Avril 2001. Les tours du World Trade Center percent toujours le ciel de New York lorsque L'échine du Diable débarque dans les cinémas espagnols. Ce film, le Mexicain Guillermo del Toro l'a rêvé longtemps avant de le tourner, aidé par les frères Agustin et Pedro Almódovar. La France ne le découvrira enfin qu'un an plus tard, début mai 2002...
Carlos, un garçon d'une douzaine d'années, est confié à un orphelinat catholique. Nous sommes vers 1936, en pleine Guerre d'Espagne. D'emblée, le nouveau venu - que la directrice de son lieu d'accueil considère comme une encombrante bouche à nourrir - est malmené par ses condisciples. Pour gagner leur respect, il met au défi le chef de la bande de l'accompagner dans une sortie nocturne non-autorisée. Cela ne suffira pas, mais d'autres circonstances permettront à Carlos de faire sa place dans la petite troupe de ces gosses aux parents évanouis. Comme souvent chez Guillermo del Toro, la réalité tangible est accompagnée d'une autre, fantastique, aux contours insondables. L'échine du Diable ne dévoile donc ses secrets qu'au compte-gouttes. Et ce qu'il va alors révéler ne plaira pas forcément à chacun de vous...
Pour ma part, je reste sensible au charme persistant d'une esthétique particulière, propre à son auteur. J'apprécie cette subtile combinaison entre l'idée que l'on peut se faire de cette page noire de l'histoire espagnole et les inventions de Guillermo del Toro, lui-même explicite quant à ses influences multiples. Il est vrai également que ce décorum prend beaucoup de place à l'écran, au détriment parfois d'une intrigue mieux ficelée (ce que certains ont reproché à L'échine du Diable). D'après moi, c'est autour des enfants que le scénario est construit. J'estime toutefois que le casting adulte est lui aussi à la hauteur ! Marisa Paredes et Irene Visedo forment deux figures féminines fortes et fascinantes jusqu'au bout du métrage. J'ai aimé aussi la prestation qu'offre Federico Luppi, vieux médecin sage et antagoniste parfait d'Eduardo Noriega - dont je préfère taire le rôle dans ce sombre récit. Nommé deux fois aux Goya, le film reçut notamment un Grand Prix d'argent du meilleur film fantastique européen au cours du Festival d'Amsterdam et un Prix spécial du jury à celui de Gérardmer (Vosges).
L'échine du Diable
Film hispano-mexicain de Guillermo del Toro (2001)
Mon troisième opus signé GDT cette année, meilleur que Pacific Rim et, à mes yeux, légèrement en-dessous du malaimé Crimson Peak. Qualité: des rebondissements qui ne ménagent pas les personnages d'enfants, d'ailleurs très bien joués par les jeunes acteurs concernés. Avec Les révoltés de l'an 2000, on parle de revanche dans le cinéma espagnol. Et de "spectacles" à manipuler avec une grande précaution !
Pour ma part, je reste sensible au charme persistant d'une esthétique particulière, propre à son auteur. J'apprécie cette subtile combinaison entre l'idée que l'on peut se faire de cette page noire de l'histoire espagnole et les inventions de Guillermo del Toro, lui-même explicite quant à ses influences multiples. Il est vrai également que ce décorum prend beaucoup de place à l'écran, au détriment parfois d'une intrigue mieux ficelée (ce que certains ont reproché à L'échine du Diable). D'après moi, c'est autour des enfants que le scénario est construit. J'estime toutefois que le casting adulte est lui aussi à la hauteur ! Marisa Paredes et Irene Visedo forment deux figures féminines fortes et fascinantes jusqu'au bout du métrage. J'ai aimé aussi la prestation qu'offre Federico Luppi, vieux médecin sage et antagoniste parfait d'Eduardo Noriega - dont je préfère taire le rôle dans ce sombre récit. Nommé deux fois aux Goya, le film reçut notamment un Grand Prix d'argent du meilleur film fantastique européen au cours du Festival d'Amsterdam et un Prix spécial du jury à celui de Gérardmer (Vosges).
L'échine du Diable
Film hispano-mexicain de Guillermo del Toro (2001)
Mon troisième opus signé GDT cette année, meilleur que Pacific Rim et, à mes yeux, légèrement en-dessous du malaimé Crimson Peak. Qualité: des rebondissements qui ne ménagent pas les personnages d'enfants, d'ailleurs très bien joués par les jeunes acteurs concernés. Avec Les révoltés de l'an 2000, on parle de revanche dans le cinéma espagnol. Et de "spectacles" à manipuler avec une grande précaution !
Il est passé recemment dans le poste. J'ai commencé à le regarder et j'ai été interrompue... cela partait bien et était très intrigant. J'espère pouvoir le voir.
RépondreSupprimerTa référence aux Révoltés de l'an 2000 me donne une idée de l'horreur.
Je crois me souvenir du role de Noriega...
J'espère que tu auras l'occasion de le découvrir en entier.
RépondreSupprimerIl n'est (malheureusement) plus disponible sur le replay d'Arte...
Noriega, que j'avais rencontré pour la première fois dans un western, est très différent ici.