mercredi 2 décembre 2020

La vérité de Charlie ?

Charlie Chaplin me semble être parvenu à faire de son vagabond céleste l'un des personnages les plus appréciés du cinéma mondial. Derrière cette silhouette, qui était le vrai Charlot ? C'est en quête d'éléments biographiques vérifiés que j'ai regardé Chaplin, un biopic déjà un peu ancien, puisque sorti au début des années 90. Pas grave !

Tout commence par une séance de démaquillage, qui laisse imaginer que le portrait à venir sera sans fard, si ce n'est tout à fait exact. Notons-le: les quelque deux heures qui suivront seront très flatteuses pour l'artiste ET pour l'homme caché dans le costume, avec un rappel d'abord de son enfance pauvre à Londres et de la maladie (mentale) de sa mère, clairement délaissée par le père. Le vrai génie de Charlie sera alors, selon moi, de ne pas traîner sur les planches des cabarets de ses débuts européens, de partir en Amérique, d'y trouver la gloire et la fortune et enfin de revenir aux sources sans s'être jamais renié. Chaplin raconte (presque) toute l'histoire sans en cacher les moments difficiles ou moins lumineux, apportant bel et bien quelques nuances intéressantes au panégyrique. Je crois devoir souligner ici que le jeu des acteurs est à la hauteur du défi: tête d'affiche, Robert Downey Jr. ne m'avait jamais paru aussi juste. Il était alors âgé de 26 / 27 ans...

Sobre et élégante, la mise en scène, elle, introduit un peu de magie dans une reconstitution soignée. Des détails visuels montrent d'abord quelques-unes des premières sources d'inspiration puisées par Chaplin dans son environnement proche. Un peu plus tard, une séquence "policière" adopte le style de certains films de Charlot, sans le singer bêtement (ce qui est à vrai dire plus simple à voir... qu'à expliquer). Chaplin ne m'a jamais vraiment surpris, mais il m'a plu: j'imagine que les héritiers ont aimé le film, puisque sa fille Geraldine fait partie du casting - dans un rôle que j'aime autant vous laisser découvrir. Nommée pour trois Golden Globes et trois Oscars, cette production n'en a remporté aucun et me semble même quelque peu être tombée dans l'oubli. C'est dommage, je trouve, et j'ai été surpris d'apprendre après l'avoir vue qu'aux États-Unis, elle n'a guère trouvé son public. Conseil d'ami: pour l'apprécier, il vaut mieux éviter de la comparer avec les films auxquels elle rend hommage, inégalables à mes yeux. Après cette séance, j'ai d'ailleurs toujours l'envie de les (re)voir tous !

Chaplin
Film américano-britannique de Richard Attenborough (1992)

Charlot est fédérateur: ce biopic a aussi su réunir des producteurs français, italiens et japonais. C'est, ma foi, une belle réussite ! Académique, comme on dit de nos jours, mais humble, très digne d'intérêt et relativement exhaustive sur son sujet, me semble-t-il. Maintenant, si vous préférez La ruée vers l'or, Les temps modernes ou Le dictateur, ce n'est assurément pas moi qui vous le reprocherai.

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Eux ne sont pas passés à côté du film...

Lui (de "L'oeil sur l'écran") indique même l'avoir plutôt apprécié. Quant à Ideyvonne, fidèle à elle-même, elle en montre plein d'images.

6 commentaires:

  1. Robert Downey Jr est vraiment fantastique dans ce rôle. Il ne pouvait être plus proche de Chaplin, car lui aussi a débuté sur les planches très tôt, mais aux côtés de son père. Très sincèrement, il méritait l'Oscar à la place de Pacino.

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  2. J'avais été emballée par ce film à sa sortie. J'y découvrais RDJ qui y était exceptionnel et qui lui ressemble physiquement je trouve. Il aurait effectivement dû avoir l'oscar.
    Il m'a un peu déçue en le revoyant sur Paramount. Un peu trop hagiographique et la montée vers la gloire un peu trop simpliste.
    Mais comme tu le dis, ça donne encore et toujours envie de voir et revoir les films de ce génie.
    Kevin Kline en Douglas Fairbanks est formidable.

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  3. @Ideyvonne:

    Tout à fait d'accord. Un rôle difficile, mais une prestation remarquable.
    Je me rends compte que je n'avais même jamais entendu parler du film de Pacino...

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  4. @Pascale:

    C'est vrai que c'est une hagiographie poussée, mais pour Charlot, on pardonne.
    Tout à fait d'accord avec toi pour dire que Kevin Kline est très bon également.

    Du coup, j'ai aussi envie de voir des films de Douglas Fairbanks...

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  5. Il y a aussi F.comme Fairbanks avec Patrick Dewaere. Un film qui m'avait bouleversée et que je n'ai jamais revu. J'ai peur qu'il ait mal vieilli.
    Je me souviens de Dewaere en voiture chantant : j'appuie sur le piston, la musique fait un bond (de mémoire) et Miou miou qui hurle de rire.

    Les films de Douglas Fairbanks sont bondissants.

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  6. Je note la référence Dewaere, au cas où. Merci du tuyau.
    Bondissant ? C'est l'idée que j'ai de Fairbanks. À voir !

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