mardi 20 novembre 2018

C'était Freddie

J'ai découvert le groupe britannique Queen avec le dernier album sorti du vivant de son leader - Innuendo (1991). Je me suis ensuite pris d'une véritable passion pour Freddie Mercury et ses trois comparses musiciens, écoutant chaque pièce de leur incroyable oeuvre musicale commune et me renseignant sur ce qu'ils furent en tant qu'hommes...

Queen a accompagné mes années d'étudiant et je suis bien content d'avoir acheté chacun de leurs albums studio, même si je l'ai donc fait avec jusqu'à une quinzaine d'années de retard, même si les CD avaient remplacé les vinyles, même si je ne les écoute plus beaucoup. Bien que je ne me considère pas vraiment comme un fan, apprendre qu'un film allait être tourné pour revenir sur cette carrière artistique de premier plan ne pouvait évidemment pas me laisser indifférent ! Je suis allé voir Bohemian Rhapsody le jour de sa sortie française ! J'ai lu depuis lors toutes les anecdotes sur sa production compliquée. Et j'essaye de ne pas trop y repenser pour juger du film, tel qu'il est...

Malgré tout, deux éléments de la coulisse me paraissent importants pour bien (mieux ?) le comprendre. 1) Il porte le titre de la chanson emblématique du groupe, une oeuvre folle écrite par Freddie Mercury himself, objet de la rupture entre le groupe et sa maison de disque d'alors. Nous étions en 1975 et Queen tout entier chanterait bientôt sous un autre label. 2) Le film Bohemain Rhapsody a été co-produit par deux des membres survivants du groupe, le guitariste Brian May et le batteur Roger Taylor - le bassiste, John Deacon, étant en retrait depuis maintenant une vingtaine d'années. Voilà... ce long-métrage qui nous est proposé aujourd'hui, je veux le voir comme un hommage tardif de May, Taylor et Deacon à leur pote Mercury. Le chanteur occupe encore le devant de la scène. Et avec toute son extravagance !

Autant vous le dire: des choix radicaux ont été faits du point de vue scénaristique. Cela peut décevoir: un pan important de leur parcours reste dans l'ombre (essentiellement les dernières années, en fait). Plus étonnant à mes yeux, la vie privée du charismatique Mercury paraît parfois "simplifiée", si ce n'est aseptisée. En y repensant quelques jours plus tard et en parlant autour de moi, je n'y ai pas vu d'auto-censure de la part des autres membres du groupe. Leur ami était homo ? Bisexuel ? Toxicomane ? Oui, et alors ? C'était Freddie. Bohemian Rhapsody s'intéresse moins à sa personnalité tourmentée qu'à son génie créatif. Au passage, l'évocation de ses origines sociales modestes et, bien sûr, la révélation de sa séropositivité finissent par le rendre plus attachant encore. Mouchoirs non exclus...

Certains regretteront sans doute que le film se destine principalement aux fans du groupe et de son incroyable meneur: je peux l'admettre. Personnellement, je dois dire que j'aurais bien aimé réentendre certaines chansons méconnues... mais la BO ressemble à un Best of. Tant pis ! Bohemian Rhapsody reste toutefois une très belle réussite dans la mesure où les quatre acteurs s'avèrent à la fois respectueux de leurs modèles... et convaincants ! Rami Malek, qui n'a jamais été le tout premier choix pour jouer Mercury, entre pourtant dans la peau du personnage avec vigueur et talent, bien au-delà d'un mimétisme désincarné. En équipe, Gwilym Lee, Ben Hardy et Joseph Mazzello brillent, eux aussi, en May, Taylor et Deacon. Un vrai casting rock ! Je salue d'autant plus ces comédiens que je ne les connaissais pas auparavant: c'est ainsi que se révèle la magie du cinéma, parfois. Juste après, c'est comme pour la musique: une fois qu'on y a goûté...

Bohemian Rhapsody
Film américano-britannique de Bryan Singer (2018)

Mon bilan est donc largement positif, même si le film reste fort sage. Les amateurs de rock en anglais qui chercheraient une alternative pourront se rabattre sur Control autour de Joy Division, découvrir Killing Bono (et en apprendre de belles sur U2) ou appréhender l'avant-Beatles par la grâce du très sympathique Nowhere boy. Comment ? Vous préférez la pure fiction ? Soit. Bien des options possibles, jusqu'au méconnu Frank. Ma préférence à moi ira à Once !

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Sans plus de cérémonie, je suis allé voir ailleurs...
J'ai ainsi trouvé une autre chronique très positive chez l'amie Pascale.

6 commentaires:

  1. Là nous sommes d'accord en tous points.
    Je me contrefiche des difficultés pour en arriver à ce résultat.
    C'est très sage et très gentil ? Tant mieux. Je suis sortie de la séance revigorée.
    Quel intérêt de nous montrer Freddie dans des boîtes gays entourés de moustachus en cuir ? Aucun. On le sait. Ça n'enlève ni n'ajoute rien à sa singularité artistique.
    Et ce soir pour soigner un gros coup de mou jai regardé plusieurs videos de Freddie. Ça m'a donné la patate. Sur scène il était unique.
    Quel charisme ! Quel contact avvec son public !

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  2. Cool ! Je constate d'ailleurs qu'autour de moi, le film fait une belle petite unanimité !

    Il est clair que Freddie Mercury (sa musique et sa personne) était du genre à te mettre la pêche.
    Nul ne sait ce qu'il aurait créé s'il avait vécu plus longtemps, mais la diversité du répertoire de Queen parle d'elle-même.

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  3. Idem de mon côté. Tout le monde est ravi.
    Je pense que ceux que Freddie indiffère n'iront pas le voir et c'est très bien ainsi.
    Tant pis pour eux.
    L'autre jour il y avait un documentaire à la télé avec des extraits de ses quelques rares interviews. Je me suis régalée. Quel humour il avait et son côté "je suis un génie" me plaisait aussi. On ne savait jamais si c'était de la provoc' ou ce qu'il pensait.
    Et je le trouvais infiniment séduisant... et ses dents faisaient partie de ce charme FOU je trouve.

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  4. Je l'ai loupé, ce documentaire, mais j'en ai vu d'autres dans le même esprit.

    Quelque chose me dit que Freddie Mercury était très conscient de lui-même et de son talent.
    Ce qui ne veut sûrement pas dire qu'il ne doutait jamais. La magie, c'est d'être parvenu à se dépasser.

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  5. D'accord avec ton avis ! Alors oui c'est académique et tout ce qu'on veut, c'est light, mais honnêtement, le film n'a jamais été vendu comme autre chose non plus, il a le mérite d'être généreux dans ce qu'il propose.

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  6. Absolument, Tina, c'est tout à fait ça: ce film est honnête et généreux.

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