dimanche 13 janvier 2019

Un peu bateau...

Allez savoir... ce n'est peut-être qu'une vague question de génération. Le fait est que la figure du commandant Cousteau ne me fascine pas. Et pourtant, j'ai eu envie de voir L'odyssée, le biopic tiré d'une partie de sa vie. D'une grosse partie, je précise: une trentaine d'années. Cela vous intéresse, vous ? Bien. Je vous en dis plus séance tenante !

Tout commence vers la fin des années 40 quand l'ancien pilote aérien qu'est Jacques-Yves Cousteau sacrifie des sommes très importantes pour s'acheter un bateau, la fameuse Calypso. Son intention première est de filmer les fonds marins pour en montrer la grande beauté. L'affaire marche vite et tellement bien que, dès 1956, le commandant décroche, avec son acolyte et co-réalisateur Louis Malle, la Palme d'or du Festival de Cannes pour un documentaire (Le monde du silence). Ce que L'odyssée nous montre également, c'est le quotidien familial du grand explorateur. Au tout début, il est franchement harmonieux. Ensuite, il se dégrade beaucoup, le charisme de JYC étant insuffisant pour cacher longtemps sa déviance égocentrique, quasi-mégalomane. Las ! Le film ne parvient pas tout à fait à rendre cela intéressant. Disons que cela commence bien, mais que c'est à la fois très linéaire et un peu répétitif. Fidèle à la réalité peut-être, mais trop convenu...

Dommage, car, malgré tout, le long-métrage a certaines qualités. Lambert Wilson s'en sort très honorablement avec une personnalité complexe: il ne fait pas d'étincelles, mais je ne vois ici rien à redire sur cette sobriété. À ses côtés, Audrey Tautou et Pierre Niney livrent eux aussi une prestation décente. Bien sûr, leurs deux personnages sortent naturellement du lot, puisqu'ils permettent d'aborder le côté tragique de la famille Cousteau: il s'agit en effet de sa femme Simone et de son fils cadet Philippe, mort prématurément dans un accident d'avion. Autre aspect assez bien réussi du film: ses quelques scènes sous-marines. Bon... j'en ai vu de plus belles et j'ai découvert celles-là sur un écran télé, mais je ne veux pas être négatif là-dessus. Peut-être d'ailleurs que L'odyssée aurait été plus abouti et plus fort sur le plan émotionnel si la caméra avait mieux suivi les plongeurs. Tel qu'il est exprimé, le message écolo du long-métrage sonne creux. Résultat: je me suis senti un peu frustré, au final. Rien d'important. Quelque chose me laisse penser que vous pourriez vous y retrouver...

L'odyssée
Film français de Jérôme Salle (2016)

Je suis sévère avec mes trois étoiles. Elles reflètent mon léger dépit devant un film un peu trop sage pour vraiment traiter son sujet. Franchement, à la fin, je me suis dit qu'orienter le récit vers le destin du fils aurait été plus intéressant (ou un peu plus novateur, disons). Je vous suggère de retenir le positif et d'oublier le reste, si possible. Après, sur le fond des mers du monde, je recommande plutôt Océans.

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Et si, maintenant, vous tenez à remonter à bord...
Pascale
est là pour vous servir de capitaine, sans attendre la marée.

4 commentaires:

  1. Je crois que je suis un peu moins sévère que toi.
    Mais je suis d'accord sur le fait que le personnages du fils est plus intéressant. On comprend quand même à demi mot que JYC était un sale type et pas trop écolo pendant de longues années... Je me souviens du voyage en antarctique mais il ne me reste pas grand chose de ce film.

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  2. @Pascale tolérante:

    J'avais vaguement espéré que ce soit un peu plus épique, en fait.

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  3. @Pascale fan de Lambert:

    Je suis d'accord avec toi sur ce point. Une belle interprétation.

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