Eastwood, épisode 19: après cette chronique, ce sera le nombre précis de longs-métrages réalisés par ce cher Clint et présentés ici. Ajoutez ceux où il joue sans tenir la caméra: je me rapproche doucement mais sûrement de l'intégrale ! Je vais donc vous l'avouer sans attendre davantage: Le maître de guerre n'est pas un sommet. C'est un divertissement potache et sans émotion. Vite vu, vite oublié.
Une petite remontrance d'abord contre France 3, qui m'avait permis de l'enregistrer, sans me laisser la possibilité de choisir la VO ! Souvent peu disert dans ses films, Clint, ici, change son fusil d'épaule et cause toujours. Tu m'intéresses ? Euh... moyennement, donc. Cette fois, il a endossé le treillis du dénommé Thomas Highway, sergent instructeur du corps des Marines. Ses états de service remarquables contrastent fortement avec son attitude hors-combat. Concrètement, notre homme n'est pas du genre à se laisser piétiner les orteils, qu'il a délicats. Ceux qui s'y sont essayé se sont vus administrer une bonne vieille dérouillée des familles. Bref... le film imagine ce que pourrait donner un tel soldat à la tête d'une bande d'ahuris, censés pourtant représenter la fierté de l'armée américaine.
Vous avez deviné, non ? Bien sûr que, tout en crachant copieusement sur l'incompétence de sa hiérarchie, le bon sergent va savoir redresser tout ce petit monde... et au pas de course, évidemment ! Autant le dire franchement: le tout ne s'embarrasse pas de subtilité. C'est un festival de testostérone et de répliques musclées, un film viril, mais incorrect ! Blagueur jusqu'au bout, ce bon vieux Clintounet s'octroie une petite déviation pour raconter une histoire d'amour inaboutie et fait mine alors de s'intéresser à la psychologie féminine. C'est tellement décalé que ça en devient risible: Le maître de guerre doit, je crois, être regardé après extinction complète des neurones. Heureusement que tout ça ne se veut pas très sérieux: on est passé tout près de la case des nanars, je dois dire. Ça ira pour cette fois...
Le maître de guerre
Film américain de Clint Eastwood (1986)
Le titre original (Heartbreak Ridge) fait référence à une bataille sanglante de la guerre de Corée (1950-1953). Je crois que le script entier correspond plus aux codes américains qu'aux attentes du public français - les scènes finales à la Grenade paraissent "artificielles" alors même qu'elles illustrent bel et bien des événements historiques. Un Eastwood de série, comme Jugé coupable ou Créance de sang...
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D'autres opinions à lire sur le film ?
Une: celle de Chonchon, qui est vraiment très proche de la mienne. Comme moi, je crois qu'elle attend davantage de notre vieil ami.
Une petite remontrance d'abord contre France 3, qui m'avait permis de l'enregistrer, sans me laisser la possibilité de choisir la VO ! Souvent peu disert dans ses films, Clint, ici, change son fusil d'épaule et cause toujours. Tu m'intéresses ? Euh... moyennement, donc. Cette fois, il a endossé le treillis du dénommé Thomas Highway, sergent instructeur du corps des Marines. Ses états de service remarquables contrastent fortement avec son attitude hors-combat. Concrètement, notre homme n'est pas du genre à se laisser piétiner les orteils, qu'il a délicats. Ceux qui s'y sont essayé se sont vus administrer une bonne vieille dérouillée des familles. Bref... le film imagine ce que pourrait donner un tel soldat à la tête d'une bande d'ahuris, censés pourtant représenter la fierté de l'armée américaine.
Vous avez deviné, non ? Bien sûr que, tout en crachant copieusement sur l'incompétence de sa hiérarchie, le bon sergent va savoir redresser tout ce petit monde... et au pas de course, évidemment ! Autant le dire franchement: le tout ne s'embarrasse pas de subtilité. C'est un festival de testostérone et de répliques musclées, un film viril, mais incorrect ! Blagueur jusqu'au bout, ce bon vieux Clintounet s'octroie une petite déviation pour raconter une histoire d'amour inaboutie et fait mine alors de s'intéresser à la psychologie féminine. C'est tellement décalé que ça en devient risible: Le maître de guerre doit, je crois, être regardé après extinction complète des neurones. Heureusement que tout ça ne se veut pas très sérieux: on est passé tout près de la case des nanars, je dois dire. Ça ira pour cette fois...
Le maître de guerre
Film américain de Clint Eastwood (1986)
Le titre original (Heartbreak Ridge) fait référence à une bataille sanglante de la guerre de Corée (1950-1953). Je crois que le script entier correspond plus aux codes américains qu'aux attentes du public français - les scènes finales à la Grenade paraissent "artificielles" alors même qu'elles illustrent bel et bien des événements historiques. Un Eastwood de série, comme Jugé coupable ou Créance de sang...
