"Homme libre, toujours tu chériras ta mère !"... je vais vous rassurer tout de suite: j'ai eu envie de me lancer sur une boutade, mais je sais que ce n'est pas la citation exacte du poème de Charles Baudelaire. N'en prenez pas ombrage et laissez-moi vous parler de ce film sérieux qu'est La promesse de l'aube, tiré du roman de Romain Gary (1960) !
Je n'ai pas (non... pas encore) lu le livre, mais j'ai aimé cette histoire en partie autobiographique d'un petit Juif russe né en 1914 et arrivé en France - à Nice - avec sa mère à la veille des funestes années 30. Couvrant presque deux décennies, ce récit est d'abord celui de l'amour inconditionnel qui relie ces deux êtres, avec ce que cela comporte d'extrême, du côté maternel, notamment. Il est parfaitement établi que Mina Kacew Owczynska avait d'immenses ambitions pour son fils. Sans se soucier de savoir si cela était raisonnable, elle rêvait pour lui d'une carrière de diplomate, de général et, bien entendu, d'écrivain. Tout le génie de Romain Gary (alias Émile Ajar, entre autres pseudos) aura été de transformer cette folle passion en un matériau littéraire. De fait, le cinéma n'est pas forcément le meilleur médium pour cela...
Il n'en reste pas moins que La promesse de l'aube m'a beaucoup plu. Malgré quelques maladresses formelles, parmi lesquelles des décors carton-pâte qui éloignent le regard de l'essentiel, le film est parcouru d'une belle émotion. Je vais l'écrire ici tel que je le ressens: le mérite entier revient à Charlotte Gainsbourg et Pierre Niney, magnifiques. Dix-huit ans les séparent "dans la vraie vie", mais la grande intensité de leur jeu a su me faire vibrer, à l'unisson avec leurs personnages. L'une et l'autre ont ainsi confirmé tout le bien que je pensais d'eux ! Face à cela, peu importe au fond qu'une partie des événements racontés soient imaginaires: j'ai très sincèrement cru à l'ensemble. Séparer le vrai du faux ne m'a fait envie que dans un second temps. Vous le savez, non ? J'aime me laisser emporter par un beau récit romanesque et, dans ce domaine, je peux donc dire que j'ai été servi. Seul (petit) bémol: c'est un peu long à démarrer. Rien de rédhibitoire.
La promesse de l'aube
Film français d'Éric Barbier (2017)
Quatre étoiles pleines d'enthousiasme et assumées comme telles ! C'est une évidence que je verrai de bien meilleurs films tout au long de cette année, mais je me refuse à bouder ce joli plaisir spontané. Ici, on évoque aussi la Résistance, autour d'un personnage plus noble que le type d'Un héros très discret. Sur l'amour maternel, d'aucun(e)s préféreront peut-être Une seconde mère, Valley of love ou Proxima.
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Une anecdote digne d'être rappelée...
Le livre avait été adapté une première fois au temps où Romain Gary était encore en vie. Résultat: un film de Jules Dassin, sorti fin 1970. La mère y était interprétée par l'égérie du cinéaste: Melina Mercouri.
Et pour finir, un petit rebond ailleurs ?
Cela vous permettra de lire aussi les avis de Pascale et Princécranoir.
Je n'ai pas (non... pas encore) lu le livre, mais j'ai aimé cette histoire en partie autobiographique d'un petit Juif russe né en 1914 et arrivé en France - à Nice - avec sa mère à la veille des funestes années 30. Couvrant presque deux décennies, ce récit est d'abord celui de l'amour inconditionnel qui relie ces deux êtres, avec ce que cela comporte d'extrême, du côté maternel, notamment. Il est parfaitement établi que Mina Kacew Owczynska avait d'immenses ambitions pour son fils. Sans se soucier de savoir si cela était raisonnable, elle rêvait pour lui d'une carrière de diplomate, de général et, bien entendu, d'écrivain. Tout le génie de Romain Gary (alias Émile Ajar, entre autres pseudos) aura été de transformer cette folle passion en un matériau littéraire. De fait, le cinéma n'est pas forcément le meilleur médium pour cela...
Il n'en reste pas moins que La promesse de l'aube m'a beaucoup plu. Malgré quelques maladresses formelles, parmi lesquelles des décors carton-pâte qui éloignent le regard de l'essentiel, le film est parcouru d'une belle émotion. Je vais l'écrire ici tel que je le ressens: le mérite entier revient à Charlotte Gainsbourg et Pierre Niney, magnifiques. Dix-huit ans les séparent "dans la vraie vie", mais la grande intensité de leur jeu a su me faire vibrer, à l'unisson avec leurs personnages. L'une et l'autre ont ainsi confirmé tout le bien que je pensais d'eux ! Face à cela, peu importe au fond qu'une partie des événements racontés soient imaginaires: j'ai très sincèrement cru à l'ensemble. Séparer le vrai du faux ne m'a fait envie que dans un second temps. Vous le savez, non ? J'aime me laisser emporter par un beau récit romanesque et, dans ce domaine, je peux donc dire que j'ai été servi. Seul (petit) bémol: c'est un peu long à démarrer. Rien de rédhibitoire.
La promesse de l'aube
Film français d'Éric Barbier (2017)
Quatre étoiles pleines d'enthousiasme et assumées comme telles ! C'est une évidence que je verrai de bien meilleurs films tout au long de cette année, mais je me refuse à bouder ce joli plaisir spontané. Ici, on évoque aussi la Résistance, autour d'un personnage plus noble que le type d'Un héros très discret. Sur l'amour maternel, d'aucun(e)s préféreront peut-être Une seconde mère, Valley of love ou Proxima.
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Une anecdote digne d'être rappelée...
Le livre avait été adapté une première fois au temps où Romain Gary était encore en vie. Résultat: un film de Jules Dassin, sorti fin 1970. La mère y était interprétée par l'égérie du cinéaste: Melina Mercouri.
Et pour finir, un petit rebond ailleurs ?
Cela vous permettra de lire aussi les avis de Pascale et Princécranoir.
C'est un beau film mais qui manquait d'émotion selon moi.
RépondreSupprimerIl faut vraiment que je lise le roman pour me faire une idée plus juste.
RépondreSupprimerBonjour Martin, comme il y a Gainsbourg fille, j'ai passé. Je suis allergique. Bonne journée.
RépondreSupprimerDommage, Dasola. Je peux comprendre, mais Charlotte est plutôt bien, dans ce rôle.
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