Je vous propose aujourd'hui de terminer cette semaine d'automne comme je l'ai commencée: avec Benoît Delépine et Gustave Kervern. L'occasion m'a été donnée de voir le dernier de leurs longs-métrages qui manquait encore à ma "collection": I feel good, un film tourné dans un village Emmaüs des environs de Pau ! Bien plus qu'un décor...
Jacques (Jean Dujardin) longe une autoroute en peignoir. Il est parti d'un hôtel sans payer... et sans prendre le temps de s'habiller. Fauché comme les blés, il file retrouver sa soeur Monique (Yolande Moreau) et se persuade qu'il aura très bientôt l'idée géniale qui le tirera d'affaire. D'ici là, il fait comme s'il n'avait aucune raison de douter. Travailler ? De son propre aveu, il préférerait faire bosser les autres. Comme le dit justement le pitch officiel, "plus que des retrouvailles familiales, ce sont deux visions du monde qui s’affrontent". Je pense qu'à ce titre, I feel good ne plaira pas à chacun de vous. Son humour est très particulier et peut passer pour un genre de condescendance...
Ben et Gus, en tout cas, assument la nature politique de leur propos. Leur idée première était de montrer que des petits groupes humains peuvent encore s'en sortir parce qu'ils savent s'aimer et se respecter. D'une certaine façon, je crois que l'on peut considérer I feel good comme un film initiatique: le parfait arriviste qui tient lieu de héros évolue de façon considérable entre le début de son parcours et la fin que lui offre le scénario - et pas seulement du fait de la chirurgie. Attention, hein ? Tout est vraiment fou, caricatural et/ou absurde. C'est l'occasion de saluer Jean Dujardin, il est vrai habitué aux rôles de crétin, mais qui ajoute ici une petite touche sensible bien venue. Yolande Moreau, pour sa part, est impériale... comme d'habitude. Pour la galerie de personnages secondaires, les réalisateurs ont choisi de faire appel à des amis, soucieux qu'ils étaient de ne pas susciter de dissensions au sein de la communauté Emmaüs. De beaux visages apparaissent au générique final: c'est un hommage doublé d'un merci. De la chaleur humaine et une belle conclusion. Et oui, ça fait du bien !
I feel good
Film français de Benoît Delépine et Gustave Kervern (2018)
Ben et Gus, en tout cas, assument la nature politique de leur propos. Leur idée première était de montrer que des petits groupes humains peuvent encore s'en sortir parce qu'ils savent s'aimer et se respecter. D'une certaine façon, je crois que l'on peut considérer I feel good comme un film initiatique: le parfait arriviste qui tient lieu de héros évolue de façon considérable entre le début de son parcours et la fin que lui offre le scénario - et pas seulement du fait de la chirurgie. Attention, hein ? Tout est vraiment fou, caricatural et/ou absurde. C'est l'occasion de saluer Jean Dujardin, il est vrai habitué aux rôles de crétin, mais qui ajoute ici une petite touche sensible bien venue. Yolande Moreau, pour sa part, est impériale... comme d'habitude. Pour la galerie de personnages secondaires, les réalisateurs ont choisi de faire appel à des amis, soucieux qu'ils étaient de ne pas susciter de dissensions au sein de la communauté Emmaüs. De beaux visages apparaissent au générique final: c'est un hommage doublé d'un merci. De la chaleur humaine et une belle conclusion. Et oui, ça fait du bien !
I feel good
Film français de Benoît Delépine et Gustave Kervern (2018)
Le fond de tendresse de ce film démentira aisément les accusations de cynisme dont il pourrait faire l'objet. Je maintiendrai par ailleurs qu'il n'y a décidément guère d'autres cinéastes français capables d'amener leur caméra - de fiction - dans ce type d'environnement social. Pour mieux vous convaincre, (re)lisez ma chronique de lundi sur Effacer l'historique ! Et, juste après, prolongez avec Hiver 54...
----------
Vous préférez rester avec Delépine et Kervern ?
Soit: je vous signale que Pascale avait d'ores et déjà évoqué le film.
----------
Vous préférez rester avec Delépine et Kervern ?
Soit: je vous signale que Pascale avait d'ores et déjà évoqué le film.
Il y a toujours un gros moment de flottement dans les films des deux gars, ça me gêne. C'est dommage.
RépondreSupprimerJe n'ai pas gardé beaucoup de souvenir de ce film.
Ttravailler ? 🤣
Coquille corrigée, merci.
RépondreSupprimerHum... pas vraiment de flottement ici, mais un vrai-faux rythme.
Et quelques belles idées ! Je continue d'apprécier le duo Ben / Gus.