Autant vous le dire tout de suite: j'ai un faible pour Saoirse Ronan. Conséquence: de loin en loin, c'est avec plaisir que je suis son chemin dans des films très divers. Après en avoir entendu plusieurs critiques assez favorables, c'est donc pour elle que je suis allé voir Lady Bird. Même si, nommé cinq fois aux Oscars 2018, il est reparti bredouille...
Lady Bird est en outre le premier film de Greta Gerwig réalisatrice. Je voudrais rappeler que j'aime aussi cette jeune comédienne, égérie fidèle du cinéma américain indépendant. Ici, elle a bâti une histoire qui lui ressemble et qui est, dit-on, d'inspiration autobiographique. L'affaire débute par une citation: "Quiconque parle de l'hédonisme californien n'a jamais passé un Noël à Sacramento" (Joan Didion). Tout en nous permettant de réviser notre géographie, l'aphorisme donne aussitôt le ton de la comédie douce-amère qui va suivre. Pendant une petite centaine de minutes, nous marchons dans les pas de Christine, ado d'origine modeste scolarisée dans un lycée privé dirigé par une communauté religieuse. Déjà bien décidée à quitter définitivement la ville après avoir obtenu son diplôme, la gamine mène la vie dure à son entourage et rêve d'intégrer une université réputée pour s'épanouir enfin. Ce qui n'est évidemment pas gagné d'avance. À partir de cette idée simple, le scénario dessine le portrait d'une jeune femme en devenir. Le ton est à la fois doux et touchant.
J'insiste sur une évidence: le film doit beaucoup à Saoirse Ronan. Maintenant, en rester là serait une injustice pour les autres acteurs. Chose intéressante: je n'y ai pas vu de véritable star du grand écran. Cette distribution "anonyme" fait merveille, je trouve, tant elle paraît à sa place dans le contexte du film. Il est donc vraiment dommage d'après moi que l'Académie n'ait pas mis en avant cette exactitude dans son palmarès 2018 ! Dans le rôle de la mère, Laurie Metcalf n'aurait, par exemple, pas volé une statuette dorée. Même constat d'ailleurs pour Lucas Hedges, parfait premier petit ami de Christine. Au-delà du récit et de ce casting, j'ai également apprécié Lady Bird sur le plan formel et particulièrement pour sa capacité à enchaîner rapidement une multitude de petites scènes d'une vie quotidienne joliment reconstituée - un montage d'une belle efficacité narrative. Tout cela étant censé se dérouler vers 2002, un peu de mélancolie affleure à la fin, quand l'héroïne, un peu apaisée, reprend son souffle. Nous serons restés avec elle, jusqu'au bout, sur le fil de ses émotions.
Lady Bird
Film américain de Greta Gerwig (2017)
Des histoires comme celle-là, le cinéma US en regorge: Frances Ha par exemple ou bien Le monde de Charlie, pour n'en citer que deux parmi celles qui me viennent à l'esprit. Dans un registre comique beaucoup plus léger, La folle journée de Ferris Bueller tiendra lieu de classique indémodable. Une question de génération, peut-être. Vous pouvez lui préférer le désenchantement de La dernière séance !
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Plutôt bien accueilli, le film fait débat sur les blogs...
Vous le retrouverez notamment chez Pascale, Dasola, Tina et Strum.
Lady Bird est en outre le premier film de Greta Gerwig réalisatrice. Je voudrais rappeler que j'aime aussi cette jeune comédienne, égérie fidèle du cinéma américain indépendant. Ici, elle a bâti une histoire qui lui ressemble et qui est, dit-on, d'inspiration autobiographique. L'affaire débute par une citation: "Quiconque parle de l'hédonisme californien n'a jamais passé un Noël à Sacramento" (Joan Didion). Tout en nous permettant de réviser notre géographie, l'aphorisme donne aussitôt le ton de la comédie douce-amère qui va suivre. Pendant une petite centaine de minutes, nous marchons dans les pas de Christine, ado d'origine modeste scolarisée dans un lycée privé dirigé par une communauté religieuse. Déjà bien décidée à quitter définitivement la ville après avoir obtenu son diplôme, la gamine mène la vie dure à son entourage et rêve d'intégrer une université réputée pour s'épanouir enfin. Ce qui n'est évidemment pas gagné d'avance. À partir de cette idée simple, le scénario dessine le portrait d'une jeune femme en devenir. Le ton est à la fois doux et touchant.
