lundi 12 mars 2012

Effort de guerre

Une chronique de Martin

Je n'ai pas la prétention de bien connaître Alfred Hitchcock. Je sais toutefois que sa filmographie peut être découpée en deux périodes, la première britannique, la seconde américaine. J'évoque aujourd'hui l'une des premières oeuvres américaines: Cinquième colonne. Il a fallu attendre sept ans pour que le film, sorti en 1942, puisse être diffusé en France. On le présente également comme une contribution de Hitch à l'effort de guerre. Assez intéressant sur le plan historique. Mais, au plan artistique, un peu trop vieux pour convaincre vraiment.

Le film met en scène un dénommé Barry Kane, employé d'une usine d'armement. Un incendie ravage les ateliers. Le jeune homme, qui a vu mourir son meilleur ami, est accusé de sabotage. Il veut prouver aux enquêteurs qu'un autre ouvrier était lui aussi présent au moment du drame. Problème: la liste du personnel ne comprend pas son nom. Cinquième colonne débute par la fuite de son héros, soucieux d'établir son innocence et, tant qu'à faire, de démasquer le coupable. Sur le long-métrage plane une menace impalpable, qui peut prendre différents visages, y compris celui d'un vieux monsieur accueillant.

La fatigue y serait-elle pour quelque chose ? J'ai davantage apprécié la première partie du film que sa conclusion. Même si Hitch compose un morceau de bravoure autour de la Statue de la Liberté, il m'a paru un peu moins inspiré dès lors que l'identité des méchants ne faisait plus de doute. Cinquième colonne reste toutefois une oeuvre digne d'intérêt, qui valut d'ailleurs quelques ennuis à son auteur. Pour plus de réalisme, le cinéaste avait voulu illustrer le sabotage par un plan du véritable paquebot Normandie, coulé dans le port de New York. Or, c'est à un incendie accidentel que le navire doit d'avoir sombré. En 1942, cette petite entrave à la réalité des faits était mal passée.

Cinquième colonne
Film américain d'Alfred Hitchcock (1942)
C'est paradoxal. Face à un artiste considéré comme l'un des maîtres du cinéma international, je reste encore assez sceptique. Je suis obligé de l'admettre: Alfred Hitchcock ne m'a encore jamais emballé. Il serait toutefois prudent d'attendre de voir d'autres de ses films pour gagner en objectivité. En attendant, j'ajoute que ce Saboteur, en version originale, est parfois présenté comme un film "brouillon" pour La mort aux trousses. Mais également que je lui préfère l'oeuvre plus légère qu'est Charade, de Stanley Donen. À suivre...

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À lire également:
Le blog "L'oeil sur l'écran" présente lui aussi une analyse du film.

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