Son prochain film sortira le 3 décembre dans les cinémas français. Mike Leigh est un vieux routier du cinéma anglais, venu présenter cinq de ses oeuvres au Festival de Cannes - ce qui lui valut d'ailleurs d'obtenir la Palme d'or en 1996. Another year, son treizième opus pour le grand écran, n'a décroché "que" la Mention spéciale du jury oecuménique, en 2010. Ce qui ne l'empêche pas d'être intéressant...
Another year, c'est tout d'abord l'histoire de Tom et Gerri, un couple de quinquagénaires londoniens, au niveau de vie assez confortable. Monsieur est ingénieur, Madame psychologue. Ils ont eu un fils, Joe, trente ans tout juste, célibataire endurci et visiteur très régulier. C'est une évidence: Tom et Gerri aiment recevoir et comptent d'innombrables vieux amis. La plus fidèle est Mary, une secrétaire médicale au coeur d'artichaut. Sa grande spécialité est d'affirmer qu'elle va parfaitement bien tout en ayant l'air tout à fait déprimée. Sans révolutionner le cinéma d'auteur, Mike Leigh filme joliment cette petite communauté, découpant son film en quatre chapitres saisonniers. Le scénario, quant à lui, nous place au tout premier rang pour observer le délitement des relations. Âmes sensibles, s'abstenir.
Autant le dire franchement: le long-métrage est plutôt bavard. Sachant qu'en plus, il dépasse les deux heures, je veux bien croire que certains d'entre vous trouveront le temps long. Reste qu'il y a véritablement de belles choses dans Another year. La plus flagrante est liée aux comédiens: chacun joue admirablement sa partition propre, tout en laissant vivre les autres, en harmonie ou contrepoint. C'est typiquement le genre de films à voir en version anglaise ! Nommé à l'Oscar du meilleur scénario original, il reste très accessible au public français et francophone, ce qui se passe chez Tom et Gerri pouvant tout à fait correspondre à nos vies d'Européens ordinaires. Mike Leigh n'est pas un moraliste: il laisse donc chacun libre d'aimer plus ou moins tel ou tel personnage... et d'en conclure ce qu'il voudra.
Another year
Film britannique de Mike Leigh (2010)
Du côté de l'Amérique, il faudrait peut-être bien compter sur le talent d'un Woody Allen pour raconter ce genre d'histoire - le résultat final serait probablement différent, cela dit, plus névrotique, à mon avis. Autant dire que le style de Mike Leigh n'appartient qu'à lui-même ! J'ai retrouvé ici un peu de la finesse d'observation déjà appréciée dans Secrets et mensonges, la fameuse Palme d'or, ou dans Naked...
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Et qu'en pensent mes petits camarades ?
David cite le film dans son top de 2010 - cf. "L'impossible blog ciné". Les rédacteurs de "L'oeil sur l'écran" l'ont beaucoup aimé - et trouvé plus optimiste que moi. Dasola explique avoir eu une surprise agréable (cf. "Le blog de Dasola"). Pascale ("Sur la route du cinéma") y voit en revanche de la soupe tiède. Bref, c'est vraiment contrasté...
Another year, c'est tout d'abord l'histoire de Tom et Gerri, un couple de quinquagénaires londoniens, au niveau de vie assez confortable. Monsieur est ingénieur, Madame psychologue. Ils ont eu un fils, Joe, trente ans tout juste, célibataire endurci et visiteur très régulier. C'est une évidence: Tom et Gerri aiment recevoir et comptent d'innombrables vieux amis. La plus fidèle est Mary, une secrétaire médicale au coeur d'artichaut. Sa grande spécialité est d'affirmer qu'elle va parfaitement bien tout en ayant l'air tout à fait déprimée. Sans révolutionner le cinéma d'auteur, Mike Leigh filme joliment cette petite communauté, découpant son film en quatre chapitres saisonniers. Le scénario, quant à lui, nous place au tout premier rang pour observer le délitement des relations. Âmes sensibles, s'abstenir.
Autant le dire franchement: le long-métrage est plutôt bavard. Sachant qu'en plus, il dépasse les deux heures, je veux bien croire que certains d'entre vous trouveront le temps long. Reste qu'il y a véritablement de belles choses dans Another year. La plus flagrante est liée aux comédiens: chacun joue admirablement sa partition propre, tout en laissant vivre les autres, en harmonie ou contrepoint. C'est typiquement le genre de films à voir en version anglaise ! Nommé à l'Oscar du meilleur scénario original, il reste très accessible au public français et francophone, ce qui se passe chez Tom et Gerri pouvant tout à fait correspondre à nos vies d'Européens ordinaires. Mike Leigh n'est pas un moraliste: il laisse donc chacun libre d'aimer plus ou moins tel ou tel personnage... et d'en conclure ce qu'il voudra.
Another year
Film britannique de Mike Leigh (2010)
Du côté de l'Amérique, il faudrait peut-être bien compter sur le talent d'un Woody Allen pour raconter ce genre d'histoire - le résultat final serait probablement différent, cela dit, plus névrotique, à mon avis. Autant dire que le style de Mike Leigh n'appartient qu'à lui-même ! J'ai retrouvé ici un peu de la finesse d'observation déjà appréciée dans Secrets et mensonges, la fameuse Palme d'or, ou dans Naked...
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Et qu'en pensent mes petits camarades ?
David cite le film dans son top de 2010 - cf. "L'impossible blog ciné". Les rédacteurs de "L'oeil sur l'écran" l'ont beaucoup aimé - et trouvé plus optimiste que moi. Dasola explique avoir eu une surprise agréable (cf. "Le blog de Dasola"). Pascale ("Sur la route du cinéma") y voit en revanche de la soupe tiède. Bref, c'est vraiment contrasté...
Dans l'ensemble j'ai bien aimé mais un peu déçue pour du Mike Leigh. C'est surtout la fin, en eau de boudin, qui me dérange.
RépondreSupprimerPunaise, ça fait un bail qu'il est dans ma pile, celui-là. Faudrait que je le remette sur le dessus. Le problème, c'est que je fais ça tous les jours, et du coup la pile bouge pas vraiment...
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