vendredi 13 octobre 2017

Mourir d'aimer

Sachez-le: j'ai bien failli écrire une nouvelle chronique en diptyque pour rapprocher le film d'aujourd'hui de celui de demain. Si j'ai opté finalement pour le format classique, c'est parce chaque long-métrage mérite mieux que quelques lignes. Ce midi, ce sera Madame de... ! Pour l'anecdote, il s'agit de ma première "rencontre" avec Max Ophuls.

Plus que le réalisateur français d'origine allemande, c'est son actrice principale, Danielle Darrieux, qui a su m'attirer vers ce classique. Pourquoi donc ? Un peu parce que la dame a fêté ses cent ans en mai dernier et un peu... parce que j'aurai l'occasion d'en reparler bientôt. Bref... sans trop m'être penché au préalable sur le fond de l'histoire qui allait m'être racontée, j'ai eu du bon temps devant mon écran. Pour faire simple, j'ai juste envie de vous expliquer que le scénario nous ramène dans le Paris de la fin du 19ème. Nous y faisons connaissance avec une dame de la haute société, l'épouse d'un général proche du gouvernement. Cette femme très respectée a des dettes ! Pour les régler sans alerter son mari, elle réfléchit au(x) bijou(x) qu'elle pourrait vendre discrètement, sans imaginer une seule seconde qu'elle commet une erreur - dont je vous laisse découvrir la teneur. Mieux vaut apprécier Madame de... sans trop d'indication préalable...

Une info pour les littéraires passionnés, tout de même: le film adapte un roman du même nom, signé Louise de Vilmorin et sorti deux ans plus tôt (en 1951, donc). Je l'ignorais, à vrai dire, et, si l'on m'avait fait part d'une source écrite, je crois que je me serais plutôt imaginé un texte du 19ème aussi, plutôt que celui d'un auteur contemporain. Bref... s'il y en a parmi vous que cela inquiète, je précise également que la langue des dialogues reste très fluide et compréhensible. Vraiment à l'aise dans leurs costumes, les acteurs font des merveilles et s'avèrent très complémentaires: aux côtés de Danielle Darrieux déjà citée, c'est une belle opportunité d'admirer un remarquable duo masculin, avec le Français Charles Boyer et l'Italien Vittorio De Sica. "Bonus" pour moi: j'ai découvert du même coup que le dernier nommé n'était pas qu'un réalisateur, contrairement à ce que j'avais imaginé. Madame de... renforce encore ma science du cinéma: du pur plaisir ! 

Madame de...
Film français de Max Ophuls (1953)

Il me faut bien être honnête: les films de ce genre ne sont pas légion sur Mille et une bobines. Avant d'écouter vos possibles suggestions dans ce domaine, je vous orienterai peut-être vers L'héritière, sorti seulement quatre ans plus tôt (avec une autre centenaire actuelle !). Côté français, je sèche: on est encore loin de la Nouvelle Vague. Probable que je pourrai me rattraper, car la satisfaction est bien là...

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Ce n'est pas tout à fait un hasard si j'ai parlé de classique...

Vous le constaterez en lisant Sentinelle, Lui, Princécranoir et Eeguab.

24 commentaires:

  1. Un chef-d'oeuvre du grand Max Ophuls. Et puisque tu parles de "pur plaisir", je t'invite maintenant à découvrir Le Plaisir du même qui adapte Maupassant.

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  2. Rien à rajouter, une pure merveille. Chez Ophuls il y a plusieurs pures merveilles mais je confesse un faible énorme pour Madame de... Merci du lien l'ami. Je pense que tu peux passer avec Max Ophuls quelques très beaux moments de cinéma. Je possède le coffret La Ronde, Madame de..., Le plaisir, Lola Montes, quatre joyaux. A bientôt.

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  3. @Strum:

    "Le plaisir" passe de temps à autre sur l'une de mes chaînes cinéma. Je le note !
    Il est certain que cette belle découverte en appelle d'autres. J'ai (presque) hâte, en fait.

