Roman Polanski est peut-être un sale type. Je ne souhaite pas revenir sur son comportement à l'égard des femmes et tâche donc de ne juger ses films que sur le plan cinématographique. Force est de constater que j'en aime beaucoup. Ce qui m'a donné confiance au moment d'aborder Pirates, que d'aucuns ont présenté comme un semi-échec...
Flashback: nous sommes de retour en 1986, le soir du jeudi 8 mai. Roman Polanski a l'honneur d'ouvrir le Festival de Cannes. Le cinéaste débarque donc sur la Croisette avec ce film à 40 millions de dollars. Aujourd'hui, on parlerait de blockbuster: il a fallu dix ans de patience au réalisateur franco-polonais pour voir enfin ce grand projet aboutir. J'avais souvent entendu parler de Pirates comme d'un long-métrage décevant, parce que mal ficelé et arrivé bien trop tard dans l'histoire du cinéma. Vérification faite, je trouve ce (double) jugement sévère et tiens à vous dire que je me suis bien amusé devant cette pochade. La première scène m'a paru tout à fait excellente: deux flibustiers dérivent sur un radeau, sous la menace directe d'un requin affamé. Privé de pitance, le capitaine Red, lui, mangerait bien son second. Heureusement, un galion arrive au loin, ce qui pourrait sauver la mise du pauvre Grenouille, de fait un peu jeune pour passer à la casserole. La suite ? Je vous laisse la découvrir. J'insiste: à mes yeux, le film tient la promesse de cette rocambolesque introduction. Ah, on rigole !
En fait, pour apprécier le spectacle, il vaut mieux ne pas le prendre trop au sérieux. Porté par un génial Walter Matthau, le personnage truculent du capitaine Red donne le ton: le film est un divertissement. Cela ne l'empêche pas de s'appuyer sur une troupe d'acteurs concernés et agréables à suivre dans leurs tribulations, qu'elles soient maritimes ou terrestres. La forme, elle aussi, est tout à fait soignée: les navires sont absolument crédibles et le décorum général d'une efficacité certaine. Bref, sans mauvais jeu de mot, Pirates a su m'embarquer. Une anecdote dit qu'il aurait pu être beaucoup plus long, le montage initial atteignant trois heures et demie (deux de plus qu'à ce jour). Lâché par les grands studios américains, Roman Polanski a alors fini par s'entendre avec un grand producteur tunisien, Tarak Ben Ammar. J'avoue ne pas avoir trouvé d'information particulière sur les retraits de Jack Nicholson, Isabelle Adjani et Timothy Dalton, tous trois cités comme interprètes possibles au moment des premiers tours de table. Leur absence ne nuit pas au film, qui mérite donc d'être reconsidéré !
Pirates
Film franco-tunisien de Roman Polanski (1986)
Un anachronisme ? Avant Gore Verbinski et son Pirates des Caraïbes en 2003, rares ont été les réalisateurs capables de revivifier le mythe éternel des frères de la côte. L'île aux pirates est correct, sans plus. Les Goonies ? OK, mais ce n'est quand même pas la même chose. Maintenant, si vous aimez le genre, vous trouverez plein de perles dans le passé: Capitaine Blood, Le corsaire rouge et bien d'autres...
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Oui, d'autres cinéphiles se sont laissé convaincre...
En bon défenseur des films de seconde zone, Laurent offre à Pirates l'un de ses meilleurs plaidoyers. Ideyvonne, quant à elle, fait l'éloge des techniciens "césarisés" du film: le chef décorateur Pierre Guffroy et le chef costumier Anthony Powell. Ma foi, c'est amplement mérité !
Flashback: nous sommes de retour en 1986, le soir du jeudi 8 mai. Roman Polanski a l'honneur d'ouvrir le Festival de Cannes. Le cinéaste débarque donc sur la Croisette avec ce film à 40 millions de dollars. Aujourd'hui, on parlerait de blockbuster: il a fallu dix ans de patience au réalisateur franco-polonais pour voir enfin ce grand projet aboutir. J'avais souvent entendu parler de Pirates comme d'un long-métrage décevant, parce que mal ficelé et arrivé bien trop tard dans l'histoire du cinéma. Vérification faite, je trouve ce (double) jugement sévère et tiens à vous dire que je me suis bien amusé devant cette pochade. La première scène m'a paru tout à fait excellente: deux flibustiers dérivent sur un radeau, sous la menace directe d'un requin affamé. Privé de pitance, le capitaine Red, lui, mangerait bien son second. Heureusement, un galion arrive au loin, ce qui pourrait sauver la mise du pauvre Grenouille, de fait un peu jeune pour passer à la casserole. La suite ? Je vous laisse la découvrir. J'insiste: à mes yeux, le film tient la promesse de cette rocambolesque introduction. Ah, on rigole !
En fait, pour apprécier le spectacle, il vaut mieux ne pas le prendre trop au sérieux. Porté par un génial Walter Matthau, le personnage truculent du capitaine Red donne le ton: le film est un divertissement. Cela ne l'empêche pas de s'appuyer sur une troupe d'acteurs concernés et agréables à suivre dans leurs tribulations, qu'elles soient maritimes ou terrestres. La forme, elle aussi, est tout à fait soignée: les navires sont absolument crédibles et le décorum général d'une efficacité certaine. Bref, sans mauvais jeu de mot, Pirates a su m'embarquer. Une anecdote dit qu'il aurait pu être beaucoup plus long, le montage initial atteignant trois heures et demie (deux de plus qu'à ce jour). Lâché par les grands studios américains, Roman Polanski a alors fini par s'entendre avec un grand producteur tunisien, Tarak Ben Ammar. J'avoue ne pas avoir trouvé d'information particulière sur les retraits de Jack Nicholson, Isabelle Adjani et Timothy Dalton, tous trois cités comme interprètes possibles au moment des premiers tours de table. Leur absence ne nuit pas au film, qui mérite donc d'être reconsidéré !
Pirates
Film franco-tunisien de Roman Polanski (1986)
Un anachronisme ? Avant Gore Verbinski et son Pirates des Caraïbes en 2003, rares ont été les réalisateurs capables de revivifier le mythe éternel des frères de la côte. L'île aux pirates est correct, sans plus. Les Goonies ? OK, mais ce n'est quand même pas la même chose. Maintenant, si vous aimez le genre, vous trouverez plein de perles dans le passé: Capitaine Blood, Le corsaire rouge et bien d'autres...
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Oui, d'autres cinéphiles se sont laissé convaincre...
En bon défenseur des films de seconde zone, Laurent offre à Pirates l'un de ses meilleurs plaidoyers. Ideyvonne, quant à elle, fait l'éloge des techniciens "césarisés" du film: le chef décorateur Pierre Guffroy et le chef costumier Anthony Powell. Ma foi, c'est amplement mérité !
Et il y avait un galion dans la baie de Cannes il me semble. Le gigantisme de la promo en a fait vomir plus d'un. C'était cruel et injustifié. Ce film est drôle et beau.
RépondreSupprimerPolanski est (avec Woody) un de mes réalisateurs préférés. Quel filmo ! Quel éclectisme ! Avec quelques réels chef d'oeuvres.
Impossible de ne pas voir et continuer à aimer ses films. Tout comme je continuerai de voir les films produits par le #balancetonpig Weinstein.
Exact pour le galion. C'est même celui qui apparaît dans le film, je crois.
RépondreSupprimerC'est vrai que le gars Roman est du genre éclectique. Difficile de déterminer son meilleur film.