vendredi 9 octobre 2015

Filles de joie ?

Je crois inutile de m'étendre longuement pour rappeler que la liberté d'expression est encore un sujet de débat majeur dans nos sociétés dites occidentales. Après avoir vu un film sur la prostitution interdit au Maroc, son pays d'origine, je me suis interrogé sur ma tolérance. En repensant à d'autres films que j'ai vus et qui ont évoqué le sujet...

L'un des plus récents - Jeune et jolie de François Ozon - ne me laisse aucun souvenir sulfureux. Marine Vacth est ma foi bien jolie et joue honnêtement son personnage d'adolescente prostituée "volontaire". Aujourd'hui, le fait est que j'ai oublié la conclusion du film: je crois qu'il ne donne aucune explication au comportement de son héroïne. Du coup, la prostitution passe (presque) comme un phénomène admissible, sinon normal, et à condition qu'elle ne dure qu'un temps. Vendre son corps comme par désinvolture... drôle d'idée ciné, en fait.

Pretty woman est sans doute l'une des premières comédies romantiques que j'ai vues. Mais là encore, j'ai quasiment tout oublié. Du grand brouillard, je ne peux plus extraire que la fameuse chanson de Roy Orbison, mort deux ans avant la sortie du film, et l'idée vague que la prostituée Julia Roberts devenait la femme de Richard Gere. L'idéalisme du scénario me semble flagrant... et ce n'est pas difficile d'apprécier une dame de petite vertu en chemin vers la rédemption. Peut-être qu'il me faudrait revoir le film pour apprécier les nuances...

Un film de 2013, un autre de 1990... je remonte le temps avec vous et j'arrive en 1969. Arrêt sur la case Macadam cowboy. Je suppose qu'il peut paraître un peu dépassé aujourd'hui, mais je conserve cependant une bonne dose d'affection pour ce long-métrage. Un point important qu'il me faut préciser: ici, c'est un homme qui se prostitue. À l'époque, ça avait débouché sur un classement X et, quelques mois plus tard, trois Oscars, dont - oui ! - ceux du meilleur film de l'année et du meilleur réalisateur. Dustin Hoffman et Jon Voigt, moi, je kiffe.

Pour finir, un second film vintage: Belle de jour. Une recherche Wikipédia me rappelle que Catherine Deneuve n'y vend ses charmes qu'en journée - je me souvenais surtout de ses fantasmes masochistes. L'un dans l'autre, vous imaginez bien ce que la société de 1967 pouvait bien penser de tout ça. Le long-métrage obtint pourtant le Lion d'or du Festival de Venise. Cette chronique amère d'une certaine bourgeoise aura été mon tout premier Luis Buñuel. Sans nier ses qualités, je dirai que ce n'est pas celui que j'ai préféré.

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Un p'tit bilan, maintenant ?
Bon... il va sans dire que je n'ai pas épuisé le thème. Je constate simplement qu'incarner un(e) prostitué(e) à l'écran peut permettre d'attirer un peu de sympathie ou de casser une image trop proprette. J'aimerais bien éprouver ces hypothèses devant Like someone in love ou L'Apollonide - Souvenirs de la maison close. Je suis curieux aussi des films que vous pourriez me suggérer, entre autres commentaires.

36 commentaires:

  1. A voir :"La derobade" de Daniel Duval descente hyper réaliste dans l'enfer de la prostitution, et "la petite" film américain de Louis Malle chronique des bordels du début du siécle dernier...

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  2. Merci pour ces recommandations, CC Rider. Je ne connais aucun de ces deux films. À découvrir, donc.

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  3. Voilà un sujet délicat et je suis souvent déçue de la manière dont il est traité au cinéma. Belle de jour par exemple, que je trouve terriblement désincarné et qui me semble avant tout être un pied de nez à la bourgeoisie. Que ce soit provoc, outrancier, crû, ou au contrairement romantique, on passe souvent à côté. Pour ceux que j'ai vus, je te conseillerai quand même Mado de Claude Sautet. Max Ophüls nous en parle aussi, avec plus ou moins de bonheur, dans La maison Tellier, un des trois courts métrages repris dans Le Plaisir. J'ai beaucoup aimé L'amour à la ville, qui est un film collectif de Michelangelo Antonioni, Dino Risi, Federico Fellini... C'est l'époque du néoréalisme italien, et la séquence portant le titre L'Amour qu'on paie (L'amore che si paga) de Carlo Lizzani est vraiment très bien. Mais il s'agit d'une approche plus documentaire qu'autre chose (j'en parle sur mon blog si tu veux en savoir plus). Maintenant, je pense que les meilleurs films traitant de ce sujet sont chez les réalisateurs japonais comme Kenji Mizoguchi ou Naruse Mikio. Je dois encore les découvrir.

