Bon, allez ! J'enchaîne dès aujourd'hui avec un autre film d'animation. Technique exceptée, il n'a toutefois pas grand-chose à voir avec celui dont j'ai parlé hier et met d'abord en avant une certaine mélancolie. Faut-il le déconseiller aux enfants ? Surtout pas ! Mais un mouchoir peut s'avérer bien utile à qui voudra découvrir Ma vie de Courgette...
L'an passé, un peu plus de 770.000 spectateurs ont apprécié en salles cette adaptation du roman de Gilles Paris, Anatomie d'une Courgette. J'ai bien failli en faire partie et me sens désormais incapable d'expliquer pourquoi, finalement, ça n'aura pas été le cas. Mystère ! Bref... je me suis rattrapé et vous présente Icare, un petit garçon que sa mère appelle Courgette. Le père, lui, est parti avec une poule. Le ton du long-métrage est ainsi donné: l'enfant croit son géniteur disparu avec un animal à plumes, tandis que sa mère noie son chagrin dans l'alcool. Un grave accident survient, qui conduira le garçonnet entre les murs d'un orphelinat. Impossible alors de ne pas être ému...
Le miracle de ce film, c'est justement de parvenir à trouver l'équilibre parfait entre l'émotion et le plaisir, les pleurs et le rire. L'humanité qui se dégage de cette histoire fait chaud au coeur. Icare / Courgette rencontre un policier qui, plutôt pudiquement, lui offre une bouffée de douceur et le confie aux bons soins d'autres adultes bienveillants. Parmi les enfants qui l'accueillent dans cette nouvelle maison, il devra d'abord faire profil bas, la troupe étant malmenée par un petit caïd. Mais, petit à petit, ces gosses abîmés par cette chienne de vie révèleront leurs blessures et Ma vie de Courgette prendra son envol. Quelle formidable délicatesse pour parler des choses les plus cruelles !
Il faudrait être tout à fait cynique pour ne voir dans ce joli récit qu'une projection idéalisée de notre monde. Il me paraît incontestable que ce qui est raconté ici correspond à des tragédies bien réelles. Heureusement, elles sont transcendées par la poésie et l'intelligence avec lesquelles elles nous sont présentées. Aux savoureux dialogues succèdent ainsi de beaux silences, qui savent fort bien nous toucher sans qu'il soit nécessaire d'y ajouter trop de violons en fond sonore. Le choix de l'animation est très pertinent: quelque chose me suggère qu'en images réelles, la même histoire n'aurait pas le même impact. En deux temps trois mouvements, je me suis attaché à ces gamins...
Ma vie de Courgette dure à peine plus d'une heure et j'en suis sorti l'oeil humide, avec aussi un grand sourire aux lèvres. Que du bonheur. Impeccable sur le plan formel, ce (court) long-métrage a, en février dernier, reçu deux César, à savoir celui du meilleur film d'animation, logiquement, et, de façon plus inattendue, celui du meilleur scénario adapté, au crédit du talent de la jeune réalisatrice Céline Sciamma. Derrière elle, c'est toute l'équipe technique que je salue: elle a conçu une soixantaine de décors et 54 marionnettes dans trois costumes différents, réparties sur quinze plateaux. À raison de trente secondes de film par jour, ce travail titanesque a abouti à une vraie merveille !
Ma vie de Courgette
Film franco-suisse de Claude Barras (2016)
Avis aux amateurs: sur un sujet certes bien différent, les techniques du stop motion (ou animation en volume) utilisées ici sont aussi celles qui ont été mises en oeuvre pour Chicken run ou d'autres facéties comme L'étrange Noël de Monsieur Jack. Autant d'excellents films ! Maintenant, sur le thème de la résilience enfantine, il m'est difficile de trouver aussi juste. Je reste donc à l'écoute de vos propositions...
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Il y a d'autres amateurs dans la salle...
Vous avez le choix: Pascale, Dasola, Tina, Sentinelle et/ou Eeguab.
