Le fil de mes chroniques se prolonge aujourd'hui avec un classique hollywoodien: Quand la ville dort. Adapté d'un roman éponyme publié un an plus tôt, ce long-métrage reste dans l'histoire du septième art comme le premier film de casse (caper movie, dit-on aux États-Unis). Un argument largement suffisant pour titiller ma curiosité cinéphile...
Dans une ville qui pourrait bien être Chicago, un type sort de prison et remonte sans attendre une bande pour braquer une bijouterie. L'enjeu n'est pas mince: chaque complice repartirait avec des dizaines de milliers de dollars. Edwin Doc Riedenschneider est déjà persuadé qu'il pourra bientôt couler des jours heureux au Mexique, à distance raisonnable de ces emmerdeurs de flics et enfin rangé des affaires. On y croit volontiers avec lui, et ce d'autant qu'il parvient à recruter un bailleur de fonds pour obtenir le matériel nécessaire, un chauffeur, un gros bras et un perceur de coffres. Il n'est pas question pour moi de dire si le coup marche: la réponse est... dans Quand la ville dort !
Certains aiment aussi ce film parce qu'on y croise Marilyn Monroe. Déjà fatale à 24 ans, la blonde joue un tout petit rôle de femme adultère, qui s'avèrera toutefois déterminant, tant pour la conclusion de l'intrigue que pour le sort de l'un des personnages. Dans un univers très masculin, on constatera d'ailleurs que les protagonistes féminins de cette histoire ne sont pas véritablement relégués au second plan. D'une certaine façon, ils apportent presque la promesse d'une vie différente, à l'abri des contingences de la jungle citadine - soulignées par le titre original du long-métrage et du livre: The asphalt jungle. Film noir oblige, rien n'est évidemment aussi simple, mais je préfère m'en tenir là quant à mes explications pour ne pas risquer de gâcher votre possible plaisir. Je dois avouer à ce stade que le mien est resté un peu en-deça de mes espérances, le (brillant) exercice de style m'apparaissant un peu désincarné, en dehors d'une ou deux scènes fameuses et révélatrices de la solitude qui caractérise les gangsters. Meilleure chance la prochaine fois. Allez, je n'ai rien vu de mauvais...
Quand la ville dort
Film américain de John Huston (1950)
Malgré mes réserves, je ne peux que souligner que ce film ancien servira de matrice (ou de modèle) à bien d'autres longs-métrages arrivés plus tardivement sur les écrans. J'ai d'ailleurs un bon souvenir de Du rififi chez les hommes, que j'aurais déjà pu citer en conclusion de mon texte sur Miller's Crossing. Le film noir n'est pas mon genre préféré, vous l'aurez compris, mais Gilda mérite bien un petit détour.
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Ah ! Une anecdote fameuse...
En 1989, Turner Entertainment, alors propriétaire des droits du film depuis trois ans, décide... de le coloriser ! Diffusée sur la chaîne française La Cinq, cette version ne disparaîtra qu'après une procédure des héritiers de John Huston (arrêt Cour de cassation - 28 mai 1991).
Si vous voulez en savoir un peu plus...
Je citerais en défense mon propre site-référence: "L'oeil sur l'écran".
Dans une ville qui pourrait bien être Chicago, un type sort de prison et remonte sans attendre une bande pour braquer une bijouterie. L'enjeu n'est pas mince: chaque complice repartirait avec des dizaines de milliers de dollars. Edwin Doc Riedenschneider est déjà persuadé qu'il pourra bientôt couler des jours heureux au Mexique, à distance raisonnable de ces emmerdeurs de flics et enfin rangé des affaires. On y croit volontiers avec lui, et ce d'autant qu'il parvient à recruter un bailleur de fonds pour obtenir le matériel nécessaire, un chauffeur, un gros bras et un perceur de coffres. Il n'est pas question pour moi de dire si le coup marche: la réponse est... dans Quand la ville dort !
