lundi 23 juillet 2018

À sept contre un !

J'ai tenu à lire une critique de Scott Pilgrim aussitôt après l'avoir vu. Issu d'un Annuel du cinéma, ce texte présentait le film sous un jour favorable, tout en s'interrogeant sur le public qu'il était susceptible d'atteindre. C'est vrai que la question peut légitiment être posée. Autant révéler sans délai que l'on tient là un objet de la culture geek !

En tant que tel, Scott Pilgrim, adaptation d'une série de six comics écrits et dessinés par l'auteur canadien Bryan Lee O'Malley, repose essentiellement sur une idée basique pour le cinéma: celle du garçon tombé amoureux qui doit affronter les sept ex de sa petite copine. Romantique ? Pas franchement. Cet argument des plus minimalistes s'impose plutôt comme un prétexte à une avalanche d'images colorées et de plans courts, dignes en somme des jeux vidéo les plus agités. Assez bon connaisseur de cet univers, je tiens ici à vous faire part d'une évidence trop souvent négligée: dans le jeu vidéo, le joueur garde une part de contrôle sur l'action, là où le spectateur de cinéma demeure inévitablement passif. Cela peut expliquer que certains films d'inspiration vidéoludique soient jolis, mais tout à fait inintéressants. Celui d'aujourd'hui ne relève pas le niveau, mais il est bien ficelé. Dans son genre, c'est du coup une "proposition" tout à fait acceptable.

Le ton est à vrai dire donné dès l'avant-générique, le logo Universal apparaissant inhabituellement pixelisé et accompagné d'une musique de synthèse semblant sortie... du processeur d'un PC des années 80 ! Je signale à toutes fins utiles que Wikipédia dresse une liste complète des références que les connaisseurs pourront relever dans le film. L'encyclopédie en ligne souligne que, contre toute attente, le public américain ne n'est pas véritablement intéressé à Scott Pilgrim. Apparemment mal distribué, il a par ailleurs connu un autre flop retentissant dans nos chères salles françaises, avec un chiffre final arrêté à 21.422 entrées (dont 13.318 à Paris). Je ne comprends pas ! Peut-être que tout cela est trop clivant, en réalité, et ne peut séduire qu'une toute petite partie des amateurs de cinéma: ceux qui veulent en prendre plein la vue sans se demander si c'est une bonne idée. Après tout, pourquoi pas ? Leur cercle est moins fermé que d'autres...

Scott Pilgrim
Film américain d'Edgar Wright (2010)

Vous n'avez encore vu aucun film de ce cinéaste ? Je vous renvoie vers mon index des réalisateurs pour en découvrir quelques autres. Du côté geek, libre à vous ensuite de préférer Ready player one. L'imagerie des jeux vidéo a aussi inspiré... beaucoup de films ratés ! Game over ? Non, car eXistenZ et Sucker punch ont leurs adeptes. Ah ! Et il y a encore Les mondes de Ralph, un Disney un peu oublié...

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Là encore, la confrontation des points de vue est utile...
Je vous encourage à lire d'autres avis et d'abord celui de Laurent. Benjamin, revenu me commenter il y a peu, mérite aussi un p'tit clic !

8 commentaires:

  1. Merci pour le clin d'oeil, Martin ! J'avais beaucoup aimé ce film, fun, geek et très assumé.

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  2. Pas d'quoi, Laurent. Tu as tout parfaitement résumé !
    Je reste d'avis que, pour apprécier le film, il faut quand même être un peu branché sur cette culture.

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  3. Non merci mais vraiment pas du tout.
    J'ai lu le décryptage intéressant de Benjamin mais definitivement non.
    Et cet acteur fait office de repoussoir pour moi.

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  4. Je peux comprendre. Je ne pense pas que ça te plairait, de toute façon.

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  5. Il y a suffisamment à découvrir par ailleurs :-)

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  6. Je reste comme toi très partagé sur ce film aux qualités indéniables. Il a le mérite d'arriver avant "Ready Player One" et, paradoxalement, se montre autrement plus ambitieux dans la forme. C'est sans doute le scénario très répétitif qui pêche, une sorte de film à sketches qui fonctionnent plus ou moins bien. Dans le genre geek & pop, il y a effectivement "sucker punch" dont je suis, je le confesse, un aficionado. Tout le monde a ses faiblesses.

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  7. @Pascale la découvreuse:

    100% d'accord avec ça. D'où d'ailleurs la notion de film dispensable.

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  8. @Princécranoir:

    De mon point de vue, "Ready player one" s'adresse à un public plus large. Cette histoire de mec affrontant les ex de sa copine est un peu trop destinée aux seuls ados. Et elle se répète, oui. Dommage...

    Tu as bien le droit d'aimer "Sucker punch". Moi, j'aime bien ça, les faiblesses !

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