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  4. @Eeguab:

    J'étais sûr que cette chronique allait me valoir un petit commentaire de ta part. Merci !
    Remerciements également pour cette jolie liste complémentaire. Ophuls et moi nous retrouverons, c'est sûr.

    Mais, entre nous, je pense qu'avant cela, j'aurai une autre occasion de parler de Danielle Darrieux...

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  5. Un bon film en effet et ceux cités par Eeguab le sont tout autant (sauf "Lola Montes" pour ma part où je n'ai pas vraiment accroché)

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  6. Vu il y a bien longtemps. J'espère pouvoir le revoir lors d'un passage télé. Il est souvent cité comme référence des carrières du réalisateur et de l'actrice. Je crois me souvenir que Danielle Dartieux y mentait avec un aplomb phénoménal... c'est bien dans ce film ?
    Un peu mon nveu que De Sicca est aussi acteur et de grande classe d'ailleurs.
    J'avoue que jeunette j'avais un faible pour Charles Boyer. Mais comme disait mon Jules: de qui n'as tu pas été amooamoureuse? Ce qui révoltant comme remarque car je trie énormément!

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  7. @Pascale:

    Effectivement, Madame ment avec aplomb et constance. On va dire que c'est pour la bonne cause.
    Malgré le tri, je sais que tu aimes les beaux garçons bien habillés... ou bien déshabillés.

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    1. C'est tout à fait ça. Habillés ou déshabillés, c'est le "bien" qui fait la différence.

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  8. @L'interprète du Coréen:

    Tes doigts bafouillent ? Je vais mettre ça sur le compte de l'émotion.

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    1. C'est l'émotion bien sûr... de voir Charles Boyer dans son uniforme.
      Ce garçon avait toujours l'air contrarié. Ça ne devait pas être un marrant (autre condition pour me plaire) mais ça lui va bien.

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  9. @Ideyvonne:

    Ce grand classique m'a paru d'une facture parfaite pour le genre.
    Je ne sais pas encore quand et comment je retrouverai Ophuls, mais ça arrivera bien un jour.

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  10. Hello Martin,

    J'ai beaucoup aimé ce film également ! Du même réalisateur, j'ai vu dernièrement Pris au piège. Pas un grand film, mais on retrouve la caméra virtuose de Ophuls, et ça, c'est toujours un plaisir :)

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  11. Je dois t'avouer qu'ici, je me suis surtout laissé emporter par les grands sentiments !
    Cela dit, en termes de mise en scène, j'ai adoré la scène inaugurale devant le miroir et, plus que tout, la conclusion en hors-champ qui achève de glacer cette pauvre femme un peu trop frivole pour son temps...

    Je note "Pris au piège" comme un film à voir si l'occasion se présente. Merci !

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  12. @Pascale 1:

    Je savais... bien que tu étais dans le camp du bien.
    Au fond, tout n'est jamais qu'une question de subtiles nuances.

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  13. @Pascale 2:

    Il a des raisons d'être contrarié, dans ce rôle, ton ami Charles !
    Je dois admettre qu'il est impeccable, dans son bel uniforme 19ème.

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  14. Ca y est... elle aussi elle est partie :(

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  15. Oui... c'est bien triste, mais j'ai une raison de plus de reparler d'elle bientôt.

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  16. Bonjour Martin, merci pour cet hommage à Danielle Darrieux publié un peu tôt. C'est un film à voir et revoir. Bonne après-midi.

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  17. Si j'avais su, Dasola, si j'avais su…
    Nul doute que je reverrai le film avec plaisir, mais j'en ai beaucoup d'autres à découvrir avant.

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  18. Il semblerait que le film fasse l'unanimité.
    Cela a aussi le mérite de confirmer que les classiques ont la cote sur Mille et une bobines !

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  19. Adieu Madame D.D.
    Reste ce film, inoubliable, inaltérable, magistral.
    Merci pour ce bel article.

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  20. Merci à toi d'être venu le lire, cher Princécranoir !
    Je n'en suis pas sûr à 100 %, mais il se pourrait que d'autres films de Danielle Darrieux arrivent...

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