vendredi 5 avril 2019

Dansons, maintenant !

Si le cinéma est le septième art, à quel rang la danse se place-t-elle ? D'après Wikipédia, au sixième et ainsi avec les autres arts scéniques que sont le théâtre, le mime et le cirque. Je monte donc d'un cran aujourd'hui pour vous parler de deux (beaux) films à entrechats ! C'est quasiment coup sur coup que j'ai eu l'occasion de les découvrir...

 
Le danseur du dessus
Film américain de Mark Sandrich (1935)

Fred Astaire a débuté sa carrière cinéma en 1933 et, sorti deux ans plus tard, Le danseur du dessus est déjà... son cinquième film ! C'est également sa quatrième collaboration avec Ginger Rogers. Mademoiselle, à vrai dire, était actrice depuis un peu plus longtemps. Qu'importe: ils ont le même mérite dans ce joli pas de deux. Beaucoup considèrent cet opus comme un grand classique: il oppose un danseur quelque peu arrogant, descendu dans un luxueux hôtel avant un spectacle, à une jeune femme qui voudrait bien y dormir tranquille. Un quiproquo XXL vient alors pimenter le récit: la belle s'enferme dans l'idée que le roi des claquettes est un véritable mufle ! Évidemment, aujourd'hui, on n'écrit plus un scénario comme celui-ci. Quant à savoir si c'est grave... je ne crois pas, sincèrement. Hollywood a tourné la page, mais nous laisse retourner dans le passé pour la consulter à nouveau - ce que j'ai fait avec un certain plaisir. La reconstitution en studio d'une Venise de pacotille vaut le coup d'oeil ! Le reste est très sucré, bien sûr, et donc assez sympathique...

Les chaussons rouges
Film britannique de M. Powell et E. Pressburger (1948)

Vous l'avez sans doute remarqué: j'utilise le terme de "chef d'oeuvre" avec beaucoup de circonspection. Bon... j'ai quand même très envie d'ajouter sans attendre Les chaussons rouges à ma liste personnelle ! Je n'ai pas vraiment compté, mais cela faisait déjà un bon moment que j'avais entendu parler de ce classique comme d'un très grand film. Je savais qu'il y était question d'un ballet, mais j'avais ensuite fermé mes écoutilles pour éviter toute information supplémentaire. Inspiré d'un conte d'Andersen, le scénario retrace la vie d'une jeune ballerine talentueuse, qui parvient - non sans difficulté ! - à attirer l'attention d'un grand impresario. Tout aussi doué que méconnu, un musicien convainc simultanément le nabab de l'embaucher comme compositeur. Stop ! Le reste, je vous laisse le (re)découvrir. Même si l'intrigue pourrait paraître très ordinaire, le long-métrage est d'une telle beauté qu'il m'a subjugué de bout en bout. L'ensemble des outils du cinéma est mis ici au service de la danse, de manière d'autant plus viscérale qu'une longue scène chorégraphique se déploie au coeur du métrage. J'en ai vu d'autres sur scène, mais là... c'est encore autre chose. L'une de mes plus grandes émotions esthétiques de ces derniers mois.

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Pour s'en remettre, voici d'autres pistes de danse...

Le danseur du dessus est venu bien avant Chantons sous la pluie. Et Les chaussons rouges annonce Black swan... ou même Suspiria !

Et pour finir, si vous le souhaitez, j'ai quelques liens...
Le danseur du dessus avait fait l'objet d'une chronique 100% visuelle chez Ideyvonne et d'un texte de "L'oeil sur l'écran". Ce dernier blog présente également Les chaussons rouges, tandis que l'ami Strum propose une analyse - en deux parties - du style Powell / Pressburger !

16 commentaires:

  1. Pour "Top hat" les décors ont été spécialement crées en N&B et "The red shoes" reste le film préféré de Scorcese.
    Bien évidemment j'ai vu les deux mais j'ai une réelle préférence pour "The red shoes" car je le trouve très poétique (costumes, décors, ambiances...) Il faut dire que le duo Michael Powell et Emeric Pressburger a toujours mis dans le mille (petit clin d'oeil au logo de leurs films qui c'est une cible) et nombreux de leurs films sont de grands classiques (Colonel Blimp, le narcisse noir, 49ème parallèle, une question de vie ou de mort)

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  2. Oh ! Merci pour cette belle anecdote sur "Le danseur du dessus" !
    J'ignorais absolument que les décors avaient été conçus pour le noir et blanc !

    "Les chaussons rouges" m'a paru un véritable enchantement. Une référence du genre !
    Oui, c'est poétique ! Le meilleur de la technique mis au service d'un superbe scénario classique.

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  3. ah Fred , on ne peut etre qu'un empereur de la danse lorsque l'on se nomme Austerliz !!!

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  4. Réjouissons-nous qu'il ne soit pas resté en gare !
    Voilà, voilà, voilà... je ne suis pas très fier de moi...

