Encore une guerre pour terminer cette semaine: celle de 1939-1945. Mon idée, ce samedi ? L'aborder depuis l'arrière et le sol britannique. Lorsqu'il tourna Hope and glory, le réalisateur anglais John Boorman put évoquer son enfance marquée par les bombardements ennemis. Le film est nettement autobiographique, dit-on. Mais pas seulement !
3 septembre 1939. Bill Rowan, sept ans, voit sa jeune vie bouleversée par la décision du roi George VI d'entrer en guerre contre l'Allemagne d'Adolf Hitler, dont les forces armées viennent d'envahir la Pologne. Certain(e)s d'entre vous le savent: ce n'est qu'à peine quelques jours plus tard que, pour la première fois, la Luftwaffe mena un raid aérien contre Londres - plusieurs centaines de personnes furent alors tuées. La force de Hope and glory est de reconstituer cette sombre période tout en l'observant avec les yeux innocents d'un gamin "ordinaire". Quand son père s'engage pour le combat, Bill devient le seul homme du foyer familial, que sa mère et ses deux soeurs occupent avec lui. In extremis, il échappe au sort d'autres gosses, envoyés en Australie par leurs parents qui redoutaient l'embrasement du conflit en Europe. Cela ne rend pas son destin plus enviable, mais cela permet au récit de naviguer sur une ligne de crête, entre drame pur et comédie inattendue. Ce qui caractérise le mieux l'enfant-héros ? L'insouciance. Bill ne comprend ce qui se passe que petit à petit ! Et partiellement...
Mes images ne le montrent pas, mais, en réalité, Hope and glory pourrait être découpé en deux parties distinctes. L'une nous parlerait d'un paradis perdu et l'autre, je crois, d'un Eden finalement retrouvé. Pour cela, la (double) mise en scène s'avère d'une beauté remarquable et d'une efficacité assez peu commune. En un mot, on s'y croirait ! D'ailleurs, comme pour accompagner ce que vivent les personnages dans leur ensemble, le film joue à l'évidence sur nos cordes sensibles. Il offre ainsi un yoyo émotionnel que, pour ma part, j'ai apprécié. Devant cette évocation d'un passé pas-si-lointain, j'ai repensé aussi aux atrocités qui déchirent notre monde aujourd'hui - la résurgence de la lutte armée au Proche-Orient n'étant pas la moins effrayante. Difficile, dès lors, de ne pas conférer à cet opus la valeur universelle que sa relative ancienneté a peut-être trop rapidement fait oublier. Pas sûr qu'un réalisateur français aurait su aboutir à un tel résultat. Quoi qu'il en soit, notons que ce long-métrage obtint cinq nominations aux Oscars... et n'en reçut aucun ! Que cela ne vous en détourne pas !
Hope and glory - La guerre à 7 ans
Film britannique de John Boorman (1987)
La p'tite demi-étoile supplémentaire qui va bien pour vous signifier que le film est un coup de coeur personnel. Il me donne envie de voir d'autres longs-métrages qui évoquent la vie des populations civiles par temps de conflit. Vous en connaissez, vous ? J'ai vu Belfast l'an dernier, mais l'ai trouvé un peu trop propret. La Première guerre mondiale vous intéresse ? Je suggère Les gardiennes, pour débuter...
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Et avant de multiplier les références...
Je vous propose aussi un détour rapide du côté de "L'oeil sur l'écran".