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  4. C'est vrai que ce n'est sans doute pas un sujet facile à traiter. Assez d'accord avec toi pour ce qui est de la désincarnation de "Belle de jour": Luis Buñuel visait sûrement davantage à choquer qu'à faire une chronique de la prostitution !

    Merci pour les différentes références que tu proposes. C'est une très bonne idée d'aller faire un tour du côté du cinéma japonais pour comparer les approches. Pour le peu que je connais (Nagisa Oshima), c'est effectivement une toute autre atmosphère.

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  5. C'est vrai que c'est pas un sujet facile à traiter, c'est tellement compliqué. Comment parler de sexe tarifié sans être misogyne déjà ou sans être superficiel ? Pas évident.
    "Jeune et jolie" est moyen effectivement, ça parle en réalité pas tellement de prostitution je trouve, on a plus l'impression que c'est un prétexte, c'est dommage car c'est une réalité qui existe. Quant à Pretty Woman, c'est sympathique mais douteux quand on y pense...

    De tête, je pense aussi au film Sleeping Beauty, pou moi raté encore une fois !

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  6. Je peux me tromper d’autant plus facilement que je n’ai jamais vu "Jeune et jolie" mais j’ai toujours pensé que la prostitution entrevue dans ce film n’était qu’une sorte d’argument un peu tendancieux et voyeur et qu’il n’a jamais été le vrai sujet du film, qui n’est rien d’autre que la découverte de la sexualité d’une jeune adolescente, d’abord à travers le désir de l’autre avant de s’accomplir à travers son propre désir (enfin j’imagine que le film doit se terminer dans quelque chose de ce goût-là, corrigez-moi si ce n’est pas le cas). Il me semble d’ailleurs qu’elle n’est pas du tout intéressée par l’argent que cela lui rapporte, ce qui est bien normal dans la mesure où l’intérêt est bien ailleurs, dans la découverte de son corps à travers diverses expériences. Tout l’enjeu est dans l’appropriation de son propre corps désirant et pas seulement désiré. Bon, en même temps que je me fais sourire dans la mesure où je me lance dans l’interprétation d’un film que je n’ai même pas vu lol

    Quant à Pretty Woman, je pense vraiment que je ne pourrais pas le revoir, rien que d’y penser… non merci.

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  7. Pour quelqu'un qui n'a pas vu le film, Sentinelle, tu as tout compris au film d'Ozon ! Tu te gaaaves :)

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  8. C'est le problème avec ces bandes annonces qui donnent l'impression que le film n'aura pas d'autres choses à offrir que ce qu'ils nous montrent en deux minutes ;-)

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  9. @Tina 1:

    Comment parler de sexe tarifé sans être misogyne ? En parlant de la prostitution masculine, par exemple. Mais ce n'est pas évident non plus, je te l'accorde.

    Je me rends compte que je n'ai guère de souvenir de "Jeune et jolie" et encore moins de "Pretty woman". Pas spécialement envie de les revoir dans l'immédiat. Pour ce qui est de "Sleeping beauty", j'en avais entendu parler, j'ai failli le regarder lors d'un passage récent sur l'une de mes chaînes, mais j'ai vite oublié que j'avais cette possibilité. Je n'en fais vraiment pas un impératif, surtout si tu dis qu'il est raté !

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  10. @Sentinelle 1:

    C'est vrai que, de mémoire, "Jeune et jolie" parle davantage d'éveil à la sexualité chez son héroïne. Je n'ai pas le souvenir d'un film voyeur: François Ozon respecte ses comédiennes, il me semble, et ces dernières ne sont pas piégées quand elles jouent pour lui. Mais bon, pour une spectatrice, je peux comprendre qu'un tel film soit peu apprécié.

