Je vous ai parlé de la sortie du nouveau film de Martin Scorsese comme d'un événement. Je confirme que Killers of the flower moon pourrait marquer votre année cinéma si vous lui accordez l'attention qu'il mérite pendant... les 3 heures et 26 minutes (!) de projection. Pour ma part, je suis heureux d'avoir pu le voir sur un écran correct...
Oui, je pourrais gloser sur la prestation outrée de Leonardo DiCaprio. Je préfère retenir l'essentiel: un scénario intéressant sur une page noire - et je crois encore méconnue - de l'histoire des États-Unis. Retour il y a un siècle environ, à Fairfax, dans l'État de l'Oklahoma. Cela peut surprendre, mais c'est une réalité: les membres de la tribu amérindienne des Osages prospèrent, car ils sont restés propriétaires de leurs terres et y découvrent alors du pétrole en grande quantité. Cela suscite rapidement la convoitise des Blancs et notamment celle d'un dénommé Ernest Burkhart, jeune gars sans grande ressource intellectuelle, revenu en bonne forme des tranchées européennes. Notre homme trouve refuge auprès d'un oncle, éleveur déjà fort riche et soucieux d'accumuler encore. Ce sera un peu le début des ennuis...
Grâce à son tonton, Ernest devient taxi et fait ainsi la connaissance d'une jeune Osage de bonne famille, dont il tombe vite amoureux. Plus assurée que lui, Molly l'invite chez elle et devient sa femme malgré les vagues réticences que sa mère à elle peut venir opposer. Vous l'aurez compris au vu du titre et en tenant compte du pedigree du réalisateur: Killers of the flower moon n'a rien d'une bluette sentimentale à l'eau de rose entre les enfants de deux communautés rivales. Au contraire, c'est en fait le récit accablant de la spoliation organisée d'un peuple par un autre, sous couvert de coexistence pacifique. Certains Américains parlent ici de "western révisionniste". L'idée n'est pas de nier les faits, mais, au contraire, d'ouvrir les yeux sur la réalité historique, trop souvent oubliée - ou négligée, au moins.
Grâce à son tonton, Ernest devient taxi et fait ainsi la connaissance d'une jeune Osage de bonne famille, dont il tombe vite amoureux. Plus assurée que lui, Molly l'invite chez elle et devient sa femme malgré les vagues réticences que sa mère à elle peut venir opposer. Vous l'aurez compris au vu du titre et en tenant compte du pedigree du réalisateur: Killers of the flower moon n'a rien d'une bluette sentimentale à l'eau de rose entre les enfants de deux communautés rivales. Au contraire, c'est en fait le récit accablant de la spoliation organisée d'un peuple par un autre, sous couvert de coexistence pacifique. Certains Américains parlent ici de "western révisionniste". L'idée n'est pas de nier les faits, mais, au contraire, d'ouvrir les yeux sur la réalité historique, trop souvent oubliée - ou négligée, au moins.
Martin Scorsese a vraiment eu le nez creux en retenant Lily Gladstone pour incarner le principal protagoniste féminin de ce nouveau film. L'actrice mériterait l'Oscar et a elle-même des origines autochtones. Croyez-moi: rien que pour elle, vous devriez vous rendre au cinéma. Derrière elle, vous reconnaîtrez aisément quelques autres visages connus et notamment, au tout premier plan, celui de Robert de Niro. D'aucuns chipoteront sur son âge: à 80 ans, Bob est certes plus vieux que son personnage, mais il est comme à chaque fois impeccable dans le costume du chef de clan aux pratiques retorses et criminelles. Je préfère ne pas trop en dire et ainsi préserver l'effet de surprise. J'ajoute simplement qu'on ne s'ennuie pas avec pareille compagnie. L'intrigue m'aura tenu en haleine jusqu'au superbe terme du métrage !
Sur le plan formel, je le soulignerai aussi: Killers of the flower moon n'a pas toujours la flamboyance d'autres opus du même réalisateur. Cela admis, la reconstitution est impeccable et la durée du film pourrait dès lors en faire l'ultime référence d'une oeuvre accomplie. Personnellement, j'espère que ce ne sera pas le cas et que le maître derrière cette merveille pourra nous en offrir d'autres dans un futur proche. Celle-ci, produite par Apple, a toutefois bénéficié d'une sortie en salles, ce qui n'était pas le cas de la précédente, made in Netflix. L'avenir ? Euh... je ne hasarderai pas à le prédire sans info préalable. Disons que je tiens à profiter de ce type de spectacle au présent. Combien serons-nous à suivre la même logique ? Beaucoup, j'espère. Et autant à prolonger le débat, ensuite ! Let's go: tous à vos claviers !
Killers of the flower moon
Film américain de Martin Scorsese (2023)
L'Amérique se regarde sous son vrai jour et c'est plutôt douloureux. Hollywood accepte-t-elle la critique ? Avec émotion, je me souviens du sort réservé à La porte du paradis et au pauvre Michael Cimino. Dans l'exact autre sens, l'accueil triomphal de Danse avec les loups renforce mon envie de le revoir enfin (et avant 2024, si possible...). Le conseil d'Indien: s'intéresser également à The ride... et The rider.
Killers of the flower moon
Film américain de Martin Scorsese (2023)
L'Amérique se regarde sous son vrai jour et c'est plutôt douloureux. Hollywood accepte-t-elle la critique ? Avec émotion, je me souviens du sort réservé à La porte du paradis et au pauvre Michael Cimino. Dans l'exact autre sens, l'accueil triomphal de Danse avec les loups renforce mon envie de le revoir enfin (et avant 2024, si possible...). Le conseil d'Indien: s'intéresser également à The ride... et The rider.
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C'est l'amie Dasola qui a réagi la première, suivie de peu par Pascale et Princécranoir. Autant d'opinions positives (que je relaie avec joie).
C'est l'amie Dasola qui a réagi la première, suivie de peu par Pascale et Princécranoir. Autant d'opinions positives (que je relaie avec joie).
Bonjour Martin K, je suis contente que tu aies apprécié ce film qui est l'un des meilleurs de l'année (voire le meilleur). Hier soir, j'ai entendu des critiques plus négatives d'auditeurs du Masque et la Plume, je le regrette. Il y en a qui font la fine bouche qui sont blasés. Dommage pour eux. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerPour moi, ça ne sera pas le meilleur film de l'année, mais il est clair que Martin Scorsese tient son rang. Si on est blasé de ce type de cinéma, qu'est-ce que ça doit être avec le tout venant ?
RépondreSupprimerJe crois que beaucoup lui reprochent sa durée "excessive". Les gens sont vraiment des zappeurs...
Hello. Opinion tout aussi positive chez moi. Du grand cinéma.
RépondreSupprimerNous sommes d'accord.
RépondreSupprimerEt, après cette longue chronique, j'apprécie la concision de ton commentaire, Eeguab !
Pas de doute, les grands restent grands.
RépondreSupprimerScorsese est grand.
Vivement Les naufragés du Wager (qui est le prochain sur ma PAL).
Tu reviendras me/nous dire deux mots du roman ? Merci d'avance.
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