Aviez-vous vu Au revoir là-haut, il y a cinq ans ? Adapté d'un roman de Pierre Lemaître, ce beau film avait rencontré un succès d'estime franchement mérité. Parlons de sa suite: Couleurs de l'incendie. Jusqu'alors, elle est bien loin d'attirer autant de monde dans les salles obscures. Peut-être faut-il ne plus faire référence au film antérieur...
Paris, 1929: Madeleine Péricourt enterre son père, un grand banquier, devant le gratin parisien. Soudain, elle est le témoin - impuissant - d'une tentative de suicide de Paul, son (très) jeune fils. L'enfant survit, mais le duo fait alors face à un autre péril: l'avidité d'un oncle qui s'estime lésé par le testament du défunt... et qui fait alors affaire avec un conseiller de la famille, du genre véreux et tout aussi cupide. Sur fond de crise économique et au travers d'investissements douteux, de très nombreuses péripéties s'ensuivront, la vile attitude des "méchants" légitimant pour ainsi dire la vengeance des "gentils". Soyons honnêtes: Couleurs de l'incendie n'est pas aussi manichéen que je peux le laisser supposer. Son scénario est plutôt bien écrit. Grâce à cela, on ne s'ennuie jamais devant les images qui défilent. Juste un petit bémol: le contexte historique m'a paru sous-exploité...
Celles et ceux d'entre vous qui apprécient les distributions généreuses seront toutefois ravis du casting. Léa Drucker est une Madeleine convaincante - en fait, je ne crois pas l'avoir déjà vue à pareille fête. Autour d'elle, Clovis Cornillac, présent devant et derrière la caméra comme réalisateur-acteur, joue les factotums au grand coeur. Il livre un travail honnête et monte ainsi dans mon estime de quelques crans. Sa troupe secondaire assure: la jolie Alice Isaaz est dans le ton juste et, en face du génial duo belge Olivier Gourmet - Benoît Poelvoorde, n'a vraiment pas à rougir. Nils Othenin-Girard, qui joue un Paul tombé amoureux d'une cantatrice, fait un peu moins d'étincelles à mes yeux. Bon... c'est peut-être parce que cette sous-intrigue m'a laissé froid. Désolé pour Fanny Ardant, une actrice que je n'apprécie guère ! Visuellement, Couleurs de l'incendie nous offre une reconstitution soignée de la France des années 30. Je resterai sur cet argument positif pour éviter de chipoter sur des détails. J'ai déjà vu bien pire...
Couleurs de l'incendie
Film français de Clovis Cornillac (2022)
De la belle ouvrage, oui, mais il lui manque un petit je-ne-sais-quoi pour m'émouvoir davantage. J'avoue: j'ai préféré Au revoir là-haut. Difficile maintenant de trouver un film comparable à ces deux-là. Pourtant, ce ne sont pas les histoires de vengeance qui manquent ! Vous cherchez un film sur l'entre-deux-guerres ? La vie et rien d'autre garde ma préférence ! Et Cessez-le-feu est très poignant, lui aussi...
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Pour être tout à fait complet...
Il me reste à vous recommander de lire les avis de Pascale et Dasola.
Paris, 1929: Madeleine Péricourt enterre son père, un grand banquier, devant le gratin parisien. Soudain, elle est le témoin - impuissant - d'une tentative de suicide de Paul, son (très) jeune fils. L'enfant survit, mais le duo fait alors face à un autre péril: l'avidité d'un oncle qui s'estime lésé par le testament du défunt... et qui fait alors affaire avec un conseiller de la famille, du genre véreux et tout aussi cupide. Sur fond de crise économique et au travers d'investissements douteux, de très nombreuses péripéties s'ensuivront, la vile attitude des "méchants" légitimant pour ainsi dire la vengeance des "gentils". Soyons honnêtes: Couleurs de l'incendie n'est pas aussi manichéen que je peux le laisser supposer. Son scénario est plutôt bien écrit. Grâce à cela, on ne s'ennuie jamais devant les images qui défilent. Juste un petit bémol: le contexte historique m'a paru sous-exploité...
Celles et ceux d'entre vous qui apprécient les distributions généreuses seront toutefois ravis du casting. Léa Drucker est une Madeleine convaincante - en fait, je ne crois pas l'avoir déjà vue à pareille fête. Autour d'elle, Clovis Cornillac, présent devant et derrière la caméra comme réalisateur-acteur, joue les factotums au grand coeur. Il livre un travail honnête et monte ainsi dans mon estime de quelques crans. Sa troupe secondaire assure: la jolie Alice Isaaz est dans le ton juste et, en face du génial duo belge Olivier Gourmet - Benoît Poelvoorde, n'a vraiment pas à rougir. Nils Othenin-Girard, qui joue un Paul tombé amoureux d'une cantatrice, fait un peu moins d'étincelles à mes yeux. Bon... c'est peut-être parce que cette sous-intrigue m'a laissé froid. Désolé pour Fanny Ardant, une actrice que je n'apprécie guère ! Visuellement, Couleurs de l'incendie nous offre une reconstitution soignée de la France des années 30. Je resterai sur cet argument positif pour éviter de chipoter sur des détails. J'ai déjà vu bien pire...