    Pour ce qui est de "Pretty woman", je n'ai rien à ajouter vraiment. Comme je viens de dire à Tina, je n'ai que très peu de souvenirs de ce film. J'y vois quand même une des toutes premières comédies romantiques au style d'aujourd'hui.

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  11. @Tina 2:

    T'as vu comme elle est balèze, notre copine belge !!!

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  12. @Sentinelle 2:

    C'est un peu injuste pour "Jeune et jolie", mais je suis assez d'accord avec ce que tu dis sur les bandes-annonces. Le nombre de fois où je peste d'avoir vu plein de choses importantes déjà ! C'est franchement pénible !

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  13. Je reconnais bien volontiers que je puisse être injuste avec ce film mais je lui reprocherai toujours d’avoir utilisé la prostitution comme une sorte d’argument sulfureux pour aller voir son film, alors que le sujet est ailleurs. Ce qui m’agace le plus, c’est que la plupart des spectateurs n’ont même pas compris où il voulait en venir, preuve pour moi qu’il s’est planté quelque part. Puis le sujet de la prostitution adolescente vaut mieux qu’un coup de pub pour vendre un film, alors qu'il ne traite aucunement de ce problème. Ce sujet est suffisamment grave, glauque et pervers pour ne pas le traiter de cette manière. Non, franchement, je ne lui trouve aucune excuse. Mais je suis sans doute trop sensible à ce sujet, et je ne représente sans doute pas l’opinion générale. Mais lisez plutôt Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… pour en avoir une idée. Nous sommes loin du glamour et de gentils messieurs affectueux. Enfin bref, pour tout cela, je ne peux pas voir ce film, je bloque totalement.

    A ce propos, j'ai oublié de le citer mais je te conseillerai un autre film, à propos justement de la prostitution adolescente et de la façon dont une jeune fille mineure peut tomber dans un réseau de prostitution : c'est le film Call Girl de Mikael Marcimain, sorti en Suède en 2012. Il est basé sur une histoire vrai, qui fit un grand scandale en Suède (prostitution, adolescentes et hommes politiques). Le film a des lenteurs mais je trouve qu'il explique très bien le processus dans lequel tombe ces jeunes filles. Là pour une fois, je trouve le sujet bien traité.

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  14. Pas de problème, Sentinelle. Je regrette de ne pas mieux me souvenir de "Jeune et jolie" pour argumenter sur des bases solides, mais je comprends tout à fait tes réticences à voir le film - ou même ton blocage, comme tu dis. Et je suis en tout cas bien d'accord pour dire que le sujet de la prostitution adolescente est un problème trop grave pour être traité avec désinvolture.

    Je n'avais jamais entendu parler de "Call girl", mais je vais tâcher de me souvenir de cette référence. Merci d'ouvrir le débat. Il est possible que j'y revienne prochainement autour d'un autre film, mais je n'ai pas encore pris de décision définitive à ce sujet. Raison de plus pour ne pas m'avancer à ce stade de notre discussion.

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  15. à Martin :
    Là aussi, tu as raison, on parle rarement de prostitution masculine ! Décidément, les mentalités évoluent guère...
    Non, ne fais pas de Sleeping Beauty une priorité, privilégie d'autres films sur ce même sujet (même si je n'ai pas spécialement de titres en tête).

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  16. à Sentinelle :
    Non, tu n'es pas injuste, je partage ton sentiment ! Quand je vois Ozon qui dit que toutes les femmes rêvent de se prostituer, j'ai juste envie de le gifler! Après, je ne dis pas que la situation de Léa (donc l'héroïne de Jeune et Jolie) n'existe pas mais comme tu le dis il y a un moment où il faut vraiment traiter le sujet et pas se contenter de dire "bon la prostitution c'est un prétexte, je veux parler de l'adolescence". Non, on s'en tamponne ! ouiiii tu as raison de conseiller Moi Christiane F., c'est un livre qu'on doit lire, surtout aux ados, pour qu'ils comprennent que ce n'est pas drôle ou une pseudo-liberté du corps (car cet argument commence aussi à m'agacer !).
    Je ne connaissais pas ce film suédois mais je note le titre !

