samedi 9 juillet 2016

Elle s'appelait Rachel

RoboCop, Total recall, Basic instinct... j'étais encore adolescent quand ces trois films de Paul Verhoeven sont sortis consécutivement. Au tournant des années 90, je ne suis pas sûr que je vous aurais cru si vous m'aviez dit que le réalisateur était néerlandais. Ma curiosité pour le cinéma était encore très relative, à l'époque. Things change...

Paul Verhoeven est finalement revenu dans mes radars il y a peu. J'aurais pu aller voir Elle, son film présenté à Cannes le 21 mai dernier, mais non ! Réflexion faite, je me suis abstenu et j'ai choisi de regarder Black book, un film qu'il a sorti il y a dix ans, au retour d'une très longue période hollywoodienne (de 1987 à 2006, environ). L'histoire tourne autour d'une dénommée Rachel Stein, femme juive dans la Hollande de 1944, occupée par les Nazis. Une figure d'héroïne peu conventionnelle. C'est après que toute sa famille a été massacrée devant ses yeux que la jeune femme rallie les rangs de la Résistance. Sa soif de vengeance la pousse alors à infiltrer les rangs de l'ennemi en se faisant passer pour une fille facile auprès d'un officier influent. Très réussie, toute la première partie du long-métrage nous montre ainsi comment Rachel devient Ellis de Vries, une jolie poupée blonde entre les pattes des ours hitlériens. Et ensuite ? Ça va se compliquer.

Dans la seconde moitié de son métrage (2 heures 20 environ), le film s'emballe et l'intrigue connaît alors d'innombrables rebondissements. J'aimerais vous dire que j'ai trouvé ça génial, mais ce serait mentir. Les gros points positifs, c'est qu'on ne s'ennuie pas et que l'action soudainement débridée ne nuit nullement à la lisibilité du scénario. Bien au contraire, même si le vrai bon suspense de Black book repose largement sur un jeu de faux semblants, les nombreux personnages sont suffisamment charismatiques et bien joués pour qu'on les suive sans difficulté de compréhension. Si je reste réservé sur les qualités intrinsèques de cette (grosse) production, c'est pour d'autres raisons. D'abord, même si ce n'est pas très grave, certaines séquences manquent franchement de vraisemblance: je n'en citerai... aucune pour ne pas atténuer votre possible plaisir, mais le mien en a pâti. Par la suite, j'ai regretté aussi que le film demeure assez complaisant avec la violence psychologique, ce qui ne lui apporte rien, au fond. D'ailleurs, pour un peu, ça m'aurait poussé à baisser ma note finale...

Black book
Film néerlandais de Paul Verhoeven (2006)

Une précision: si vous le jugez face à Hollow man, l'autre Verhoeven chroniqué sur ce même blog, vous tenez là un sacré chef d'oeuvre ! Visiblement habitué aux polémiques, ce bon vieux Paul ne recule pas quand il s'agit d'utiliser l'imagerie Gestapo pour ce qui reste en réalité un film... de divertissement. Si ce genre de choses vous convient aussi, vous aimerez le Inglourious basterds de Quentin Tarantino...

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Vous en voulez encore ?

Très bien ! Il y en a chez "L'oeil sur l'écran" et dans "La Kinopithèque". Et aussi sur les blogs de Pascale, Dasola, Chonchon et Princécranoir.

6 commentaires:

  1. Je l'ai revu récemment et beaucoup apprécié.
    Et cette actrice de rêve !!!
    Un excellent film que nous sommes donc 5 à avoir vu :-)

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  2. Pas grand fan non plus de ce Verhoeven là, bien que je lui trouve quelques qualités indiscutables (reconstitution et jeu d'acteur).

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  3. @Pascale:

    Carice van Houten joue très bien le coup, c'est vrai. Mais je trouve que l'ami Paulo en fait quand même un peu beaucoup dans le côté humiliant. C'est dommage, je trouve, car, par ailleurs, le jeu constant du chat et de la souris était plutôt ludique et bien mis en scène.

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  4. @2flics:

    J'en verrai probablement d'autres, mais ce n'est clairement pas ma priorité. Si tu as des suggestions...

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  5. Oui il aime torturer les femmes :-) (voir Elle)

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  6. On dirait, oui, et je trouve que c'est à la limite du malsain, parfois.
    Surtout qu'en l'espèce, ça s'appuie sur l'exemple de faits réels.

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