Brindille, un grand costaud, et Casquette, qui en porte toujours une, sont amis depuis qu'ils se sont rencontrés dans la rue il y a sept ans. C'est aux bains publics qu'il croise La Flèche, un garçon plus jeune dont la seule compagnie est un chien: Connard. La bande joue au loto et gagne une grosse somme ! L'encaisser ? Ce sera assez compliqué...
Sur un air de douce comédie, Trois fois rien nous présente un trio attachant. Je pense que vous conviendrez aisément que les sans-abri restent assez peu représentés au cinéma ! Serais-je allé voir ce film si je n'avais pas reconnu Philippe Rebbot parmi ces trois-là ? Pas sûr. Reste que j'ai pris plaisir à découvrir ses complices: Antoine Bertrand débarqué du Québec et Côme Levin le Parisien. Je tiens à souligner que l'un et l'autre ont déjà une belle carrière derrière eux - c'est moi qui les avais en quelque sorte négligés. Bref... la complémentarité des comédiens est aussi celle de leurs personnages, qui reprennent peu ou prou les figures classiques de l'ours mal léché, du coeur tendre et de l'ahuri de service. Ce qui a au moins le mérite de l'efficacité. Cela écrit, j'affirme que le scénario leur offre de la profondeur. Bien !
Les péripéties autour du ticket vainqueur ne durent qu'un temps. Bientôt, comme on pouvait s'y attendre, il est avant tout question d'un changement de vie. Reste à voir comment chacun s'adaptera. Sans vouloir trop en révéler, je crois pouvoir dire que Trois fois rien est un film positif, assez souvent amusant, mais qui sait aussi jouer sur d'autres cordes sensibles. Sa qualité est de nous faire (sou)rire sans jamais négliger la condition sociale de ses protagonistes. Concrètement, cela veut dire que certaines scènes donnent une idée de la dure existence des SDF, tout en témoignant d'une noble retenue vis-à-vis de celles et ceux qui sont placés dans cette situation. Intelligemment, le long-métrage dit ainsi que vivre "sous les ponts" n'est pas le fait d'une unique catégorie de personnes. Si, sur le plan formel, il ne fait pas preuve d'une originalité folle, sa pertinence mérite notre attention - c'est-à-dire davantage que notre sympathie. Pour le coup, je crois que le propos est vraiment accessible à tous. Montrer le film à vos enfants dès 10 ou 12 ans serait une bonne idée !
Trois fois rien
Film français de Nadège Loiseau (2022)
L'a priori favorable que j'avais avant de voir le film s'est concrétisé autour de ce programme réussi. Mes quatre étoiles pleines font état d'un coup de coeur et pas d'une oeuvre in-con-tour-nable de ce début d'année cinéma. Et j'assume ! L'an passé déjà, j'avais beaucoup aimé un autre film évoquant le quart-monde: Sous les étoiles de Paris. Plus léger, Marche à l'ombre, sorti en 1984, mérite aussi "revoyure" !
Sur un air de douce comédie, Trois fois rien nous présente un trio attachant. Je pense que vous conviendrez aisément que les sans-abri restent assez peu représentés au cinéma ! Serais-je allé voir ce film si je n'avais pas reconnu Philippe Rebbot parmi ces trois-là ? Pas sûr. Reste que j'ai pris plaisir à découvrir ses complices: Antoine Bertrand débarqué du Québec et Côme Levin le Parisien. Je tiens à souligner que l'un et l'autre ont déjà une belle carrière derrière eux - c'est moi qui les avais en quelque sorte négligés. Bref... la complémentarité des comédiens est aussi celle de leurs personnages, qui reprennent peu ou prou les figures classiques de l'ours mal léché, du coeur tendre et de l'ahuri de service. Ce qui a au moins le mérite de l'efficacité. Cela écrit, j'affirme que le scénario leur offre de la profondeur. Bien !
Les péripéties autour du ticket vainqueur ne durent qu'un temps. Bientôt, comme on pouvait s'y attendre, il est avant tout question d'un changement de vie. Reste à voir comment chacun s'adaptera. Sans vouloir trop en révéler, je crois pouvoir dire que Trois fois rien est un film positif, assez souvent amusant, mais qui sait aussi jouer sur d'autres cordes sensibles. Sa qualité est de nous faire (sou)rire sans jamais négliger la condition sociale de ses protagonistes. Concrètement, cela veut dire que certaines scènes donnent une idée de la dure existence des SDF, tout en témoignant d'une noble retenue vis-à-vis de celles et ceux qui sont placés dans cette situation. Intelligemment, le long-métrage dit ainsi que vivre "sous les ponts" n'est pas le fait d'une unique catégorie de personnes. Si, sur le plan formel, il ne fait pas preuve d'une originalité folle, sa pertinence mérite notre attention - c'est-à-dire davantage que notre sympathie. Pour le coup, je crois que le propos est vraiment accessible à tous. Montrer le film à vos enfants dès 10 ou 12 ans serait une bonne idée !
Trois fois rien
Film français de Nadège Loiseau (2022)
L'a priori favorable que j'avais avant de voir le film s'est concrétisé autour de ce programme réussi. Mes quatre étoiles pleines font état d'un coup de coeur et pas d'une oeuvre in-con-tour-nable de ce début d'année cinéma. Et j'assume ! L'an passé déjà, j'avais beaucoup aimé un autre film évoquant le quart-monde: Sous les étoiles de Paris. Plus léger, Marche à l'ombre, sorti en 1984, mérite aussi "revoyure" !
Je le note.Il y a un côté rafraîchissant malgré la dureté du sujet.
RépondreSupprimerUne époque formidable avec Gérard Jugnot avait un peu le même style,il me semble.
Oui, "Une époque formidable" peut également lui être comparé, il me semble. J'ai envie de le revoir. J'ajouterai simplement aujourd'hui que, de mémoire, il est un peu plus sombre.
RépondreSupprimerOui beaucoup de jeunes ados gagneraient à le voir. Vivant dans une grande métropole plutôt pauvre,Je vois souvent des ados qui ne lévent pas les yeux de leur dernier smartphone alors qu’on voit des sdf faisant la manche.
RépondreSupprimerC’est assez sidérant.
Je suis d'accord avec vous, mais je crains que l'indifférence aux SDF ne touche pas que les jeunes ados...
RépondreSupprimerDans la même veine,si je puis dire,je vais revoir Boudu avec Depardieu dans le rôle du SDF sauvé parJugnot,avec Catherine Frot.
RépondreSupprimerJe ne connais pas encore le personnage de Boudu. À l'occasion, je découvrirai bien la version avec Michel Simon.
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