et Burning méritent également le détour, du côté thrillers. Mais dans le cinéma coréen, il y a également My sassy girl, Poetry, Yourself and yours...
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Pour compléter mon avis...
Bien que soucieux de ne pas trop en révéler, je veux exprimer aussi mon grand plaisir à la lecture des chroniques signées Pascale, Dasola, Princécranoir et Strum. Le film avait fait l'unanimité du jury cannois et est d'ores et déjà le long-métrage sud-coréen le plus vu en France !
Je lai revu car il faut toujours tendre l'autre joue.
RépondreSupprimerC'est toujours aussi bien même en sachant... C'est tout l'art des grands films.
Oui, les films de ce calibre supportent bien une seconde vision.
RépondreSupprimerJe suppose que, la deuxième fois, on est encore plus attentifs aux détails.
Hello Martin. Oui, très agréable de le voir dès la Palme d'Or. Film impressionnant avec notamment une utilisation de l'architecture urbaine sidérante. Le film est riche et peut se voir deux fois dans la foulée sans ennui. J'avais beaucoup aimé Memories of murder. A bientôt.
RépondreSupprimerYesterday j'ai vu Yesterday avec plaisir même si le plaisir suprême avec les Beatles est... d'écouter les Beatles tout simplement.
Le film vient de franchir la barre symbolique du million de spectateurs !
RépondreSupprimerC'est, je trouve, la meilleure Palme d'or depuis longtemps. La plus médiatisée, aussi ?
Pour ce qui est de "Yesterday", nous aurons l'occasion d'en reparler bientôt.
Merci pour le lien Martin. Je suis très heureux que Parasite ait franchi le million de spectateurs. Un succès mérité pour Bong et pour le cinéma coréen en général.
RépondreSupprimerAvec plaisir pour le lien. Je suis bien d'accord avec toi.
RépondreSupprimerEt j'espère que ça permettra de voir encore davantage de films coréens !
Tellement contente que ce film ait eu la Palme d'or et ait dépassé le million de spectateurs en France. Et je suis certaine que ce succès entièrement mérité est loin d'être terminé.
RépondreSupprimerPour l'instant mon chouchou de l'année !
Je pense que, parmi ce million, il y a certains spectateurs qui sont allés voir le film deux fois.
RépondreSupprimerMais sinon, oui, il mérite son succès, même si je me dis aussi qu'il ne plaira pas à tout le monde.