Ce constat d'évidence pour commencer: film après film, je suis fidèle au cinéma de Cédric Klapisch. Que je veuille voir En corps en salle ressemblait dès lors à la perpétuation d'une - bonne - vieille habitude. Même si je m'y sens moins réceptif qu'à mon adolescence, je continue d'apprécier les longs-métrages de celui qui aura 61 ans cette année...
Une fois encore, le fondateur de la société Ce qui me meut nous parle d'une jeunesse en construction. Non ! Pour être juste, je dirais plutôt qu'il est question d'une reconstruction: celle d'Élise, 26 ans, danseuse classique grièvement blessée à la cheville après un grand saut raté. Habituée à tirer sur la corde, la jeune femme est toutefois obligée d'admettre qu'elle a des limites physiques et que toute précipitation dans son parcours de rééducation pourrait la priver de sa passion artistique... pour toujours ! Alors Élise, inquiète mais persuadée qu'elle est loin d'avoir dansé son dernier pas, s'accroche à son rêve. Inutile de tergiverser: En corps est un film porté par l'optimisme. Typiquement le genre d'histoire qui me fait dire "C'est du cinéma !" aux fâcheux qui s'amusent à pointer les facilités et invraisemblances.
En corps a bien des défauts, évidemment, mais me laisse convaincu comme à chaque fois que Cédric Klapisch aime ses personnages. Certains sont un peu fragiles, à l'image ici d'un père (Denis Podalydès) assez caricatural ou d'une marraine de contes de fées (Muriel Robin) au comportement parfois discutable. Ce n'est peut-être pas un hasard s'il s'agit des "vieux", incarnés par des comédiens au statut confirmé et jusqu'alors éloignés de la galaxie Klapisch: je ne suis pas persuadé qu'en plus d'être un bon révélateur de talents, l'ami Cédric soit doué pour diriger avec la même efficacité des acteurs très expérimentés. Notons toutefois une chose: quelques interprètes passent toujours d'un film à l'autre, à l'image ici de Pio Marmaï, jubilatoire en cuistot déjanté, et François Civil, touchant en kiné intimidé par sa patiente. Logique: Marion Barbeau, connue comme première danseuse à l'Opéra de Paris, est très mignonne et naturelle. C'est avec un juste mélange d'engagement et de retenue qu'elle passe le cap de son premier rôle au cinéma. Autant le dire tout net: j'espère dès lors l'y revoir bientôt !
En corps
Film français de Cédric Klapisch (2022)
Introduit par une superbe scène (muette) de ballet, ce film attachant n'a pas toujours la même virtuosité, mais a répondu à mes attentes. Faute de progresser, l'homme derrière la caméra reste plutôt constant et fidèle à lui-même: j'ai envie de dire que ce n'est déjà pas si mal. Maintenant, pour l'art chorégraphique lui-même, La danseuse et Yuli ont sûrement plus d'intensité ! Comme l'étincelle d'Une joie secrète...
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Vous lisiez ? Eh bien, cliquez, maintenant !
Pas d'hésitation: c'est le meilleur moyen de lire aussi l'avis de Pascale.
Une fois encore, le fondateur de la société Ce qui me meut nous parle d'une jeunesse en construction. Non ! Pour être juste, je dirais plutôt qu'il est question d'une reconstruction: celle d'Élise, 26 ans, danseuse classique grièvement blessée à la cheville après un grand saut raté. Habituée à tirer sur la corde, la jeune femme est toutefois obligée d'admettre qu'elle a des limites physiques et que toute précipitation dans son parcours de rééducation pourrait la priver de sa passion artistique... pour toujours ! Alors Élise, inquiète mais persuadée qu'elle est loin d'avoir dansé son dernier pas, s'accroche à son rêve. Inutile de tergiverser: En corps est un film porté par l'optimisme. Typiquement le genre d'histoire qui me fait dire "C'est du cinéma !" aux fâcheux qui s'amusent à pointer les facilités et invraisemblances.
En corps a bien des défauts, évidemment, mais me laisse convaincu comme à chaque fois que Cédric Klapisch aime ses personnages. Certains sont un peu fragiles, à l'image ici d'un père (Denis Podalydès) assez caricatural ou d'une marraine de contes de fées (Muriel Robin) au comportement parfois discutable. Ce n'est peut-être pas un hasard s'il s'agit des "vieux", incarnés par des comédiens au statut confirmé et jusqu'alors éloignés de la galaxie Klapisch: je ne suis pas persuadé qu'en plus d'être un bon révélateur de talents, l'ami Cédric soit doué pour diriger avec la même efficacité des acteurs très expérimentés. Notons toutefois une chose: quelques interprètes passent toujours d'un film à l'autre, à l'image ici de Pio Marmaï, jubilatoire en cuistot déjanté, et François Civil, touchant en kiné intimidé par sa patiente. Logique: Marion Barbeau, connue comme première danseuse à l'Opéra de Paris, est très mignonne et naturelle. C'est avec un juste mélange d'engagement et de retenue qu'elle passe le cap de son premier rôle au cinéma. Autant le dire tout net: j'espère dès lors l'y revoir bientôt !
En corps
Film français de Cédric Klapisch (2022)
Introduit par une superbe scène (muette) de ballet, ce film attachant n'a pas toujours la même virtuosité, mais a répondu à mes attentes. Faute de progresser, l'homme derrière la caméra reste plutôt constant et fidèle à lui-même: j'ai envie de dire que ce n'est déjà pas si mal. Maintenant, pour l'art chorégraphique lui-même, La danseuse et Yuli ont sûrement plus d'intensité ! Comme l'étincelle d'Une joie secrète...
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Pas d'hésitation: c'est le meilleur moyen de lire aussi l'avis de Pascale.
Moins convaincu. Moins convaincu également par le cinéma de Klapisch depuis un moment. Le film est agréable et sympathique, mais je fais parti des grincheux :)
RépondreSupprimerJ'ai été emballée par les scènes de danse aussi bien classique que contemporaine;
RépondreSupprimerLa longue scène d'ouverture est un modèle. Sans un mot, tout est en place. Je reverrais ce film rien que pour cette scène, un véritable court métrage.
L'interprétation est aussi un régal.
Au rayon "fâcheux", je place le fait que trois ou quatre hommes sont amoureux de la danseuse. C'est deux ou trois de trop non. Faut pas pousser ! Et le personnage du père qui m'a donné des envie de hurler. Mais pourquoi est-il aussi con ?
@Benjamin:
RépondreSupprimerCédric Klapisch tourne un peu en rond, c'est vrai, mais je l'ai trop aimé pour lui en vouloir.
@Pascale:
RépondreSupprimerPour ma part, c'est le personnage de Muriel Robin que je n'ai pas aimé. Le père, ça va.
Nous sommes en harmonie sur le brio de la scène inaugurale. Cela m'a donné envie de revoir de la danse.
J'ai été complètement touché et bluffé par son récent "Deux moi" et cet article m'a donné envie de découvrir En Corps. J'ai raté sa sortie en salles mais nul doute que je me rattraperai.
RépondreSupprimerNouveau venu, Sebmagic ? Je te souhaite la bienvenue !
RépondreSupprimerEt si j'ai pu t'encourager à découvrir ce film, j'en suis ravi. Tu nous diras ton avis.