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D'autres opinions à lire sur le film ?
Une: celle de Chonchon, qui est vraiment très proche de la mienne. Comme moi, je crois qu'elle attend davantage de notre vieil ami.
Viril, mais correct. :-)
RépondreSupprimerBon dimanche Martin.
Curieuse filmographie que celle d'Eastwood puisque même à travers ses ratés (dont semble faire partie, à te lire, ce "maître de guerre" que je n'ai pas revu depuis très longtemps)on retrouve les composantes de ce qui incarne le meilleur du réalisateur. Le sergent Highway (non content d'être largement pompé sur le John Wayne de "Iwo Jima") est finalement une sorte de Harry Callahan en treillis. On lui reconnaît la détermination de son "American Sniper" et la rancœur grognonne du Walt Kowalski dans "Gran Torino". De quoi rendre cet exercice "militaire" finalement assez agréable à regarder (j'essaierai de vérifier ça au plus vite).
RépondreSupprimer@Ronnie:
RépondreSupprimerViril, correct, mais... sans plus, je trouve. Bon dimanche à toi également.
@Princécranoir:
RépondreSupprimerNon, je ne parlerais pas de raté à propos de ce film (j'aime beaucoup trop Clint Eastwood pour ça !). Disons qu'il manque de la subtilité qu'on trouve à foison dans d'autres pans de sa filmographie. "Le maître de guerre" est un film de bidasses assez caricatural, qui ne s’embarrasse guère de nuances: ce n'est pas mauvais en soi, c'est juste un style qui me correspond moins. C'est très eastwoodien, malgré tout ! Hâte de lire ton avis, le cas échéant.
Bonjour Martin,
RépondreSupprimerEn bonne fan de la première heure du Clintounet,je m'étais empressée de voir ce maître de guerre au cinéma (j'étais adolescente à l'époque) et je me souviens que nous étions bien quatre, trois copines et moi, assises côte-à-côte, pour le voir. Avec le recul, je me demande comment j'ai pu les convaincre de voir ce film en ma compagnie mdr. Enfin bref, j'en étais ressortie pas totalement enthousiaste et je pense bien ne plus l'avoir revu depuis lors. Parmi ses "drôles" de films, j'ai vu dernièrement La sanction, joué et réalisé par Clint Eastwood himself, et je dois avouer que j'en suis ressortie très euh intriguée également. Une sorte de sous-Bond, un zeste d'espionnage et beaucoup d'action dans la deuxième partie du film. Beaucoup de répliques guère raffinées, quelques-unes destinées volontairement à faire rire mais d'autres sans doute moins mais qui font rire tout autant. Assez curieux comme film en tout cas, que je te conseille vivement si tu ne l'as pas déjà vu, histoire de voir "autre chose" de notre ami :-)
J'aurais voulu voir cette brochette de copines devant Clintounet !
RépondreSupprimerIl est certain que "Le maître de guerre" ne figure pas parmi les incontournables de sa filmographie. Cela dit, pour aller dans ton sens, tu peux être sûre que je verrai un jour "La sanction", étant entendu que je veux parvenir à chroniquer l'ensemble des films réalisés (et/ou joués) par notre bon ami. Et à ce titre, j'assume tout à fait l'idée de prendre du plaisir devant certains que je ne placerai pas au sommet.
Le prochain que je pense découvrir ? Je laisse planer le suspense ! Je pense toutefois que j'en parlerai courant juillet, car il est presque tout au-dessus de ma pile...
Ce n'est pas un film raté, mais c'est vraiment pas ce qu'il a fait de mieux. Il hésitait encore entre son côté viril et son côté sentimental. Il dose ça beaucoup mieux aujourd'hui.
RépondreSupprimer99% d'accord avec ça, Chonchon. Pour chipoter, je dirais que je ne suis pas sûr que Clint hésitait alors entre ses deux côtés, mais plutôt, effectivement, qu'il ne dosait pas encore très bien les proportions de chacune de ses deux inspirations majeures.
RépondreSupprimerBeaucoup moins subtil que "jardin de pierre" ou James Caan joue un personnage assez comparable avec celui de Clint , il faut reconnaitre que Eastwood lisant "Cosmopolitan" pour cerner la psychologie féminine restera dans les annales de ses multiples interpretations
RépondreSupprimerEffectivement, la scène où Clint lit Cosmo vaut son pesant de cacahuètes ! Je note la référence avec James Caan. Merci !
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