Je me souviens qu'à la toute fin des années 90, M. Night Shyamalan était encore considéré comme un possible futur golden boy du cinéma hollywoodien. Or, après la belle réussite de Sixième sens, le cinéaste d'origine indienne paraît n'avoir jamais réussi à "transformer l'essai". J'ai regardé deux autres de ses films - afin de mieux le comprendre...
Signes (2002)
Mel Gibson, Joaquin Phoenix et deux enfants sont les protagonistes principaux de ce drôle de (bon) film. Au beau milieu d'un État rural américain, des champs de maïs sont abattus par une main inconnue. Vus du ciel, lesdits champs font apparaître de mystérieux dessins. Bientôt, d'étranges silhouettes les arpentent au milieu de la nuit. Résultat: nous (et les personnages) sommes vite angoissés à l'idée d'affronter ce que ni la science, ni la foi en Dieu n'expliquent. Comment alors vivre et même survivre ? C'est visiblement un thème récurrent du cinéma de Shyamalan. Bon... le fonds du propos n'a rien d'extrêmement original, mais la forme est franchement intéressante. On peut penser à Spielberg: la cellule familiale est partie prenante d'une intrigue bien ficelée. On pense aussi à Hitchcock: le suspense repose sur la surprise de l'inconnu et, parfois, la mise en scène réussit à nous faire peur avec ce que les images... ne montrent pas. Serait-ce brillant ? Non, mais je crois suffisant à mon plaisir de geek !
Phénomènes (2008)
Pas mal de similitudes avec le film précédent. Le cap de la trentaine franchi, Shyamalan avance et ose cette fois construire son scénario autour d'une menace plus globale. Il s'agit à présent de comprendre pourquoi (ou sous quelle influence) des hommes et des femmes ordinaires en tuent soudain d'autres et/ou décident de se suicider. Objectivement, dans cet opus-là, la conclusion que les survivants tirent des événements qu'ils subissent est un peu ridicule, sur fond d'écologie simpliste. Mais... après le 11-Septembre, voir l'Amérique dépassée par une force extérieure qu'elle ne parvient pas à maîtriser résonne d'une façon plutôt glaçante. Et, avec quinze ans de recul supplémentaire, c'est sûr: la crise Covid a largement enfoncé le clou de notre vulnérabilité aux forces de la nature les plus imperceptibles. C'est en prenant appui sur ces deux "grilles de lecture" personnelles que j'ai apprécié un long-métrage imparfait, mais a priori sincère. Mark Wahlberg en tête, son casting fait le job. Sans éclat, dirais-je...
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Vous avez envie d'aller plus loin ?
- pour Signes, c'est possible grâce à une chronique de Benjamin,
- pour Phénomènes, avec Pascale, Laurent et Benjamin toujours.
Attention aux spoilers ici et là ! Et moi, ça m'ira d'en parler encore...
Signes (2002)
Mel Gibson, Joaquin Phoenix et deux enfants sont les protagonistes principaux de ce drôle de (bon) film. Au beau milieu d'un État rural américain, des champs de maïs sont abattus par une main inconnue. Vus du ciel, lesdits champs font apparaître de mystérieux dessins. Bientôt, d'étranges silhouettes les arpentent au milieu de la nuit. Résultat: nous (et les personnages) sommes vite angoissés à l'idée d'affronter ce que ni la science, ni la foi en Dieu n'expliquent. Comment alors vivre et même survivre ? C'est visiblement un thème récurrent du cinéma de Shyamalan. Bon... le fonds du propos n'a rien d'extrêmement original, mais la forme est franchement intéressante. On peut penser à Spielberg: la cellule familiale est partie prenante d'une intrigue bien ficelée. On pense aussi à Hitchcock: le suspense repose sur la surprise de l'inconnu et, parfois, la mise en scène réussit à nous faire peur avec ce que les images... ne montrent pas. Serait-ce brillant ? Non, mais je crois suffisant à mon plaisir de geek !
Phénomènes (2008)
Pas mal de similitudes avec le film précédent. Le cap de la trentaine franchi, Shyamalan avance et ose cette fois construire son scénario autour d'une menace plus globale. Il s'agit à présent de comprendre pourquoi (ou sous quelle influence) des hommes et des femmes ordinaires en tuent soudain d'autres et/ou décident de se suicider. Objectivement, dans cet opus-là, la conclusion que les survivants tirent des événements qu'ils subissent est un peu ridicule, sur fond d'écologie simpliste. Mais... après le 11-Septembre, voir l'Amérique dépassée par une force extérieure qu'elle ne parvient pas à maîtriser résonne d'une façon plutôt glaçante. Et, avec quinze ans de recul supplémentaire, c'est sûr: la crise Covid a largement enfoncé le clou de notre vulnérabilité aux forces de la nature les plus imperceptibles. C'est en prenant appui sur ces deux "grilles de lecture" personnelles que j'ai apprécié un long-métrage imparfait, mais a priori sincère. Mark Wahlberg en tête, son casting fait le job. Sans éclat, dirais-je...
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Vous avez envie d'aller plus loin ?
- pour Signes, c'est possible grâce à une chronique de Benjamin,
- pour Phénomènes, avec Pascale, Laurent et Benjamin toujours.
Attention aux spoilers ici et là ! Et moi, ça m'ira d'en parler encore...
J'avais beaucoup aimé Signes. MNS se débrouille mieux quand il se concentre sur son sujet et ne multiplie pas les personnages comme dans le navrant Phénomènes, très laid et mal joué.
RépondreSupprimerLe casting de Signes jusque dans le choix des enfants est parfait. Je l'ai revu récemment, j'ai encore aimé.
Oui, "Signes" est mieux maîtrisé, c'est vrai, et cette concentration de l'intrigue sur quelques personnes marche bien. Je n'aurais pas forcément parié sur la complémentarité Gibson - Phoenix.
RépondreSupprimerJe suis moins sévère que toi sur "Phénomènes", car je crois qu'à cette époque, les Américains avaient besoin de films rassembleurs. Ce qui ne veut pas dire que je trouve ce film idéal, loin de là.
Si les américains ont besoin de ce genre de films, ils sont vraiment perdus.
RépondreSupprimerSorry, mais j'ai bien ri :-)
Et oui, je suis d'accord, deux fortes personnalités incontrôlables comme Mel et Joaquin, il fallait être courageux. C'est pourquoi ensuite il a choisi Mark et Zooey.
Pardon d'insister mais, après un attentat terroriste, je pense effectivement que certains peuvent avoir besoin de formes artistiques qui illustrent la tension au sein de la communauté, mais aussi qui montrent qu'une forme d'unité retrouvée reste possible. J'ai dit "les Américains" pour faire simple.
RépondreSupprimerPour ce qui est de Mel et Joaquin, je n'aurais pas imaginé qu'ils soient crédibles l'un avec l'autre. Pourtant, dans "Signes", j'ai trouvé que ça fonctionnait très bien. D'autant que j'ai trouvé qu'ils se ressemblaient un peu et pouvaient donc passer pour des frères, malgré leurs 18 ans d'écart.