Vous n'êtes pas obligés d'être d'accord, mais je trouve que le débat public accorde trop de place aux religions. Non-croyant, je m'intéresse toutefois à ces questions et j'aime réfléchir aux faits historiques derrière les croyances. Je me suis donc intéressé à Marie Madeleine. Quelques mots, aujourd'hui, sur ce film passé quelque peu inaperçu...
Une précision, d'abord, pour ceux qui l'ignoreraient: Marie Madeleine est un personnage de la tradition biblique. Elle aurait suivi le Christ jusqu'au jour de sa crucifixion. Longtemps présentée par l'Église catholique comme une prostituée repentie, il semble que cette femme bénéficie désormais d'une sorte de réhabilitation, en étant citée parmi les premiers apôtres de Jésus et témoins de sa résurrection. Marie Madeleine - le film - s'attache d'abord à nous la présenter comme quelqu'un d'extrêmement humble, à tous les sens du terme. Seul "problème" pour les moeurs de son temps: son refus de se marier avec le brave homme que son père et son frère ont choisi pour elle. C'est ce qui la conduira bientôt sur les routes de l'exil, de son village natale de Magdala à Jérusalem, en suivant les pas d'un prédicateur. Quelque chose de moderne réside dans cette farouche détermination à ne pas se soumettre pour, peut-être, devenir soi. À vous d'en juger.
De fait, une telle oeuvre ne peut probablement pas faire l'unanimité. J'ai pour ma part aimé l'épure de ces images, tournées principalement en Sicile. J'ai aussi apprécié la relative discrétion des dialogues, liée sans doute au fait que le réalisateur a laissé à ses acteurs une part d'improvisation. Il m'a plu de retrouver Rooney Mara dans le beau rôle principal, ainsi qu'une distribution étonnante de par sa diversité culturelle: Joaquin Phoenix en prophète y côtoie des comédiens venus d'un peu tous les horizons, à l'image de Tahar Rahim, Ariane Labed, Chewitel Ejiofor, Denis Ménochet, Lubna Azabal ou Tchéky Kario. Marie Madeleine perd en vraisemblance ce qu'il gagne en humanité. Après tout, je ne suis pas convaincu qu'il faille juger le long-métrage en termes de réalisme ou même de crédibilité. J'ai préféré le recevoir sans me poser trop de questions. Du coup, je l'ai assez bien apprécié dans l'ensemble - et malgré l'aspect un peu anachronique de son sujet.
Marie Madeleine
Film australien de Garth Davis (2018)
Je ne pense pas que l'on verra beaucoup d'autres opus de ce genre. Ses producteurs britanniques et américains devaient sûrement savoir qu'il existe une tradition hollywoodienne du film biblique, de Ben-Hur à Barabbas, en passant évidemment par Les dix commandements. Darren Aronofsky l'avait remise à la mode avec Noé, film controversé. Autant l'admettre: ces oeuvres sont ma foi d'une qualité très inégale !
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Allez, un petit mot sur le Movie Challenge...
Hop ! Je coche la case n°40: "La bande-originale du film est bonne". Elle est le fruit du bon travail de Jóhann Jóhannson, un compositeur islandais déjà entendu dans les films du Québécois Denis Villeneuve. Un triste souvenir: le musicien est mort à 48 ans, le 9 février dernier.
Et pour finir, un lien vers un site ami...
Oui, parce que j'ai fini par trouver une autre chronique chez Pascale !
Une précision, d'abord, pour ceux qui l'ignoreraient: Marie Madeleine est un personnage de la tradition biblique. Elle aurait suivi le Christ jusqu'au jour de sa crucifixion. Longtemps présentée par l'Église catholique comme une prostituée repentie, il semble que cette femme bénéficie désormais d'une sorte de réhabilitation, en étant citée parmi les premiers apôtres de Jésus et témoins de sa résurrection. Marie Madeleine - le film - s'attache d'abord à nous la présenter comme quelqu'un d'extrêmement humble, à tous les sens du terme. Seul "problème" pour les moeurs de son temps: son refus de se marier avec le brave homme que son père et son frère ont choisi pour elle. C'est ce qui la conduira bientôt sur les routes de l'exil, de son village natale de Magdala à Jérusalem, en suivant les pas d'un prédicateur. Quelque chose de moderne réside dans cette farouche détermination à ne pas se soumettre pour, peut-être, devenir soi. À vous d'en juger.
