Salut ! Je reviens à mon horaire habituel pour vous parler d'un film que je suis allé voir en fin d'exploitation: Les passagers de la nuit. Rien à voir avec celui de 1947 porté par le tandem Bacall / Bogart. Celui dont je parle est français et signé Mikhaël Hers. Son scénario nous ramène au premier mandat de François Mitterrand (1981-1988) !
Abandonnée par son mari, Élisabeth se trouve donc seule à s'occuper de ses enfants adolescents, Judith et Matthias. Elle déniche un job comme standardiste de nuit dans une radio à l'antenne ouverte. D'emblée, on la prévient: le travail est ingrat, difficile et mal payé. Un beau soir, Élisabeth se laisse attendrir par une gamine SDF, venue au micro pour parler de sa vie. Talulah, à 18 ans, est toxicomane. C'est vite une évidence: Les passagers de la nuit nous parle de vies cabossées que les protagonistes tentent plus ou moins de redresser. Parfois, ce n'est en fait qu'une question de reconquête de soi-même. Dans d'autres occasions, c'est plus compliqué. Je vous laisse le voir...
Avec Charlotte Gainsbourg en tête d'affiche, Les passagers de la nuit tient une comédienne qui paraît taillée sur-mesure pour ce (beau) rôle de femme effacée et qui se bat dans le but de remonter à la surface. Sa voix extrêmement faible lui donne aussitôt l'allure d'une personne des plus vulnérables, au risque que cela semble exagéré, à la longue. S'attacher au trio de jeunes peut alors être une solution très décente pour s'intéresser à cet opus. Megan Northam et Quito Rayon Richter m'étaient encore inconnus, mais s'en sortent ici avec les honneurs. Avec eux, j'ai été enchanté de revoir Noée Abita, dont le visage juvénile cadre bien avec l'idée que je me suis fait de son personnage d'oiseau blessé. Le seul vrai souci, c'est que les morphologies des uns et des autres n'évoluent pas, tandis que le récit est censé se dérouler pendant sept années (entrecoupées d'ellipses). Rien de fondamental n'est dit si ce n'est que la solidarité survit aux heures les plus noires. Vous me direz que c'est déjà beaucoup et, ma foi, vous aurez raison. Les cyniques peuvent bien "zapper" ce film: il ne leur est pas destiné !
Les passagers de la nuit
Film français de Mikhaël Hers (2022)
Les bons sentiments du récit finissent par déborder un peu: ma note sera donc un peu plus faible que ce qu'elle aurait pu être dans le cas contraire. Si l'univers de la radio et la décennie 80 vous intéressent particulièrement, il vaut mieux vous recommander Les magnétiques. Dans un tout autre genre, Marche à l'ombre avait lui aussi témoigné des années Mitterrand, en temps quasi-réel. Nostalgie non garantie...
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Oh ! J'oubliais...
Emmanuelle Béart a un petit rôle. Et franchement, elle est très bien ! J'en profite pour dire la même chose de Didier Sandre, acteur discret.
Je pensais que le film aurait davantage de succès...
Il faudra vous contenter de la chronique de Pascale, qui s'est ennuyée.
Abandonnée par son mari, Élisabeth se trouve donc seule à s'occuper de ses enfants adolescents, Judith et Matthias. Elle déniche un job comme standardiste de nuit dans une radio à l'antenne ouverte. D'emblée, on la prévient: le travail est ingrat, difficile et mal payé. Un beau soir, Élisabeth se laisse attendrir par une gamine SDF, venue au micro pour parler de sa vie. Talulah, à 18 ans, est toxicomane. C'est vite une évidence: Les passagers de la nuit nous parle de vies cabossées que les protagonistes tentent plus ou moins de redresser. Parfois, ce n'est en fait qu'une question de reconquête de soi-même. Dans d'autres occasions, c'est plus compliqué. Je vous laisse le voir...
