jeudi 26 juillet 2018

Inquiétants mystères

Connaissez-vous Daphné du Maurier ? Les écrits de cette romancière britannique (1907-1993) ont parfois inspiré le cinéma. Il se trouve que, de manière impromptue, j'ai pu découvrir deux longs-métrages inspirés de l'une de ses oeuvres littéraires - d'où le diptyque du jour. Vous êtes friands de suspense ? Je crois... que vous allez être servis !

My cousin Rachel
Film britannique de Roger Michell (2017)

Une toute première relecture de ce roman était sortie sur les écrans en 1952, avec Olivia de Havilland et Richard Burton dans les rôles principaux. Dans l'Angleterre du 19ème siècle, Philip Ashley est forcé de se séparer de son cousin, qui fut aussi son tuteur, l'intéressé devant partir en Italie pour soigner une grave maladie respiratoire. Rasséréné par les lettres que son parent lui adresse, le jeune homme ne connaît qu'un court répit, le temps qu'arrivent d'autres courriers. Ambroise, l'expatrié, y déclare être tombé sous la coupe d'une femme tyrannique et dépensière. Mais il meurt sans en avoir livré la preuve ! L'intrigue commence réellement quand sa veuve oublie ses origines italiennes et s'installe outre-Manche comme maîtresse de la propriété laissée par le défunt. Il y a là tout ce que j'aime dans le septième art en costumes: du suspense, donc, une reconstitution vraiment soignée et un jeu d'acteurs convaincant. Un jeu de faux semblants, bien sûr. Si Sam Claflin, un peu flou, fait le job, sans plus d'éclat, Rachel Weisz est parfaite en embobineuse patentée (ou pas). Délectable ambigüité.

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D'autres avis sur ce film vénéneux ?
On peut lui trouver une certaine modernité en récit d'émancipation féminine ou dans sa façon de suggérer la démence liée au grand âge. N'hésitez pas à voir ce que Pascale, Dasola ou Laurent en ont retenu !

Les oiseaux
Film américain d'Alfred Hitchcock (1963)

On dit que le maître du suspense et l'écrivain ne s'entendaient guère. Qu'importe: à défaut d'avoir déjà lu le livre, je voulais voir le film. Puisque nous sommes entre gens de bonne compagnie, je vous avoue que je ne suis pas sûr que ce n'était pas pour la première fois ! Conséquence: même si je peux également supposer que la réputation du sujet rend dérisoire mon envie de ne pas trop en dire, j'ai choisi une image "neutre" pour préserver au moins quelques surprises possibles à ceux d'entre vous qui ne le connaîtraient pas en détails. Sommairement, je veux tout juste mentionner qu'il est ici question d'inquiétants volatiles, goélands et corbeaux, qui attaquent l'homme sans difficulté aucune et surtout... sans la moindre raison apparente. Sec comme un coup de trique, le scénario pose bien plus de questions qu'il n'apporte de réponses, avec toutefois un ton moraliste, à rebours des "bons sentiments" qui règnent souvent en maîtres dans le cinéma américain. Le thriller devient presque un film d'horreur ! Bel exercice de style, à considérer d'un oeil averti, car il peut mettre mal à l'aise...

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Vous voulez aller plus loin dans la peur ?
Je vous comprends: je partage ce sentiment d'attraction-répulsion. Plusieurs solutions pour l'assouvir: lire les textes de Strum, Benjamin ou Lui. Et, si vous l'osez, découvrir d'autres images chez Ideyvonne...

12 commentaires:

  1. Daphné du Maurier est un de mes auteurs favoris. Je crois que j'ai tout lu, y compris les nouvelles dont sont extraits les oiseaux.
    Le petit moineau tout mignon n'est pas en reste dans l'horreur. Ah Bodega Bay !
    Quant à la Cousine Rachel, c'est... machiavélique !
    J'aimerais voir la version 1952.

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  2. Moi, je lis "L'auberge de la Jamaïque". Avant, peut-être, de voir l'adaptation hitchcockienne.

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  3. Aaaah magnifique ce roman.
    Le film nest pas à la hauteur. Trop d'ellipses...

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  4. Pour l'instant, c'est une lecture qui me plaît.
    Je n'ai pas l'intention de voir le film aussitôt après, cela dit.

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  5. La plus belle adaptation que j'ai vue de Daphné du Maurier : Ne vous retournez pas (Don't Look Now) de Nicolas Roeg.

    Je n'ai pas encore lu L'auberge de la Jamaïque, j'ai vu par contre l'adaptation, avec la très belle Maureen O'Hara (elle seule justifie la vision du film). Tu as vu l'adaptation de Rebecca, avec Joan Fontaine et Laurence Olivier ?

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  6. Non, je n'ai pas vu "Rebecca". Deux fois que je le laisse passer. La troisième sera la bonne !
    Et tu fais bien de me reparler de "Ne vous retournez pas" ! Je restais sur un a priori mitigé...

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  7. Bonjour Martin, merci pour le lien pour My cousin Rachel même si le film m'avait ennuyée. Sinon, depuis que j'ai vu les Oiseux, je ne regarde plus les corbeaux (ou corneilles) du même oeil A Paris, il y en a beaucoup. Bon dimanche.

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  8. Avec plaisir, Dasola. J'aime bien aussi relayer les avis contraires.

    Moi, c'est des goélands qui tournent dans mon ciel. J'en entends un au moment d'écrire ces lignes !
    Franchement, s'il y avait des cinéastes chez les oiseaux, le film inverse serait crédible...

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  9. Merci pour le lien Martin. Un sacré exercice de style que ces Oiseaux d'Hichcock qui continuent à impressionner aujourd'hui !

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  10. Pas de quoi, Strum. Je t'avoue que, pour l'aspect impressionnant, j'ai préféré "Psychose".
    Derrière le brio de la mise en scène, j'ai vu une forme de moralisme dans "Les oiseaux", qui m'a laissé avec une impression désagréable.

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  11. Il y a peut-être un peu de cela, mais le fond de l'affaire est qu'il n'y a pas d'explication, c'est ce qui rend le film intéressant.

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  12. Sur ce point, je suis parfaitement d'accord avec toi. Intéressant… et audacieux !
    Je dis moralisme parce que j'ai eu l'impression qu'Hitchcock punissait ses personnages féminins de leur liberté.

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