Je ne voulais pas terminer cette année sans donner à mon amie Joss une nouvelle carte blanche pour une chronique de son cru. Son choix s'est porté sur une immense classique du cinéma français: Le viager. Un excellent choix, à mon avis, pour attendre 2018 avec le sourire. Joss, merci et à bientôt ! Les ami(e)s, je vous laisse (re)découvrir...
À Paris en 1930. Le presque sexagénaire Louis Martinet va consulter le médecin Léon Galipeau. Celui-ci conclut à une "usure précoce" et fin prochaine, et lui conseille de vite prendre sa retraite, tandis que le bon M. Martinet lui fait l'éloge d'une modeste maison de pierre, achetée dans un petit village de pêcheurs alors totalement méconnu: Saint-Tropez. Opportuniste autant que mesquin, l'improbable docteur est vite séduit par la belle affaire et persuade son frère Émile d'acquérir la maison en viager. "Faites-lui confiance !".
À Paris en 1930. Le presque sexagénaire Louis Martinet va consulter le médecin Léon Galipeau. Celui-ci conclut à une "usure précoce" et fin prochaine, et lui conseille de vite prendre sa retraite, tandis que le bon M. Martinet lui fait l'éloge d'une modeste maison de pierre, achetée dans un petit village de pêcheurs alors totalement méconnu: Saint-Tropez. Opportuniste autant que mesquin, l'improbable docteur est vite séduit par la belle affaire et persuade son frère Émile d'acquérir la maison en viager. "Faites-lui confiance !".
L'affaire est grave: c'est un Noël à l'huile de foie de morue, que Louis Martinet ingurgite en ravalant ses larmes et en s'essayant à fredonner son air préféré. Louis Martinet se sent perdu. C'est qu'il nous fait fondre, le jeune Michel Serrault, en papi voûté ! Incroyable jeu d'acteur dans la démarche, les mimiques, le phrasé… sans parler des six autres rôles fugaces que Michel Serrault a pris à son compte (général nazi déguisé en portier d'hôtel, général nazi non déguisé, parachutiste allemand déguisé en religieuse, Allemand infiltré dans l'usine d'armement, instituteur, ou encore dans l’état-major français). Bref, quelques pas de danse, un bouchon de campagne qui saute et nous fait sursauter, le tout avec vue sur... le cimetière !
L'ensemble du film ne sera d'ailleurs pas basé sur un autre schéma que cet incessant va-et-vient entre douceur et explosion, parallèle permanent cousu d'humour noir. La part en revient sûrement pour une large part à René Goscinny, rédacteur en chef de Pilote, habitué à observer ses comparses et à interpeler le monde avec ironie, mélangeant allègrement les rites du monde politique et ceux du petit peuple. Les contrastes, dénouements multiples et effets de surprise cousent le film sans lasser ni alourdir, bien au contraire. Les rebondissements inattendus prennent mieux leur élan à partir d'une trame aux allures linéaires. Sur fond de chœurs antiques, j'en raffole.
Et tandis que Louis Martinet gagne en dynamisme, les membres de la famille Galipeau disparaissent les uns après les autres. Jusqu'au seul descendant de la famille, le petit Noël devenu trentenaire, tous mériteront l'affection de l'innocent Louis. C'est lui-même qui décrochera la libération de Noël en se présentant comme témoin à la barre pour défendre le seul survivant de la famille Galipeau, déclenchant une vague de mouchoirs blancs jusque parmi les jurés. Juste avant, la scène du plaidoyer par l’avocat commis d'office (Jean Carmet) vaut vraiment son pesant d’or. "Le premier et le dernier procès qu’il gagnera !". On aura rarement généré autant de défilés mortuaires joyeux. Chacun d'eux vient clore une saison de tergiversations dans la famille Galipeau.
"Tu vois Kiki, ça, c’est le bouquet !": la toute dernière phrase culte vient du survivant, le seul, l'honnête et l'innocent. La morale est sauve pour résumer la chronique d'une vie décidément non annoncée !
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Un dernier mot pour un rappel...
Juste pour signaler que, cette année, Joss vous a parlé aussi de films éclectiques comme Les grands esprits, Pain, tupiles et comédie, Paraíso, Dans la chaleur de la nuit, La double vie de Véronique, Artemisia, Dalida et Sing Street. Et sans oublier sa spéciale Vespa !
"Tu vois Kiki, ça, c’est le bouquet !": la toute dernière phrase culte vient du survivant, le seul, l'honnête et l'innocent. La morale est sauve pour résumer la chronique d'une vie décidément non annoncée !
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Un dernier mot pour un rappel...
Juste pour signaler que, cette année, Joss vous a parlé aussi de films éclectiques comme Les grands esprits, Pain, tupiles et comédie, Paraíso, Dans la chaleur de la nuit, La double vie de Véronique, Artemisia, Dalida et Sing Street. Et sans oublier sa spéciale Vespa !
Je garde un excellent souvenir de ce film ! :D
RépondreSupprimerTrès sympa ce Viager. Le deuxième film de Tchernia, Les Gaspards, était bien aussi
RépondreSupprimer@Tina:
RépondreSupprimerMoi aussi. Il faudrait que je trouve le moyen de le revoir !
@Eeguab:
RépondreSupprimerAlors là, un grand merci ! J'étais persuadé que l'ami Pierre n'avait réalisé qu'un film !
Je vois que, dans "Les Gaspards", on retrouve une bonne partie de la bande. Avec Noiret en sus !!!
Hello Martin. C'est franchement un film très agréable avec des acteurs tous réjouissants. Tu sais dans quellles circonstances j'ai rencontré Tchernia et aussi Jean Carmet. Mais Les Gaspards est pour moi un ca sparticulier, le seul film dont je sais le jour où je l'ai vu car c'est le jour de la naissance de mon fils. Bonnes fêtes d'ores et déjà l'ami et à bientôt.
RépondreSupprimerÉpatante, cette anecdote autour de la naissance de ton fils !
RépondreSupprimerC'est évidemment une "circonstance" qui fait qu'on se souvient d'une date.
Merci pour tes bons voeux. Je t'adresse également les miens un peu en avance.
Note bien que je n'ai pas tout à fait dit mon dernier mot pour ce millésime 2017...