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  17. Je suis contente de constater que je ne suis pas la seule à avoir ce sentiment, merci Tina :-)

    Oui, on pourrait en parler longtemps de cette pseudo-liberté du corps de la femme. Et je supporte de moins en moins notre regard condescendant sur les musulmanes, comme si nous avions atteint le summum de l'émancipation féminine avec cet étalage des corps nus pour vendre un yaourt ou un soutien-gorge sur le bord de la route. Je suppose que nous parlerons aussi de l'émancipation masculine le jour où nous serons matraqués par des posters géants montrant en gros plans leur appareil génital moulé dans le dernier calbut à la mode... no comment.

    Plus sérieusement, je vous conseille vraiment le film Call Girl. Quelques petits avertissements tout de même : le réalisateur vient de la télévision et cela se sent, tant on a l'impression de voir plus un téléfilm qu'un film de cinéma. Puis il prend son temps aussi, mais le sujet est admirablement traité, comme rarement j'ai envie de dire. Il est vrai qu'il ne s'agit pas d'une fiction, ceci expliquant sans doute cela. Les acteurs sont très bons également, dont les jeunes filles qui ne pas du style "mannequin anorexique" (car ça aussi ça me gave comme représentation de la jeunesse). Et si tout est suffisamment explicite, il n'y a jamais aucun voyeurisme et je trouve qu'il s'agit bien là d'une condition indispensable pour traiter de ce sujet.

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  18. Effectivement, juger les musulmanes (même si le port du voile c'est pas trooop mon délire en tant que jeune femme, mais bon déjà je ne suis pas musulmane donc alors je suis peut-être mal placée pour m'exprimer sur ce sujet et je respecte totalement ce choix du moment qu'il s'agit, comme je le dis, d'un vrai choix personnel - en tout cas je ne comprends pas certains qui font des remarques déplacées en public, elles font ce qu'elles veulent après tout !) alors qu'on tolère des femmes à poil pour du café ou on trouve ça normal de voir les Miley Cyrus, les Minaj et compagnie carrément à poil gratuitement (on oublie qu'elles chantent !), voilààààà ça m'agace ! En tout cas, je pense que les femmes, féministes ou non, ont trop une vision différente de ce que signifie être femme aujourd'hui, le problème c'est que même entre nous nous ne sommes plus soudées et c'est comme ça qu'on va droit au mur (limite on oublie les vieux combats, ça fait mal au coeur). Tu as raison, ça ne veut pas dire qu'on a des libertés qu'on doit en abuser. On fait ce qu'on veut de notre corps mais le mettre gratuitement en évidence, j'avoue ne pas comprendre, ce n'est pas plus un acte militant mais du voyeurisme à un monde encore bien trop misogyne.
    Tu l'as trouvé facilement ce film Call Girl ?

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  19. @Tina 1 (encore):

    Non, ne t'inquiète pas, "Sleeping beauty" n'entrera pas de sitôt dans la liste de mes priorités cinématographiques. J'ai une telle pile de films à voir avant !

    Pour ce qui est de la prostitution masculine, elle est évoquée plusieurs fois dans "Much loved", dont j'ai parlé juste avant cette chronique.

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  20. @Tina 2 (again):

    J'avais complétement oublié cette phrase de François Ozon, que tu as tout à fait raison de nous remettre en mémoire. C'est vrai que, le jour où il a dit ça, il aurait mieux fait de se taire. C'est certain également que, pour parler de l'adolescence, il y a sûrement mille autres façons plus intelligentes que celle qui consiste à choisir une jeune prostituée (occasionnelle) pour héroïne.

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  21. @Sentinelle:

    Je suis conscient - mais peut-être moins attentif que vous, je l'admets - de la tendance des publicitaires à utiliser le corps de la femme sans vergogne, pour vendre tout et n'importe quoi. Les hommes, de ce point de vue, sont clairement moins exposés. Encore que je t'avoue qu'à la lecture de certains magazines dits masculins, je blêmis aussi de l'image qu'on voudrait nous donner. Bref...

    La question de l'image des femmes musulmanes m'intéresse aussi, mais je n'ai pas envie de revenir sur ce sujet aujourd'hui, à la suite de notre mini-débat sur la prostitution. J'espère que tu ne m'en voudras pas. Sache en tout cas que je comprends (et partage) en très grande partie ton point de vue.

