J'aurais attendu longtemps avant de pouvoir enfin voir Brooklyn ! Heureusement, parmi mes six cinémas habituels, l'un diffuse les films en fin d'exploitation, c'est-à-dire quand les autres les ont déjà passés. Je suis heureux d'avoir ainsi ajouté cet opus (brito-canado-)irlandais sur la liste de ceux que j'ai pu découvrir en salles, plutôt qu'en DVD...
Le film nous ramène dans les années 50, quand la jeune Eilis Lacey, lassée de sa vie irlandaise, décide de s'embarquer vers les États-Unis pour y vivre... autre chose. La demoiselle s'inquiète de ce qui peut arriver ensuite, mais pas pour elle, plutôt pour sa mère et sa soeur restées au pays. C'est pourtant cette dernière, Rose, qui l'a confiée aux bons soins d'un prêtre déjà expatrié, lequel lui a obtenu un travail et des papiers en règle. Certains ont d'ailleurs reproché à Brooklyn l'idéalisme (supposé) avec lequel il aborde le thème de l'émigration. Je ne les rejoins pas: pour moi, le film parle surtout d'émancipation féminine, depuis une société assez rigide vers un horizon favorable aux personnes humbles et travailleuses. OK, c'est aussi un peu naïf quand c'est exprimé ainsi. Je conçois que l'exposé répété des états d'âme d'Eilis n'intéresse pas tout le monde. Moi, j'ai trouvé ça juste. Pour info, le film adapte un livre du romancier irlandais Colm Tóibín.
Je ne sais pas exactement ce que l'écrivain a mis de sa personnalité dans son personnage, mais je constate qu'il a fait Eilis, comme lui, originaire de la petite ville d'Enniscorthy, au sud-est de l'Irlande. Attention toutefois aux amalgames trop faciles: Colm Tóibín est né en 1955 et, même s'il a lui aussi voyagé, en Espagne et Argentine notamment, cette histoire n'est pas la sienne. Je reviens au cinéma pour signaler que, si j'avais un reproche à faire à Brooklyn, ce serait sans doute son relatif manque d'aspérités. Tout est beau, si propre finalement que ça en devient un peu trop lisse, parfois. Il faut voir tout cela comme un conte pour l'apprécier vraiment, au risque assumé d'être lassé par les quelques violons plaintifs de la bande originale. Pour le reste, rien de méchant à dire: la reconstitution est soignée, les acteurs impliqués et talentueux (Saoirse Ronan progresse bien !) et l'histoire, ma foi, m'a semblé émouvante et plutôt bien racontée. Vous aurez noté que je n'en ai pas dit grand-chose: c'est volontaire. J'espère bien que vous aurez envie de la découvrir par vous-mêmes...
Brooklyn
Film irlandais (etc...) de John Crowley (2015)
Tant pis si c'est un peu "rose bonbon": j'ai bien aimé cette histoire. D'une certaine façon, elle dit aussi beaucoup sur ce que nous sommes et pourrions devenir. Sur (presque) la même base, The immigrant développe un propos moins intéressant, d'après moi. En voyant Eilis essayer de vivre sa vie, j'ai aussi repensé, époque oblige, à Carol. C'est positif d'avoir un point de vue européen sur ces questions d'exil.
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D'autres avis sur le film ? Il y en a, bien sûr...
Vous en verrez notamment chez Pascale, Dasola, Tina et Sentinelle. Eeguab, lui, a su écrire les mots pour donner envie... de lire le livre.
Le film nous ramène dans les années 50, quand la jeune Eilis Lacey, lassée de sa vie irlandaise, décide de s'embarquer vers les États-Unis pour y vivre... autre chose. La demoiselle s'inquiète de ce qui peut arriver ensuite, mais pas pour elle, plutôt pour sa mère et sa soeur restées au pays. C'est pourtant cette dernière, Rose, qui l'a confiée aux bons soins d'un prêtre déjà expatrié, lequel lui a obtenu un travail et des papiers en règle. Certains ont d'ailleurs reproché à Brooklyn l'idéalisme (supposé) avec lequel il aborde le thème de l'émigration. Je ne les rejoins pas: pour moi, le film parle surtout d'émancipation féminine, depuis une société assez rigide vers un horizon favorable aux personnes humbles et travailleuses. OK, c'est aussi un peu naïf quand c'est exprimé ainsi. Je conçois que l'exposé répété des états d'âme d'Eilis n'intéresse pas tout le monde. Moi, j'ai trouvé ça juste. Pour info, le film adapte un livre du romancier irlandais Colm Tóibín.