L'an passé, un peu plus de 770.000 spectateurs ont apprécié en salles cette adaptation du roman de Gilles Paris, Anatomie d'une Courgette. J'ai bien failli en faire partie et me sens désormais incapable d'expliquer pourquoi, finalement, ça n'aura pas été le cas. Mystère ! Bref... je me suis rattrapé et vous présente Icare, un petit garçon que sa mère appelle Courgette. Le père, lui, est parti avec une poule. Le ton du long-métrage est ainsi donné: l'enfant croit son géniteur disparu avec un animal à plumes, tandis que sa mère noie son chagrin dans l'alcool. Un grave accident survient, qui conduira le garçonnet entre les murs d'un orphelinat. Impossible alors de ne pas être ému...
Le miracle de ce film, c'est justement de parvenir à trouver l'équilibre parfait entre l'émotion et le plaisir, les pleurs et le rire. L'humanité qui se dégage de cette histoire fait chaud au coeur. Icare / Courgette rencontre un policier qui, plutôt pudiquement, lui offre une bouffée de douceur et le confie aux bons soins d'autres adultes bienveillants. Parmi les enfants qui l'accueillent dans cette nouvelle maison, il devra d'abord faire profil bas, la troupe étant malmenée par un petit caïd. Mais, petit à petit, ces gosses abîmés par cette chienne de vie révèleront leurs blessures et Ma vie de Courgette prendra son envol. Quelle formidable délicatesse pour parler des choses les plus cruelles !
Il faudrait être tout à fait cynique pour ne voir dans ce joli récit qu'une projection idéalisée de notre monde. Il me paraît incontestable que ce qui est raconté ici correspond à des tragédies bien réelles. Heureusement, elles sont transcendées par la poésie et l'intelligence avec lesquelles elles nous sont présentées. Aux savoureux dialogues succèdent ainsi de beaux silences, qui savent fort bien nous toucher sans qu'il soit nécessaire d'y ajouter trop de violons en fond sonore. Le choix de l'animation est très pertinent: quelque chose me suggère qu'en images réelles, la même histoire n'aurait pas le même impact. En deux temps trois mouvements, je me suis attaché à ces gamins...
Ma vie de Courgette dure à peine plus d'une heure et j'en suis sorti l'oeil humide, avec aussi un grand sourire aux lèvres. Que du bonheur. Impeccable sur le plan formel, ce (court) long-métrage a, en février dernier, reçu deux César, à savoir celui du meilleur film d'animation, logiquement, et, de façon plus inattendue, celui du meilleur scénario adapté, au crédit du talent de la jeune réalisatrice Céline Sciamma. Derrière elle, c'est toute l'équipe technique que je salue: elle a conçu une soixantaine de décors et 54 marionnettes dans trois costumes différents, réparties sur quinze plateaux. À raison de trente secondes de film par jour, ce travail titanesque a abouti à une vraie merveille !
Ma vie de Courgette
Film franco-suisse de Claude Barras (2016)
Avis aux amateurs: sur un sujet certes bien différent, les techniques du stop motion (ou animation en volume) utilisées ici sont aussi celles qui ont été mises en oeuvre pour Chicken run ou d'autres facéties comme L'étrange Noël de Monsieur Jack. Autant d'excellents films ! Maintenant, sur le thème de la résilience enfantine, il m'est difficile de trouver aussi juste. Je reste donc à l'écoute de vos propositions...
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Il y a d'autres amateurs dans la salle...
Vous avez le choix: Pascale, Dasola, Tina, Sentinelle et/ou Eeguab.
Un très beau film qui adapte merveilleusement bien le très bon roman ! :)
RépondreSupprimerSuper film. Les enfants s'y retrouvent bien. L'explosion de zizi fait un carton :-)
RépondreSupprimerJe viens d'acheter le dvd couplé avec cette merveille de Tortue rouge.
@Tina:
RépondreSupprimerIl faut que je le lise, ce roman.
Nul doute qu'il est aussi d'une très belle sensibilité.
@Pascale:
RépondreSupprimerAh oui, nous sommes d'accord: le coup du zizi, c'était épatant.
"Ma vie de Courgette" et "La tortue rouge"... voilà un très beau diptyque !