    J'ai noté la référence "Call girl". Merci encore de l'avoir mentionnée.

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  22. @Tina 3:

    C'est intéressant, ce que tu dis, et je suis largement d'accord, même si je réagis peut-être de façon un peu moins épidermique. Je suis un mec, après tout...

    Je ne sais pas si le fait que les femmes soient de plus en plus exhibées (ou parfois exhibitionnistes elles-mêmes) tient au fait qu'elles sont moins soudées que par le passé. D'abord, je me demande si elles le sont réellement, moins soudées, et ensuite, je me dis qu'une partie du problème vient également... des hommes. Surtout en groupe, j'ai souvent constaté que nous avions, nous, une fâcheuse tendance à nous croire supérieurs en bien des points. Mouais...

    Pourtant, de mon point de vue, le combat pour l'égalité des sexes doit aussi être mené par mes congénères les mâles. Même si c'est loin d'être gagné, à ma toute petite échelle, je n'ai nullement envie de renoncer.

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  23. @ Martin

    Oh je n'avais aucunement l'intention de lancer un débat sur les musulmanes, je voulais juste souligner notre propension à montrer du doigt et à juger rapidement,comme si nous avions trouvé la panacée alors que c'est loin d'être le cas. Et les hommes sont aussi utilisés de plus en plus souvent comme des produits de consommation, quel beau progrès... Franchement, je me dis que les adolescents ont beaucoup de mérites de s'y retrouver aujourd'hui car tout est fait pour brouiller les pistes.

    @ Tina

    Je l'ai vu à la télévision, sur la chaîne ciné + Frisson. Après vérification, il le rediffuse demain matin !

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  24. Beaucoup de mérite plutôt, désolée pour la faute ;-)

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  25. @Sentinelle 1:

    Pas de problème et, encore une fois, je suis très largement d'accord avec tout ce que tu as écrit. Les ados d'aujourd'hui ont sans doute du mérite, oui. À eux de tracer leur chemin. Pas sûr cela dit que c'était réellement plus facile autrefois.

    Il me restera à voir ton film. Je n'ai malheureusement pas la chaîne Ciné+ Frisson.

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  26. @Sentinelle 2:

    Oui, c'est mieux ainsi ! Pas de problème pour cette (petite) coquille orthographique. Comme on dit toujours dans ces cas-là, le lecteur aura rectifié de lui-même.

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  27. @ Martin :
    Je ne sais pas si je vais avoir le temps de voir Much Loved (à cause de ses horaires surtout) mais il m'intéressait beaucoup !
    Moi je crois beaucoup aux hommes féministes, je n'y vois aucune contradiction ! Après tout, on peut être contre beaucoup de choses et ne pas être a priori concerné par le problème ! :D
    Mais bien sûr que le problème vient aussi des hommes, faut pas se leurrer, beaucoup ont visiblement encore des choses à apprendre mais je trouve que les rapports entre femmes restent difficiles. On fait genre qu'on est soudées mais on ne l'est pas tout le temps, on a trop des visions différentes sur des questions qui me paraissent essentielles. Quand je m'observe avec les gens et quand j'observe les gens tout simplement entre eux, je trouve que les femmes sont aussi très hypocrites entre elles, les rapports sont très ambigus alors que les hommes entre eux ne se prennent pas autant la tête (enfin c'est mon point de vue!).

    @ Sentinelle :
    Je n'ai pas le câble... :(

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  28. J'espère que tu auras l'occasion de le rattraper et de nous donner ton avis sur ce film controversé. J'ai envie de dire que, malgré ses (petits) défauts, il a le mérite d'exister, dans un contexte difficile pour son auteur et ses actrices.

    Je ne pourrai jamais réellement savoir comment les femmes sont entre elles, mais je peux te dire que les rapports masculins sont parfois très ambigus également, avec pas mal de paraître et d'hypocrisie. Je crois que ce n'est pas propre à l'un des deux sexes, mais plutôt à la nature humaine. Personnellement, ça m'inciterait plutôt à suivre mon instinct et à faire confiance aux unes et aux autres. Cela peut entraîner une certaine déception vis-à-vis de certaines personnes, mais le jeu en vaut la chandelle pour construire des relations amicales (ou autres) durables.