Je ne sais pas exactement ce que l'écrivain a mis de sa personnalité dans son personnage, mais je constate qu'il a fait Eilis, comme lui, originaire de la petite ville d'Enniscorthy, au sud-est de l'Irlande. Attention toutefois aux amalgames trop faciles: Colm Tóibín est né en 1955 et, même s'il a lui aussi voyagé, en Espagne et Argentine notamment, cette histoire n'est pas la sienne. Je reviens au cinéma pour signaler que, si j'avais un reproche à faire à Brooklyn, ce serait sans doute son relatif manque d'aspérités. Tout est beau, si propre finalement que ça en devient un peu trop lisse, parfois. Il faut voir tout cela comme un conte pour l'apprécier vraiment, au risque assumé d'être lassé par les quelques violons plaintifs de la bande originale. Pour le reste, rien de méchant à dire: la reconstitution est soignée, les acteurs impliqués et talentueux (Saoirse Ronan progresse bien !) et l'histoire, ma foi, m'a semblé émouvante et plutôt bien racontée. Vous aurez noté que je n'en ai pas dit grand-chose: c'est volontaire. J'espère bien que vous aurez envie de la découvrir par vous-mêmes...
Brooklyn
Film irlandais (etc...) de John Crowley (2015)
Tant pis si c'est un peu "rose bonbon": j'ai bien aimé cette histoire. D'une certaine façon, elle dit aussi beaucoup sur ce que nous sommes et pourrions devenir. Sur (presque) la même base, The immigrant développe un propos moins intéressant, d'après moi. En voyant Eilis essayer de vivre sa vie, j'ai aussi repensé, époque oblige, à Carol. C'est positif d'avoir un point de vue européen sur ces questions d'exil.
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D'autres avis sur le film ? Il y en a, bien sûr...
Vous en verrez notamment chez Pascale, Dasola, Tina et Sentinelle. Eeguab, lui, a su écrire les mots pour donner envie... de lire le livre.
Merci pour le lien Martin ! Je l'avais beaucoup aimé aussi ce film-là, qui a effectivement ce côté "joli film" mais tout en délicatesse et à l'émotion contenue, ce qui m'avait beaucoup plu. Il ne me reste plus qu'à découvrir son auteur Colm Toibin, que je lirai très certainement un jour ou l'autre :)
RépondreSupprimerMerci Martin. C'est vrai que personnellement le film ne m'a rien apporté de plus. Grand lecteur de Toibin (sept ou huit fois,je crois), cela m'a semblé une illustration correcte mais un peu inutile. A bientôt.
RépondreSupprimerP.S.Très bonne idée de proposer des films en fin d'exploitation.
@Sentinelle:
RépondreSupprimerDe rien ! En restant un "joli film", je trouve que cette oeuvre respecte son public, car c'est précisément ce que j'attendais d'elle, qu'elle soit un "joli film". Je ne peux que t'encourager à te tourner vers l'auteur, oui, et je n'exclus pas tout à fait de passer une partie de l'été en sa compagnie. Au plaisir de te lire également !
@Eeguab:
RépondreSupprimerDe rien ! Oui, j'imagine volontiers qu'après avoir lu le livre, on peut trouver le film trop illustratif. J'admets que cela m'arrive parfois devant une adaptation de ce genre. Cela me paraît inévitable.
Pour ce qui est des films en fin d'exploitation, oui, nous avons de la chance de pouvoir compter sur les séances de rattrapage de ce (petit) cinéma de quartier, financé d'ailleurs par la collectivité départementale. J'y suis d'autant plus attaché qu'il est le siège administratif de l'association dont je suis membre.
Je suis moins enthousiaste. J'ai préféré Rachel...
RépondreSupprimerLes casse-c....... me les brisent ! Et Saoirse (que j'aime par ailleurs) : quelle gnangnan !
Rachel ??? C'est qui ?
RépondreSupprimerJe crois que les femmes irlandaises des années 50 n'étaient pas vraiment délurées.
Tout semble à sa place dans ce film. Je ne suis pourtant pas toujours une adepte d'une mise en scène académique, mais là tout fonctionne ! Mieux : ça m'a émue. Le casting est également excellent.
RépondreSupprimerPour le coup, nous voilà tout à fait sur la même longueur d'ondes, Tina. Ça fait plaisir !
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