Avec Charlotte Gainsbourg en tête d'affiche, Les passagers de la nuit tient une comédienne qui paraît taillée sur-mesure pour ce (beau) rôle de femme effacée et qui se bat dans le but de remonter à la surface. Sa voix extrêmement faible lui donne aussitôt l'allure d'une personne des plus vulnérables, au risque que cela semble exagéré, à la longue. S'attacher au trio de jeunes peut alors être une solution très décente pour s'intéresser à cet opus. Megan Northam et Quito Rayon Richter m'étaient encore inconnus, mais s'en sortent ici avec les honneurs. Avec eux, j'ai été enchanté de revoir Noée Abita, dont le visage juvénile cadre bien avec l'idée que je me suis fait de son personnage d'oiseau blessé. Le seul vrai souci, c'est que les morphologies des uns et des autres n'évoluent pas, tandis que le récit est censé se dérouler pendant sept années (entrecoupées d'ellipses). Rien de fondamental n'est dit si ce n'est que la solidarité survit aux heures les plus noires. Vous me direz que c'est déjà beaucoup et, ma foi, vous aurez raison. Les cyniques peuvent bien "zapper" ce film: il ne leur est pas destiné !
Les passagers de la nuit
Film français de Mikhaël Hers (2022)
Les bons sentiments du récit finissent par déborder un peu: ma note sera donc un peu plus faible que ce qu'elle aurait pu être dans le cas contraire. Si l'univers de la radio et la décennie 80 vous intéressent particulièrement, il vaut mieux vous recommander Les magnétiques. Dans un tout autre genre, Marche à l'ombre avait lui aussi témoigné des années Mitterrand, en temps quasi-réel. Nostalgie non garantie...
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Oh ! J'oubliais...
Emmanuelle Béart a un petit rôle. Et franchement, elle est très bien ! J'en profite pour dire la même chose de Didier Sandre, acteur discret.
Je pensais que le film aurait davantage de succès...
Il faudra vous contenter de la chronique de Pascale, qui s'est ennuyée.
Et oui, gros ennui et grosse déception après Amanda qui m'avait tant fait pleurer.
RépondreSupprimerLes personnages n'évoluent pas en effet, n'apprennent rien et j'ai trouvé que le garçon jouait vraiment très mal. Et j'ai trouvé le personnage de la mère très opaque.
Emmanuelle Béart en Macha Bérenger de la nuit solitaire est vraiment TRES bien.
Je crois en effet que le choix de placer le sujet dans les années 80 était une fausse bonne idée. La nostalgie a des limites.
RépondreSupprimerEt tout à fait d'accord avec toi quant à la prestation d'Emmanuelle Béart. Cela fait plaisir de la revoir, même si le film n'est pas aussi réussi qu'on pouvait l'espérer. Je continue également de trouver Noée Abita intéressante - une jeune actrice à suivre.
Je suis très enthousiasme pour ma part, je suis un admirateur du cinéma tout en nuances de Hers (on va le recevoir en octobre à Nice !). Pour avoir vécu la période je trouve très réussie non pas la reconstitution mais l’évocation de l'atmosphère de l'époque et je trouve que ça fonctionne très bien,avec un monde qui n'est pas encore envahi par la technologie, ce qui permet de se concentrer sur l'essentiel. Pas certain que la même histoire fonctionnerait aujourd'hui.
RépondreSupprimerSandre est impeccable, c'est un habitué du cinéma de Hers, comme Vinçon que j'aime aussi énormément. Après je vous rejoins sur Béart et, moi qui ne l'aime guère (comme actrice), j'ai été ému par Gainsbourg.
Hé Vincent ! Ravi de te lire ici, l'ami !
RépondreSupprimerC'est cool d'avoir bientôt la visite de Hers ! J'espère que tu nous raconteras cela. Je me dis aussi que j'aurais mieux aimé "Les passagers de la nuit" si j'avais davantage de souvenirs de la période qu'il décrit. J'allais sur mes sept ans quand Mitterrand a été élu, pour rappel. Mais je me souviens des plans à petites diodes dans le métro et, quand le visage de Noée Abita se superpose avec la carte du réseau, j'ai trouvé l'image si belle que je l'ai cherchée pour l'utiliser ici. Peine perdue...
Tu ne nous as parlé de la jeune comédienne. Je ne sais donc pas si tu la connaissais déjà et l'apprécies...