dimanche 18 novembre 2018

L'enfant perdu

Guillaume Canet ne m'est pas antipathique, mais je le trouve fadasse comme acteur. J'ai toutefois regardé Mon garçon, un film avec lui sorti l'an dernier, pour remettre en question cette idée préconçue. Malheureusement, j'ai trouvé le résultat assez peu probant. Honnête sans doute, mais sans génie. Comme je perçois le comédien, voilà...

Pour ainsi dire, Guillaume Canet se trouve ici sur un terrain familier. C'est en effet son troisième film avec le cinéaste Christian Carion. Cette fois, il s'agit pour l'interprète d'entrer dans la peau d'un père divorcé dont l'enfant, confié aux bons soins de la maman, a disparu lors d'un camp de vacances. Le récit débute sans image, par la voix éplorée de cette mère laissant un message sur un répondeur téléphonique. L'idée n'est pas originale, mais le "concept d'ensemble" l'est davantage: Guillaume Canet n'avait eu droit qu'à quelques pages pour se faire une idée de ce qu'il allait devoir jouer, le scénario complet ne lui étant révélé qu'au fur et à mesure. Mystère, mystère...

Le problème, c'est que cette technique ne débouche sur rien de neuf. Assez prévisible dans son déroulé, le film se laisse certes regarder sans difficulté, mais sans passion non plus. Mon garçon m'est apparu beaucoup trop linéaire pour faire monter une vraie et forte tension. Après, encore une fois, Guillaume Canet est correct, mais se contente d'un registre assez sage pour exprimer des émotions complexes. Franchement, je ne lui en veux pas: le peu d'inventivité du scénario cantonne son jeu à ce qu'on a déjà vu ailleurs (et parfois en mieux). Tourné rapidement, monté au cordeau, le film a au moins le mérite de ne pas trop délayer son propos et de rester constant sur ce côté brut de décoffrage: il dure moins d'une heure trente - un vrai atout. Cela étant, il paraît avoir un peu sous-exploité son cadre montagnard.

Mon garçon
Film français de Christian Carion (2017)

Faut-il parler de déception ? Non, car je n'attendais pas grand-chose. Comme je l'ai dit, la brièveté du film lui sauve la mise. Si le thriller montagnard peut vous intéresser, L'amour est un crime parfait pourrait être un plan B acceptable. Mouais... à propos d'enfant disparu, tout cela n'égale pas la noirceur de Prisoners. Est-ce le genre qui "coince" ? Ces deux films-là n'ont pas davantage fait l'unanimité...

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Je vous livre un lien pour en savoir plus...

Vous pourrez dès lors confronter mon avis à celui de l'amie Pascale.

6 commentaires:

  1. Je trouve au contraire que Guillaume Canet s'en sort très bien. On sent constamment sa rage et son désespoir.
    Les autres acteurs ont par contre peine à s'adapter à ses impros et sonnent souvent faux. Lui jamais.
    C'est filmé en 6 jours. C'est pas mal comme exploit mais...

    "Franchement, je ne lui veux pas"

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  2. J'ai vu le film aussi, récemment. J'aime bien Canet. Je comprends ce que tu veux dire, il peut paraître fade, mais je le trouve juste très sobre et toujours très juste. Par contre j'ai moyennement apprécié le film : ça démarrait bien, et puis ça devient quelque peu tiré par les cheveux et incohérent, et ça se termine en eau de boudin, sans répondre aux multiples questions qu'on s'est posées !

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  3. @Pascale:

    Merci, c'est corrigé. Il y a des films, comme ça, pour lesquels nous ne serons jamais d'accord.
    Je trouve qu'en l'espèce, l'idée de l'impro est bonne, mais qu'elle n'apporte vraiment pas grand-chose.

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  4. @GirlyMamie:

    Ouais... on peut parler de sobriété, là où je parle d'un côté fade.
    C'est juste que j'attends encore le film où ce cher Guillaume me touchera vraiment.

    Après, comme je l'ai dit, je n'ai rien contre lui. C'est, je pense, un type sympa et honnête avec lui-même.

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  5. Je pense qu'on est daccord car je cherche encore l'intérêt de l'impro (ratée pour tous les acteurs autour de Canet, surtout l'humoriste dont jai oublié le nom, qui est bien ridicule) alors qu'il tenait un bon polar.
    La scène dans la maison: Guillaume seul contre tous est tirée par les veuchs.
    Guillaume a un côté monsieur tout le monde qui correspond bien à pas mal de ses rôles. (La prochaine fois je viserai le coeur).

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  6. Olivier de Benoist... j'ai carrément dû faire une recherche Wiki pour savoir de quel humoriste tu parlais !
    "La prochaine fois je viserai le coeur" ? Je le verrais volontiers. Je m'intéresse aux acteurs à contre-emploi.

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