3 septembre 1939. Bill Rowan, sept ans, voit sa jeune vie bouleversée par la décision du roi George VI d'entrer en guerre contre l'Allemagne d'Adolf Hitler, dont les forces armées viennent d'envahir la Pologne. Certain(e)s d'entre vous le savent: ce n'est qu'à peine quelques jours plus tard que, pour la première fois, la Luftwaffe mena un raid aérien contre Londres - plusieurs centaines de personnes furent alors tuées. La force de Hope and glory est de reconstituer cette sombre période tout en l'observant avec les yeux innocents d'un gamin "ordinaire". Quand son père s'engage pour le combat, Bill devient le seul homme du foyer familial, que sa mère et ses deux soeurs occupent avec lui. In extremis, il échappe au sort d'autres gosses, envoyés en Australie par leurs parents qui redoutaient l'embrasement du conflit en Europe. Cela ne rend pas son destin plus enviable, mais cela permet au récit de naviguer sur une ligne de crête, entre drame pur et comédie inattendue. Ce qui caractérise le mieux l'enfant-héros ? L'insouciance. Bill ne comprend ce qui se passe que petit à petit ! Et partiellement...
Mes images ne le montrent pas, mais, en réalité, Hope and glory pourrait être découpé en deux parties distinctes. L'une nous parlerait d'un paradis perdu et l'autre, je crois, d'un Eden finalement retrouvé. Pour cela, la (double) mise en scène s'avère d'une beauté remarquable et d'une efficacité assez peu commune. En un mot, on s'y croirait ! D'ailleurs, comme pour accompagner ce que vivent les personnages dans leur ensemble, le film joue à l'évidence sur nos cordes sensibles. Il offre ainsi un yoyo émotionnel que, pour ma part, j'ai apprécié. Devant cette évocation d'un passé pas-si-lointain, j'ai repensé aussi aux atrocités qui déchirent notre monde aujourd'hui - la résurgence de la lutte armée au Proche-Orient n'étant pas la moins effrayante. Difficile, dès lors, de ne pas conférer à cet opus la valeur universelle que sa relative ancienneté a peut-être trop rapidement fait oublier. Pas sûr qu'un réalisateur français aurait su aboutir à un tel résultat. Quoi qu'il en soit, notons que ce long-métrage obtint cinq nominations aux Oscars... et n'en reçut aucun ! Que cela ne vous en détourne pas !
Hope and glory - La guerre à 7 ans
Film britannique de John Boorman (1987)
La p'tite demi-étoile supplémentaire qui va bien pour vous signifier que le film est un coup de coeur personnel. Il me donne envie de voir d'autres longs-métrages qui évoquent la vie des populations civiles par temps de conflit. Vous en connaissez, vous ? J'ai vu Belfast l'an dernier, mais l'ai trouvé un peu trop propret. La Première guerre mondiale vous intéresse ? Je suggère Les gardiennes, pour débuter...
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Et avant de multiplier les références...
Je vous propose aussi un détour rapide du côté de "L'oeil sur l'écran".
J'aime énormément Hope and Glory. Boorman a été un de mes favoris assez longtemps (Leo the last, Délivrance, Duel dans le Pacifique). A +.
RépondreSupprimerSalut Claude ! Je l'aime beaucoup, ce John ! J'ajoute à ta liste "Excalibur" et "La forêt d'émeraude". Et regrette d'avoir laissé passer une occasion de découvrir "Leo le dernier"...
RépondreSupprimerJe l'ai revu récemment, j'ai aimé mais il ne m'a manifestement pas impressionnée autant que toi. Je crois que les films que je vois à la télé me font moins d'effet. La taille de l'écran sans doute.
RépondreSupprimerPour les civils en tant de guerre tu peux essayer La grande vadrouille, un petit film dont tu as peut-être entendu parler. Ou Jeux interdits.
Mais il y a aussi, pour toi qui aimes l'animation japonaise le magnifique Dans un recoin du monde
http://www.surlarouteducinema.com/archive/2017/09/17/dans-un-recoin-de-ce-monde-5980587.html
Bon, tu l'as vu, j'ai vérifié après.
RépondreSupprimer@Pascale:
RépondreSupprimerTon commentaire tombe à pic: je me disais qu'il fallait que je (re)voie "Jeux interdits". Bientôt...
@Pascale en convalescence:
RépondreSupprimerOui, je l'ai vu, "Dans un recoin de ce monde". Et je l'ai bien aimé ! Enfin, tu as vu...