J'insiste sur une évidence: le film doit beaucoup à Saoirse Ronan. Maintenant, en rester là serait une injustice pour les autres acteurs. Chose intéressante: je n'y ai pas vu de véritable star du grand écran. Cette distribution "anonyme" fait merveille, je trouve, tant elle paraît à sa place dans le contexte du film. Il est donc vraiment dommage d'après moi que l'Académie n'ait pas mis en avant cette exactitude dans son palmarès 2018 ! Dans le rôle de la mère, Laurie Metcalf n'aurait, par exemple, pas volé une statuette dorée. Même constat d'ailleurs pour Lucas Hedges, parfait premier petit ami de Christine. Au-delà du récit et de ce casting, j'ai également apprécié Lady Bird sur le plan formel et particulièrement pour sa capacité à enchaîner rapidement une multitude de petites scènes d'une vie quotidienne joliment reconstituée - un montage d'une belle efficacité narrative. Tout cela étant censé se dérouler vers 2002, un peu de mélancolie affleure à la fin, quand l'héroïne, un peu apaisée, reprend son souffle. Nous serons restés avec elle, jusqu'au bout, sur le fil de ses émotions.
Lady Bird
Film américain de Greta Gerwig (2017)
Des histoires comme celle-là, le cinéma US en regorge: Frances Ha par exemple ou bien Le monde de Charlie, pour n'en citer que deux parmi celles qui me viennent à l'esprit. Dans un registre comique beaucoup plus léger, La folle journée de Ferris Bueller tiendra lieu de classique indémodable. Une question de génération, peut-être. Vous pouvez lui préférer le désenchantement de La dernière séance !
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Plutôt bien accueilli, le film fait débat sur les blogs...
Vous le retrouverez notamment chez Pascale, Dasola, Tina et Strum.
Pas très convaincue par ce Lady Bird, intéressant sur certains points mais pour moi banal et oubliable, malgré l'excellente interprétation de Saoirse Ronan.
RépondreSupprimerMerci pour Saoirse.
RépondreSupprimerJe veux bien t'accorder que le film ne me restera pas éternellement en mémoire.
La réussite du film ne tient pas qu'à la belle prestation de Saoirse, double de la réalisatrice, je trouve.
RépondreSupprimerC'est un film d'ados qui enquille tous les passages obligés il me semble mais avec un supplément d'âme et de grâce qu'on ne trouve dans aucun autre.
Et puis c'est doux et mélancolique. Jadore.
C'est vrai que la douceur et la mélancolie du film sont bien dosées.
RépondreSupprimerSaoirse est-elle le double de Greta ? Possible.
Curieux de savoir ce qu'elles nous réservent pour l'avenir !
Je ne trouve pas que Saoirse Ronan ressemble à Greta Gerwig et je trouve beaucoup plus de charme à cette dernière. Merci pour le lien Martin.
RépondreSupprimerPhysiquement, non, c'est vrai.
RépondreSupprimerPour ma part, je parlais du type de personnage joué et de l'aspect autobiographique.
Coucou Martin,
RépondreSupprimerJe suis très fan de Saoirse Ronan, que je suis depuis son film Hanna. Et je trouve que c'est une actrice assez exceptionnelle, ce qu'elle prouve une nouvelle fois en nous livrant une prestation très gretagerwigienne dans ce film, c'est même assez bluffant, car elle est tout de même très différente dans ses autres films. Elle a plus d'une corde à son arc cette jeune femme.
J'ai bien aimé le film, vu hier soir, même s'il n'a rien de follement original, mais il a un petit quelque chose en plus qui fait la différence, en tout cas en ce qui me concerne.
J'ai beaucoup aimé également Lucas Hedges, acteur dont je ne connaissais que le visage. Il faudrait que je me souvienne maintenant de son nom, car je parie qu'on entendra encore parler de lui dans les années qui viennent. Et en bien.
Ah ! Ça fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul à apprécier Saoirse Ronan !
RépondreSupprimerJ'ai l'impression que nous sommes partis du même point du départ. Et quel bonheur à l'arrivée !
Pour moi, le petit plus, c'est vraiment le découpage en courtes séquences. Et le souffle final...