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  5. Les Chaussons Rouges, chef-d'oeuvre absolu ! Je suis un inconditionnel de Powell & Pressburger et de leur cinéma qui ne ressemble à nul autre. Je suis heureux que tu aies aimé Martin et merci pour le lien.

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  6. Ah oui, pour me plaire, ça m'a plu, assurément ! Quelle beauté !
    Je vais tâcher de ne pas laisser passer la prochaine occasion de retrouver le duo Powell/Pressburger.

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  7. Ah la voix de velours de Fred... Heaven. I' m in heaven...
    But I don't enjoy it half as much
    As dancing cheek to cheek.
    Il semble s'envoler dans cette scène (Ginger est bien aidée par sa robe en mousseline ;-) ).
    Quant aux chaussons. Je n'en entends que des louanges mais je ne suis pas sûre de l'avoir vu. Je vais y remédier si le DVD ne coûte pas 50 €...

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  8. Cette chanson... ce classique... est un délice pour les yeux et pour les oreilles. Ginger et Fred, quel duo !
    Il faut absolument que tu voies "Les chaussons rouges". Je suis quasiment sûr que ça va beaucoup te plaire.

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  9. Ca y est je lai commandé. Jai hâte.

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  10. Cool ! Moi, j'ai hâte de lire ton avis !

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  11. Alors là je suis... sous le choc.
    Je me suis installée avec délice devant mon poste.
    Et rapidement n'a surgi que l'ennui et l'impatience. J'avoue même être allée me coucher. Mais je finirai de le regarder ces jours ci. Ou peut-être me forcerai-je à le revoir ! Je ne veux pas passer à côté d'un authentique chef d'oeuvre. Mais que je me sois endormie n'est pas bon signe. Ou peut être etais je très fatiguée !
    Au passif de ma GRANDE déception, une interprétation approximative, des acteurs (le trio vedette avec en tête celui qui interprète le musicien... beaucoup trop vieux d'ailleurs pour être un étudiant) dénués de charme, une musique ordinaire, des ballets pas extraordinaires et l'absence totale d'émotion.

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  12. Ah ouais ??? Comme quoi, les goûts et les couleurs...
    Peut-être t'es-tu endormie parce que c'est trop "classique" à tes yeux ?

    Se forcer à revoir un film, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
    Mais j'aurai tendance à dire que c'est toujours dommage de ne pas voir la fin.

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  13. Trop classique, je ne pense pas. Je me gave littéralement de "vieux" films.

    Je ne me forcerai pas, mais la fin c'est sûr je la regarderai.

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  14. Par "trop classique", je voulais dire que, peut-être, rien ne t'a surpris: les codes de ce cinéma-là, tu les connais par coeur, non ?

    C'est bien, si tu regardes la fin. Après, quelle que soit la raison de ton désintérêt, je suis surpris, mais comme je disais, les goûts et les couleurs...

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  15. Je suis un inconditionnel du duo Astaire Rogers que j'ai découvert assez tôt. Pourtant ce film brillant n'est pas mon préféré, j'avais trouvé ces décors un rien envahissants, superbes mais quand même. Ceci dit il y a également trois admirables seconds rôles qui donnent tout le sel comique du film Edward Everett Horton, grand maître de l'effet retardé, Erik Rhodes et Eric Blore.
    Sur "Les Chaussons rouges", sans m'être ennuyé comme Pascale, j'avais trouvé le film virtuose, plastiquement magnifique, mais là aussi je préfère d'autres œuvres du duo génial Powell-Pressburger où passe une autre sorte d'émotion, du style de celle de Deborah Kerr dans "Le Narcisse noir" autre chef d’œuvre. Ceci dit, à ce niveau, nous sommes bien face à du très grand cinéma et je dirais que moi ça me manque aujourd'hui. Pas sûr que "Top Hat" soit moins sucré que les multiples comédies sentimentales que l'on nous inflige.

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  16. Merci pour cet avis détaillé, Vincent !

    Je connais encore très mal le duo Rogers / Astaire. J'espère en voir d'autres. J'ai trouvé le film un peu bancal, parfois, et pas toujours passionnant. Mais il y a quelques très belles scènes et Edward Everett Horton, découvert quelques semaines plus tôt dans "La huitième femme de Barbe Bleue". Je ne mets pas encore un nom sur tous ces visages de seconds rôles...

    "Les chaussons rouges" m'a vraiment emballé, comme tu l'as lu, et j'avais moins aimé "Le narcisse noir" (sans doute parce que je ne l'ai vu qu'à la télé). C'est une autre sorte d'émotion, comme tu le dis si bien, à laquelle je suis un peu moins sensible. Ces émotions te manquent dans le cinéma actuel, dis-tu ? À moi aussi, parfois, et c'est pour cela que nous sommes tellement "frappés" par les classiques. Après, je suppose que nous sommes d'accord pour dire qu'il reste à voir de très grands films de notre temps. Reste à bien les choisir, évidemment.

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