jeudi 15 novembre 2018

Dans la tourmente

J'ose supposer que vous serez d'accord: l'Histoire avec un grand H entraîne parfois les êtres là où ils ne voulaient pas aller. Dans le cas de Tom Dobb, c'est la guerre qui a suivi la Déclaration d'indépendance américaine qu'il faut mener, même sans se sentir vraiment concerné. Mais comment ne pas se rebeller quand son fils a été enrôlé de force ?

Porté par un Al Pacino pourtant malade lors du tournage, Révolution fait le portrait d'un homme pris dans la tourmente des événements. Malgré sa distribution "alléchante", avec également Nasstasja Kinski et Donald Sutherland, le film est longtemps resté sous mes radars. Sans doute peut-on en partie l'expliquer par le très mauvais accueil qui lui a été réservé à sa sortie en salles. Or, comme Michael Cimino avant lui, le réalisateur, Hugh Hudson, dut affronter des producteurs exigeants et fut même contraint de filmer un final différent de celui qu'il avait imaginé. J'ai ainsi déniché une très intéressante interview datant de juin 2015, trente ans après, où il témoigne de sentiments contradictoires à l'égard du long-métrage, jugeant comme une erreur possible d'avoir accepté de le tourner, mais en le présentant aussi comme son oeuvre préférée, la plus atypique, la plus aventureuse ! Personnellement, j'aime autant rester sur cette seconde appréciation. En effet, malgré quelques maladresses, cette fresque m'a embarqué. Disons à tout le moins qu'elle a parfaitement répondu à mes espoirs...

Je crois que c'est essentiellement l'humanisme des personnages positifs de ce que j'ai vu qui m'a touché. Même si ce n'est pas le sujet principal, j'ai également apprécié ce qui m'a semblé être un message politique sous-jacent - et même s'il n'est pas franchement optimiste. Révolution était peut-être un film un peu trop ambitieux pour briller réellement et/ou durablement au panthéon des grandes oeuvres populaires. Sans snobisme aucun, je veux vous dire que ses qualités réelles me l'ont rendu attachant. Je souhaite donc parvenir à garder en mémoire quelques scènes fortes et plans d'une grande beauté. Bon... évidemment, cela vient encore confirmer mon intérêt spontané pour les films en costumes, sur un fond d'événements historiques reconstitués (fidèlement ou pas, je m'en moque un peu, cette fois). Je sais bien que ces productions font rarement l'unanimité critique ! Un conseil, du coup: si vous avez l'occasion de découvrir cette oeuvre fragile, le mieux serait peut-être bien de ne pas trop en attendre. Pris au jeu, vous pourriez bien être séduits. Je l'espère, en tout cas...

Révolution
Film américano-britannique de Hugh Hudson (1985)

Une oeuvre un peu bancale, oui, mais qui mérite (re)considération. J'ai parlé de Michael Cimino plus haut: une façon de vous inciter également à (re)voir La porte du paradis... pour juger de sa manière encore plus radicale d'écorner les mythes fondateurs américains. Maintenant, vous avez bien le droit de préférer les choses plus soft ! Sur le même sujet, The patriot, avec Mel Gibson ? Un souvenir flou...

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Pour finir, un contrepoint critique à ma lecture du film...

Ou plutôt deux: je vous laisse les consulter chez Laurent et chez Lui.

12 commentaires:

  1. Voilà un film que je n'ai jamais revu depuis sa sortie qui fut un échec monumental. Je n'ai plus guère entendu parler de Hugh Hudson depuis. Ce film est assez peu diffusé en TV, me semble-t-il. Je le reverrai volontiers car je ne sais plus guère qu'en penser. Hudson avait eu deux succès juste avant, je crois, Greystoke et Les chariots de feu. A + Martin.

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  2. Je ne m'explique pas cet échec retentissant, à vrai dire, même si le film a quelque chose de bancal.
    Tiens ! J'aimerais bien revoir "Greystoke", avant ou après avoir ENFIN découvert "Les chariots de feu". Un jour...

    Bonne journée, Eeguab !

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  3. Aaaaaaaaaaaaaaaaaaah Greystoke….

    J'ai un TRES vague souvenir de celui-ci mais tellement vague que ça ne compte pas.

    Ah oui, tant que j'y pense et que tu cites une fois de plus cette expression… sache que je ne comprends jamais lorsque tu dis tel film est passé, est resté etc... sous mes radars. J'ai beau essayé de visualiser l'image, je ne comprends pas.

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  4. Tu n'as pas vu Les chariots de feu ???

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  5. @Pascale au radar:

    "Sous les radars", de mon point de vue, ça veut dire "inaperçu".
    J'utilise trop souvent cette expression. Il faudrait que je renouvelle mon vocabulaire !

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  6. @Pascale en feu:

    Non, je ne l'ai pas vu. Mais oui, je tâcherai de réparer cette lacune à la première occasion...

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  7. Et la musique de Vangelis surgira dans ta vie au moment les plus inattendus :-)

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  8. Cette musique est très connue. Elle me donne envie de voir "Les chariots de feu" et "1492".
    Tout cela nous éloigne un peu de "Révolution" qui, j'insiste, vaut mieux que sa triste réputation.

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  9. Vu il y a longtemps et pourtant je me souviens d'un Pacino en grande forme (même si je viens d'apprendre qu'il était malade lors du tournage :)
    Dans les films où le père doit partir à la guerre à cause de son fils, je te citerai "les prairies de l'honneur" avec un James Stewart toujours aussi juste dans ses rôles !

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  10. Ah mais oui ! "Les prairies de l'honneur" ! J'en ai parlé il y a quelques mois.
    En tout cas, j'espère que tu pourras revoir "Révolution", chère Ideyvonne. Quelles images !

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  11. Aucun souvenir de ce film. Merci pour la piqûre de rappel !
    Et je confirme, mieux revoir 10 fois "la porte du Paradis" qu'une demi-heure de "the Patriot".

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  12. Je ne m'explique toujours pas pourquoi "Révolution" est tombé dans l'oubli et a fait un tel flop...
    Dans sa version complète, "La porte du paradis" est un film que je ne suis assurément pas près d'oublier !

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