Couleurs de l'incendie
Film français de Clovis Cornillac (2022)
De la belle ouvrage, oui, mais il lui manque un petit je-ne-sais-quoi pour m'émouvoir davantage. J'avoue: j'ai préféré Au revoir là-haut. Difficile maintenant de trouver un film comparable à ces deux-là. Pourtant, ce ne sont pas les histoires de vengeance qui manquent ! Vous cherchez un film sur l'entre-deux-guerres ? La vie et rien d'autre garde ma préférence ! Et Cessez-le-feu est très poignant, lui aussi...
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Pour être tout à fait complet...
Il me reste à vous recommander de lire les avis de Pascale et Dasola.
Un beau spectacle qui manque d'émotion mais on ne voit pas le temps passer devant les mésaventures de Madeleine. Oui, j'ai aussi l'impression que Léa Drucker tient enfin son premier premier rôle. J'aurais pourtant aimé revoir Emilie Dequenne, ça aurait eu de la classe mais aurait sans doute encore appuyé l'effet "suite".
RépondreSupprimerLe film de Dupontel était bouleversant, c'est ce qui manque ici. Mais c'est de la belle ouvrage. La relation Léa/Clovis est savoureuse.
La relation Fanny/Nils est sous exploitée. Et j'ai aussi trouvé Nils pas très bon alors que jusque là dans son sempiternel rôle de bon copain je le trouvais toujours excellent.
C'était Émilie Dequenne qui jouait Madeleine dans le premier ? J'avais oublié. Je l'aime beaucoup.
RépondreSupprimerD'accord avec toi pour dire que le film est trop aride, par rapport à ce qu'on connaissait des personnages.
Je ne connaissais pas Nils et j'ai toujours du mal avec Fanny.
Résultat: je me suis surtout concentré sur Léa, Clovis, Benoît et Olivier - c'était très bien ainsi.
Oui c'était Emilie et elle était formidable quand elle dit son fait à son abruti de mari (Laurent Laffite formidable ou Lafitte... je ne saurai jamais).
RépondreSupprimerTu as vu Nils dans Venise n'est pas en Italie et je te recommande L'aventure des Marguerite dans lequel il est formidable.
Fanny, j'ai parfois (eu) du mal. Ici je la trouve extra surtout lors de la fameuse scène face aux nazis. Mais la relation avec Nils est mal fagotée.
Lorsque je l'entends en interview, c'est tellement intelligent, drôle et punk qu'elle finit par beaucoup me plaire !
Il faudrait que je revoie "Au revoir là-haut", à l'occase.
RépondreSupprimerPour ce qui est de Laurent, je vérifie à chaque fois. C'est un F et deux T: Lafitte.
Nils... je l'avais complétement zappé.
Elle est punk, Fanny ? Un jour ou l'autre, je pense la retrouver dans "La femme d'à côté".
Oui, le revoir fait un bien fou.
RépondreSupprimerJ'oublierai le nombre de F et de T.
Ah oui elle est punk. Totalement hors normes et hors contrôle. J'adore. La parfaite "vieille" dame indigne.
Je ne l'ai jamais vue sous cet angle. Je n'ai pas dû bien regarder.
RépondreSupprimerEst-ce que tu aurais un exemple de film où elle joue sur ce côté rock'n'roll ?
Pas vu encore ce film, mais je ne lis que de bons retours, même si tout le monde s'accorde à mettre le film de Dupontel bien au-dessus. Il faudra que je me fasse un avis.
RépondreSupprimerMerci pour ton article.
Ah oui, j'espère que tu auras l'occasion de le voir... et de nous en reparler !
RépondreSupprimerGourmet toujours appréciable (pour le moment, aucun de ses rôles ne m'a déçu).
RépondreSupprimerLe personnage de Paul "jeune homme" l'a paru beaucoup moins intéressant que celui de Paul enfant.
Il faudrait que je lise les bouquins de Lemaître (et que je voie, aussi, le film précédent...).
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Oups... réponse tardive, désolé...
RépondreSupprimerOlivier Gourmet est effectivement toujours irréprochable. Je reparlerai de lui prochainement avec un film d'un tout autre registre. Et je suis d'accord avec ton distinguo Paul jeune homme / Paul enfant. Bref...
J'ai lu au moins un livre de Pierre Lemaître, mais pas de cette série. Je me suis penché sur l'un de ses polars et, de mémoire, c'était bien ficelé, mais particulièrement glauque.