Cela se vérifie toujours depuis que j'écris ce blog: le cinéma français arrive à la deuxième position de toutes mes découvertes, les films américains trustant toujours, année après année, la première marche du podium. Le reste de la production francophone reste dans l'ombre des géants. J'y reviens ce mardi avec Guibord s'en va-t-en guerre...
Cet opus nous est (discrètement) arrivé du Québec. Le personnage principal est député et représente au Parlement fédéral une province très éloignée du pouvoir central, avec pour caractéristique principale d'être tout à la fois relativement frileux devant les grands enjeux nationaux et non-aligné sur l'échiquier politique. Cette position centrale - ou disons plutôt "indéterminée" - a une importance capitale pour le déroulé du scénario. Reste que notre bon ami Steve Guibord doit d'abord régler une situation sensible pour ses propres administrés et ce sans recourir à la force qui en faisait jadis une star du hockey. Autant vous dire qu'entre sa famille un peu fantasque et son directeur de cabinet stagiaire d'origine haïtienne, ce n'est pas gagné d'avance. La touche québécoise ajoutant au cocktail un soupçon d'exotisme. Si !
Sur le papier, Guibord s'en va-t-en guerre avait tout pour n'être qu'un film quelconque, axé sur la dénonciation des moeurs politiques et l'imperfection partout constatée des démocraties occidentales. Raté ! Le récit ne va pas très loin, mais il est un peu plus imaginatif qu'il ne peut y paraître au premier abord. Le fait qu'il nous parle aussi de Haïti apporte une remarquable (et amusante) vigueur au propos. Ne vous y trompez pas: l'ensemble n'est pas franchement corrosif. Objectivement, on est plutôt dans le registre du feel good movie. Parce qu'elle est bien écrite et portée aussi par quelques acteurs attachants, cette comédie fait toutefois mouche - mieux d'ailleurs que d'autres produites "à la chaîne" et vendues comme irrésistibles. Bref, vive le Québec libre et ses talents pour inventer du bon cinéma !
Guibord s'en va-t-en guerre
Film canadien de Philippe Falardeau (2015)
Pour rester au Québec, ma page "Cinéma du monde" peut être utile. J'insiste sur un point: s'il est parfois un peu ironique, ce long-métrage reste "gentil" (si on ose le comparer avec In the loop, par exemple). Sincèrement, je préfère et je trouve même très intéressant de traiter de la politique sous cet angle. Bien plus sérieux, L'exercice de l'État offre une alternative, digne, à mon avis, de votre plus grand intérêt !
----------
Ah ! Un détail amusant...
Au début du film, il nous est expliqué que les événements qu'il décrit sont réels, mais ne sont pas encore arrivés. Malicieuse, la voix off affirme... que cela ne saurait tarder ! Bienvenue en terre saugrenue !
Ami(e)s francophones, un dernier conseil...
Je vous recommande d'aller lire également la chronique de Pascale.
Cet opus nous est (discrètement) arrivé du Québec. Le personnage principal est député et représente au Parlement fédéral une province très éloignée du pouvoir central, avec pour caractéristique principale d'être tout à la fois relativement frileux devant les grands enjeux nationaux et non-aligné sur l'échiquier politique. Cette position centrale - ou disons plutôt "indéterminée" - a une importance capitale pour le déroulé du scénario. Reste que notre bon ami Steve Guibord doit d'abord régler une situation sensible pour ses propres administrés et ce sans recourir à la force qui en faisait jadis une star du hockey. Autant vous dire qu'entre sa famille un peu fantasque et son directeur de cabinet stagiaire d'origine haïtienne, ce n'est pas gagné d'avance. La touche québécoise ajoutant au cocktail un soupçon d'exotisme. Si !
