samedi 2 février 2019

Le repenti

Connaissez-vous François Vidocq ? Peut-être avez-vous eu l'occasion de voir le feuilleton avec Claude Brasseur, au début des années 70 ? Dans le cas contraire, je vous précise que ce personnage historique, né un peu avant la Révolution, fut tour à tour délinquant, bagnard, indicateur, flic et détective privé. Il a eu... un vrai destin de cinéma !

Sorti à la fin de l'année dernière, L'empereur de Paris est le dernier des films consacrés à ce brigand haut en couleur. Depuis Harry Baur en 1909, Vincent Cassel est le onzième acteur à lui prêter ses traits ! J'ai trouvé qu'il s'en sortait admirablement bien, son charisme naturel trouvant parfaitement à s'exprimer sous l'habit de l'ambigu Vidocq. Joliment écrit, le scénario nous embarque dans une grande aventure sans temps mort. La reconstitution de la France du début du 19ème est vraiment soignée, ce qui joue beaucoup sur le plaisir pris à suivre les mille et une tribulations du plus célèbre des bandits de la capitale. Le rythme de l'action fait le reste. Et on ne s'ennuie pas une seconde !

L'idée première du film est simple: Vidocq est en quête de rachat. Amoureux d'une jolie femme, il s'est lassé de sa vie tumultueuse et, surtout, craint légitimement les dangers qu'il fait courir à sa belle. Toute la question est de savoir si son efficace travail avec la police pourra effectivement lui valoir le pardon de ses crimes et lui offrir cette position d'homme respectable après laquelle il court désormais. Mine de rien, derrière sa description des arcanes du pouvoir impérial de l'époque, L'empereur de Paris tisse des parallèles intéressants avec la France d'aujourd'hui, ce qui transforme un film de gangsters classique en un long-métrage plus profond, proche d'une dimension politique. Âmes sensibles, attention: la violence y est omniprésente. On se régale cependant du superbe aréopage de comédiens: difficile de ne pas remarquer Freya Mavor et Olga Kurylenko, beautés fatales et inspirées, mais je veux citer aussi James Thierrée, Denis Lavant, Patrick Chesnais, Fabrice Luchini, August Diehl et Denis Ménochet chez ces messieurs. L'ensemble trouve le ton juste et un bel équilibre.

L'empereur de Paris
Film français de Jean-François Richet (2018)
Cette fresque "à la Scorsese" est un vrai bon moment de cinéma. Gérard Depardieu, interprète en 2001 du dernier Vidocq des salles obscures sous la direction du dénommé Pitof, retombera dans l'oubli. Jean-François Richet m'a agréablement surpris, lui qui fut également à l'initiative de la résurrection filmique de Mesrine (épisodes 1 et 2). Vous aimez les films du genre ? Les affranchis reste une référence...

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Et s'il vous reste quelque appétit...

Vous aurez peut-être envie d'aller savourer la chronique de Pascale.

6 commentaires:

  1. Je suis moins enthousiaste. C'est propre et appliqué mais sans surprise.
    Vincent est très bien.
    J'ai aimé les scènes avec James Thierrée (dont ke ne parle même pas) et celles (fabuleuses) avec Fabrice Luchini... mais non. Pas de surprise pas d'émotion beaucoup de violence... bof.

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  2. J'ai envoyé ma femme aux barricades pour celui-ci. Elle en est revenue aussi mitigée que Pascale, du coup je n'ai pas tenté ma chance dans les rues de Paris. Mais ton commentaire vient soudain nourrir quelques regrets...

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  3. Avant Claude Brasseur n'oublions pas Bernard Noel,formidable comédien parti trop tot , qui dans la version télé de Marcel Bluwal a marqué le personnage de Vidocq...

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  4. @Pascale:

    Propre et appliqué ? Oui. Et je trouve que c'est enlevé, aussi: il y a un bon rythme, dans le récit.
    C'est vrai que c'est violent, mais ça fait partie du truc, je crois. Ce n'est pas un film édulcoré, disons.

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  5. @Princécranoir:

    Bah ! Pas besoin d'avoir des regrets: je suppose que tu auras l'occasion de le rattraper à la télé ou en DVD.

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  6. @CC Rider:

    Merci pour cette mention de Bernard Noël, un comédien... dont j'ignore tout, à vrai dire.
    Je ne suis pas non plus un spécialiste de Vidocq, il faut bien le dire, mais le personnage est intéressant.

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