Certains aiment aussi ce film parce qu'on y croise Marilyn Monroe. Déjà fatale à 24 ans, la blonde joue un tout petit rôle de femme adultère, qui s'avèrera toutefois déterminant, tant pour la conclusion de l'intrigue que pour le sort de l'un des personnages. Dans un univers très masculin, on constatera d'ailleurs que les protagonistes féminins de cette histoire ne sont pas véritablement relégués au second plan. D'une certaine façon, ils apportent presque la promesse d'une vie différente, à l'abri des contingences de la jungle citadine - soulignées par le titre original du long-métrage et du livre: The asphalt jungle. Film noir oblige, rien n'est évidemment aussi simple, mais je préfère m'en tenir là quant à mes explications pour ne pas risquer de gâcher votre possible plaisir. Je dois avouer à ce stade que le mien est resté un peu en-deça de mes espérances, le (brillant) exercice de style m'apparaissant un peu désincarné, en dehors d'une ou deux scènes fameuses et révélatrices de la solitude qui caractérise les gangsters. Meilleure chance la prochaine fois. Allez, je n'ai rien vu de mauvais...
Quand la ville dort
Film américain de John Huston (1950)
Malgré mes réserves, je ne peux que souligner que ce film ancien servira de matrice (ou de modèle) à bien d'autres longs-métrages arrivés plus tardivement sur les écrans. J'ai d'ailleurs un bon souvenir de Du rififi chez les hommes, que j'aurais déjà pu citer en conclusion de mon texte sur Miller's Crossing. Le film noir n'est pas mon genre préféré, vous l'aurez compris, mais Gilda mérite bien un petit détour.
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Ah ! Une anecdote fameuse...
En 1989, Turner Entertainment, alors propriétaire des droits du film depuis trois ans, décide... de le coloriser ! Diffusée sur la chaîne française La Cinq, cette version ne disparaîtra qu'après une procédure des héritiers de John Huston (arrêt Cour de cassation - 28 mai 1991).
Si vous voulez en savoir un peu plus...
Je citerais en défense mon propre site-référence: "L'oeil sur l'écran".
Pas non plus mon Huston préféré. Dans le genre du film noir, je préfère les films plus matriciels pour le coup que sont Assurance sur la mort (1944) de Wilder, Les Tueurs de Siodmak (1946), La Griffe du passé de Tourneur (1947) voire le Faucon maltais (1941). Asphalt Jungle est surtout un des premiers films de casse.
RépondreSupprimerJe l'ai vu. Je me souviens bien de Marilyn... mais rien de l'intrigue.
RépondreSupprimerMoi j'aime plutôt pas mal. Comme casse de haute volée n'oublions pas le formidable Pigeon de Monicelli :D et l'exotique Topkapi. C'est vrai que c'est difficile d'égaler Assurance sur la mort. Mais il y a beaucoup de films noirs réussis, En quatrième vitesse par exemple. Il y a parfois des inattendus... Alain Cavalier (qui l'eût cru, Mise à sac).
RépondreSupprimerBonjour Martin, j'ai revu ce film il n'y a pas longtemps. `Ce qui nous a frappé mon ami et moi, ce sont les costumes. On est le costume-chemise-cravates et chapeau. Une autre époque. Marilyn faisait vraiment jeunette. Ce film est presque devenu une curiosité. Je préfère d'autres films "noirs". Bonne après-midi. Dasola
RépondreSupprimer@Strum:
RépondreSupprimerMerci pour la liste de films complémentaires !
Il y a des chances que je voie le Wilder et le Tourneur, tôt ou tard.
@Pascale:
RépondreSupprimerC'est rigolo, parce que Marilyn a vraiment un tout petit rôle !
@Eeguab:
RépondreSupprimerAh, content de te voir défendre le film: merci !
"Le pigeon" ne m'avait qu'à moitié convaincu. Je ne connais pas "Topkapi".
Pour ce qui est d'Alain Cavalier, c'est encore un cinéaste... qu'il faut que je découvre !
@Dasola qui s'essaye à l'anonymat:
RépondreSupprimerOui, au niveau du look des personnages, je dirais presque que le film est iconique.
Marilyn n'a pas dans ce film le côté femme fatale qui lui va si bien. Elle n'a que 24 ans.
"Quand la ville dort" est un chef d'oeuvre absolu du film noir et du cinéma. La minutie avec laquelle est filmé le casse de la bijouterie me fait penser au film "Le cercle rouge" de Jean-Pierre Melville (on y retrouve la même "griffe"), film incontournable du cinéma policier français. Sterling Hayden est remarquable dans "Quand la ville dort" et le sera tout autant 5 ans plus tard dans "L'ultime razzia" de Kubrick, autre excellent film de casse.
RépondreSupprimerBonjour Bird24 et bienvenue sur ce blog !
RépondreSupprimerLe parallèle avec "Le cercle rouge" est intéressant. Je n'ai pas encore vu "L'ultime razzia"...