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  29. C’est drôle Tina, car j’ai eu longtemps la même impression que toi mais j’en suis revenue depuis lors. Pour tout te dire, j’ai toujours été très entourée d’hommes, que ce soit au niveau de mes connaissances que professionnellement, étant depuis une quinzaine d’années dans un environnement technique dans lequel la représentation féminine est quasi nulle. Et je m’y retrouve d’ailleurs très bien. Mais je pense aussi qu’une certaine forme de séduction, toujours présente d’une manière ou d’une autre entre les hommes et les femmes, met aussi pas mal d’huile dans les rouages, d’où notre impression que cela « va » plus facilement entre eux parce que cela va plus facilement avec eux. Pas de ça entre femmes, d’où ce sentiment que c’est tout de suite plus compliqué et ambiguë, puis une certaine compétition (et jalousie) ne sont effectivement pas à négliger. Mais elle est bien présente aussi entre hommes, on le ressent moins car nos rapports avec eux sont différents mais je comprends bien ce que nous en dit Martin. Avec le temps, j’ai appris à apprécier plus grandement mes amitiés féminines, plus complexes mais finalement souvent plus profondes. La femme peut faire preuve d’une grande générosité, en étant soucieuse et à l’écoute de l’autre, et le fait qu’il n’y ait pas ce facteur « séduction » entre nous rend finalement ces relations plus précieuses car peut-être plus authentiques.

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  30. Merci de continuer à alimenter cet échange, Sentinelle. Ce que tu dis est à la fois très intéressant et très pertinent, pour autant que je puisse en juger. En tout cas, ma chronique sur les films évocateurs de la prostitution suscite un débat entre nous trois dont je n'aurais pas imaginé la teneur.

    Comme quoi, le cinéma, apprécié ou non, ça peut apporter de la réflexion !

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  31. à Sentinelle :
    Après je suis plus jeune que toi, je manque probablement "d'expérience" dans mes relations, ce qui est normal. A 20-22 ans, on se prend pour des adultes mais on reste gamines, c'est un fait. Et je sais aussi que j'ai pas un caractère facile non plus(je suis trop franche, c'est un calvaire certains jours) donc forcément je trouve les filles dans l'ensemble très hypocrites (même si les garçons ne s'expriment pas mais pour moi c'est plus parce qu'il y a une forme de réservation). Même chez mes amies, sans les traiter d'hypocrites (ce sont mes amies, hein !), je ne trouve pas toujours pas qu'elles disent tout le temps les choses, j'ai toujours l'impression que ça cachotte, que ça parle derrière, tu vois ? Après, pourtant je suis d'accord avec toi, les amitiés féminines sont pourtant très belles, complexes, on peut être solidaires. Mais ça c'est quand on parle de vraies amitiés. Mais généralement, avec les femmes (du genre collègues de loiiin), je me méfie.

    à Martin :
    Héhéhé notre conversation tourne à la sociologie ! :D

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  32. Bah, je suis un peu comme toi Tina, très franche et très directe, et c'est ce que je préfère aussi dans mes relations proches (en fait, je ne pourrais pas faire autrement) mais il est vrai que sur ce terrain-là, ce n'est pas vraiment une caractéristique féminine. Peut-être parce qu'on nous a surtout appris à être gentiiilllee, va savoir ;-)

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  33. @Tina:

    Je vois ! Ce n'est pas inintéressant, du reste, même si ça nous éloigne un peu du cinéma.

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  34. @Sentinelle:

    Est-ce qu'on a appris aux filles à être gentilles ? C'est possible. Par esprit de boutade, mais pas seulement, j'ai envie de dire que, dans la plupart des cas, on nous l'a enseigné aussi, à nous, les garçons. C'était peut-être juste avec moins d'insistance... et il est très possible également que nous n'ayons pas toujours aussi bien retenu cette leçon.

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  35. @ Martin :
    Oui on s'est vraiment éloigné du sujet ! (comme quoi, un sujet en amène un autre ! ahaha). Brefffff voillllààà !

    @ Chez Sentinelle : (autant finir la conversation) :
    Oui je pense que l'éducation a à voir avec ça !

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  36. Que la conversation ait dévié aussi longtemps m'étonne, mais après tout, pourquoi pas ?

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