Sur le papier, Guibord s'en va-t-en guerre avait tout pour n'être qu'un film quelconque, axé sur la dénonciation des moeurs politiques et l'imperfection partout constatée des démocraties occidentales. Raté ! Le récit ne va pas très loin, mais il est un peu plus imaginatif qu'il ne peut y paraître au premier abord. Le fait qu'il nous parle aussi de Haïti apporte une remarquable (et amusante) vigueur au propos. Ne vous y trompez pas: l'ensemble n'est pas franchement corrosif. Objectivement, on est plutôt dans le registre du feel good movie. Parce qu'elle est bien écrite et portée aussi par quelques acteurs attachants, cette comédie fait toutefois mouche - mieux d'ailleurs que d'autres produites "à la chaîne" et vendues comme irrésistibles. Bref, vive le Québec libre et ses talents pour inventer du bon cinéma !
Guibord s'en va-t-en guerre
Film canadien de Philippe Falardeau (2015)
Pour rester au Québec, ma page "Cinéma du monde" peut être utile. J'insiste sur un point: s'il est parfois un peu ironique, ce long-métrage reste "gentil" (si on ose le comparer avec In the loop, par exemple). Sincèrement, je préfère et je trouve même très intéressant de traiter de la politique sous cet angle. Bien plus sérieux, L'exercice de l'État offre une alternative, digne, à mon avis, de votre plus grand intérêt !
----------
Ah ! Un détail amusant...
Au début du film, il nous est expliqué que les événements qu'il décrit sont réels, mais ne sont pas encore arrivés. Malicieuse, la voix off affirme... que cela ne saurait tarder ! Bienvenue en terre saugrenue !
Ami(e)s francophones, un dernier conseil...
Je vous recommande d'aller lire également la chronique de Pascale.
Ah mais je ne suis pas d'accord. Ce film est beaucoup plus profond que tu ne le dis.
RépondreSupprimerJ'avais ADORé.
Merci pour le lien. Mais qui lit encore mon blog à part quelques irréductibles ? J'envie tinalakiller de réussir à fermer la porte… Moi, j'ai vraiment perdu mon mojo et d'autres choses en route...
Profond ? Si j'ai pu semblé dire le contraire, ce n'est pas pour le dénigrer !
RépondreSupprimerAu contraire, franchement... c'est la meilleure comédie que j'ai vu depuis longtemps.
Pas d'quoi pour le lien. Merci à toi de continuer à écrire sur le cinéma.
J'ai cru comprendre que Tina reviendrait en septembre sous une nouvelle forme. Wait and see.
J'ai trouvé ces remarques un peu dures : feel good movie... pas franchement corrosif... le récit ne va pas très loin...
RépondreSupprimerMais c'est TON ressenti. J'ai été impressionnée par l'engagement (seul contre tous), touchée, émue et bien sûr jai ri...
Oui ça fait des mois qu'elle dit qu'elle va changer de forme. Elle a 26 ans...c'est normal que sa vie change d'autant que ses notes très longues doivent lui prendre pas mal de temps.
Pour moi et mon vieux blog de 12 ans... je trouve que ça s'essouffle et que l'enthousiasme n'y est plus. Mais il fait partie de ma petite vie. Et je suis sûre que si je fermais la porte il y aurait subitement 80 commentaires pour dire : ohvnooon surtout pas... ou je respecte ta décision...
Ou pas :-)
Ah ! Feel-good movie, pour moi, ce n'est pas négatif !
RépondreSupprimerDisons que je pense que le tout aurait pu être bien plus vitriolé… mais ça n'aurait pas été le même film.
Sur ton blog, pas grand chose à ajouter.
On gamberge tous, au fil du temps, sur le plaisir qu'on prend à nos écrits et le temps qu'on leur consacre.
Feel good movie, c'est pas négatif je suis d'accord. C'est gentillet. Ce film mérite plus.
RépondreSupprimerJe suis tombée sur des notes d'il y a quelques années… Mon blog était plus drôle, plus rock… c'était… le bon temps. J'étais heureuse...
Permets-moi d'insister: feel good movie, c'est peut-être restrictif, mais pas négatif pour moi.
RépondreSupprimerJ'ai sincèrement besoin, de temps en temps, de feel good movies. Surtout des aussi intelligents !
Tu n'es plus la même Pascale qu'il y a quelques années.
Mais tu as toujours quelque chose de rock'n'roll, je pense !