De fait, une telle oeuvre ne peut probablement pas faire l'unanimité. J'ai pour ma part aimé l'épure de ces images, tournées principalement en Sicile. J'ai aussi apprécié la relative discrétion des dialogues, liée sans doute au fait que le réalisateur a laissé à ses acteurs une part d'improvisation. Il m'a plu de retrouver Rooney Mara dans le beau rôle principal, ainsi qu'une distribution étonnante de par sa diversité culturelle: Joaquin Phoenix en prophète y côtoie des comédiens venus d'un peu tous les horizons, à l'image de Tahar Rahim, Ariane Labed, Chewitel Ejiofor, Denis Ménochet, Lubna Azabal ou Tchéky Kario. Marie Madeleine perd en vraisemblance ce qu'il gagne en humanité. Après tout, je ne suis pas convaincu qu'il faille juger le long-métrage en termes de réalisme ou même de crédibilité. J'ai préféré le recevoir sans me poser trop de questions. Du coup, je l'ai assez bien apprécié dans l'ensemble - et malgré l'aspect un peu anachronique de son sujet.
Marie Madeleine
Film australien de Garth Davis (2018)
Je ne pense pas que l'on verra beaucoup d'autres opus de ce genre. Ses producteurs britanniques et américains devaient sûrement savoir qu'il existe une tradition hollywoodienne du film biblique, de Ben-Hur à Barabbas, en passant évidemment par Les dix commandements. Darren Aronofsky l'avait remise à la mode avec Noé, film controversé. Autant l'admettre: ces oeuvres sont ma foi d'une qualité très inégale !
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Allez, un petit mot sur le Movie Challenge...
Hop ! Je coche la case n°40: "La bande-originale du film est bonne". Elle est le fruit du bon travail de Jóhann Jóhannson, un compositeur islandais déjà entendu dans les films du Québécois Denis Villeneuve. Un triste souvenir: le musicien est mort à 48 ans, le 9 février dernier.
Et pour finir, un lien vers un site ami...
Oui, parce que j'ai fini par trouver une autre chronique chez Pascale !
Hello Martin. En ce qui concerne Jésus-Christ rappelons l'intéressant Golgotha de Julien Duvivier avec Jean Gabin en Ponce Pilate. Et le commentaire de, je crois que c'était Henri Jeanson, "Le Gabin il plutôt l'air de descendre de Ménilmuche que du Mont des Oliviers mais il s'en lave les pognes". A bientôt.
RépondreSupprimerC'est un film bien propre, dégradé dans tous les tons de gris et de beige. Ah ce qu'ils étaient propres ces apôtres !!!
RépondreSupprimerEt le casting international fait un peu sourire : Tahar en Judas, Ménochet en frère ogre (comme toujours) de la Marie, Tchéky dans le rôle du père...
Le débat sur LES religions est envahissant je suis d'accord. Je n'en peux plus de la religion.
Mais je suis toujours attirée par les films qui en causent.
Réhabiliter la Marie sous les traits charmants de Rooney Mara avec un Jésus aussi charismatique de Joaquin Phoenix... j'ai finalement passé un moment (un peu longuet)mais intrigant et pas désagréable.
Dans mon jeune temps j'avais adoré Jésus Christ Superstar et surtout le Jésus de Zéfirelli. J'avais le poster de Robert Powell dans ma chambre...
http://wikiimages.qwika.com/images/en/e/e4/Jesuszeffirelliportrait.jpg
Ah ça me donne envie de revoir Mahler, Tommy et Harlequin <3
@Eeguab:
RépondreSupprimerMerci pour cette savoureuse anecdote.
Gabin en Ponce Pilate, ce doit être quelque chose, tout de même !
@Pascale:
RépondreSupprimerC'est vraiment que le film est un peu trop propre pour être crédible.
Pour ce qui est du casting international, moi, j'ai marché. Cela ne m'a pas dérangé.
Intriguant, dis-tu ? C'est vrai qu'on se demande pourquoi tourner un tel film aujourd'hui.
Je ne connais pas les autres films dont tu parles et constate juste qu'ils ne sont pas tous bibliques...
Oui Gabin en Ponce c'était hilarant.
RépondreSupprimerLe Jésus de Zefirelli m'avait fort et longuement impressionné.
Les castings internationaux rendent souvent les films bancaux je trouve.
Oui ils ne sont pas bibliques les autres films mais Mahler... ♡
Bon bon bon... je tâcherai de voir Jeannot se laver les mains.
RépondreSupprimerC'est vrai que les distributions internationales sont "fragiles", souvent.