J'aime quand, parfois, l'oeuvre artistique naît d'une idée d'urgence. Sans avoir enquêté sur le sujet, je crois pouvoir dire que c'est le cas du film que j'évoquerai aujourd'hui: Les nuits fauves. À la fois auteur du livre originel - du même titre - et réalisateur-scénariste-acteur principal du long-métrage, Cyril Collard était également séropositif...
L'histoire racontée ici est pour beaucoup inspirée de sa vie, paraît-il. C'est celle de Jean, jeune caméraman lui aussi atteint par la maladie et qui, à défaut de pouvoir faire de vrais projets d'avenir, se fait fort de profiter intensément de ces jours qui lui restent. Une volonté nettement contrariée par les circonstances, bien sûr, et des relations amoureuses tapageuses, avec les filles aussi bien qu'avec les garçons. Incapable de choisir, Jean fréquente à la fois Samy, un beau gosse lui-même indécis sur son orientation sexuelle, et Laura, une ado enflammée rencontrée sur un tournage et qui, elle, n'a pas l'intention de partager. Je vous laisse maintenant découvrir la suite, si le coeur vous en dit, évidemment. Les nuits fauves est un film marquant. Témoin d'une époque, c'est même un film générationnel, selon moi...
La fougue du propos est très bien retranscrite sur le plan formel. Concrètement, cela veut dire que les plans sont courts et s'enchaînent à un rythme effréné, ne nous laissant qu'à peine le temps de souffler. Cyril Collard est très bon, devant ou derrière la caméra. Je dois dire toutefois que c'est la jolie Romane Bohringer, alors âgée de 19 ans seulement, qui m'a fait la plus forte impression, tout au long du film. Elle est simplement parfaite en amoureuse éperdue, dans la lignée d'autres grands personnages féminins et pathétiques. J'ai été surpris de constater que Les nuits fauves n'évoquait pas seulement le drame d'un amour condamné, mais qu'il s'agissait aussi d'un film combattif et très direct, porté par l'énergie vitale peu commune d'un homme que j'imagine à fleur de peau. C'est bien en cela qu'il vaut le détour. Vingt-cinq ans plus tard, son discours coup-de-poing et souvent cru garde toute sa pertinence. Bref, il était temps que je l'entende enfin !
Les nuits fauves
Film français de Cyril Collard (1992)
Le 8 mars 1993, au théâtre des Champs Élysées, le long-métrage triomphe et remporte quatre César (dont celui du meilleur film). Hommage est ainsi rendu à Cyril Collard, décédé trois jours plus tôt. J'espère qu'à votre tour, vous aurez droit à une séance de rattrapage ou à une rediffusion. Sur un thème connexe, je crois utile de revenir aussi sur 120 battements par minute, l'un des grands films de 2017.
L'histoire racontée ici est pour beaucoup inspirée de sa vie, paraît-il. C'est celle de Jean, jeune caméraman lui aussi atteint par la maladie et qui, à défaut de pouvoir faire de vrais projets d'avenir, se fait fort de profiter intensément de ces jours qui lui restent. Une volonté nettement contrariée par les circonstances, bien sûr, et des relations amoureuses tapageuses, avec les filles aussi bien qu'avec les garçons. Incapable de choisir, Jean fréquente à la fois Samy, un beau gosse lui-même indécis sur son orientation sexuelle, et Laura, une ado enflammée rencontrée sur un tournage et qui, elle, n'a pas l'intention de partager. Je vous laisse maintenant découvrir la suite, si le coeur vous en dit, évidemment. Les nuits fauves est un film marquant. Témoin d'une époque, c'est même un film générationnel, selon moi...
La fougue du propos est très bien retranscrite sur le plan formel. Concrètement, cela veut dire que les plans sont courts et s'enchaînent à un rythme effréné, ne nous laissant qu'à peine le temps de souffler. Cyril Collard est très bon, devant ou derrière la caméra. Je dois dire toutefois que c'est la jolie Romane Bohringer, alors âgée de 19 ans seulement, qui m'a fait la plus forte impression, tout au long du film. Elle est simplement parfaite en amoureuse éperdue, dans la lignée d'autres grands personnages féminins et pathétiques. J'ai été surpris de constater que Les nuits fauves n'évoquait pas seulement le drame d'un amour condamné, mais qu'il s'agissait aussi d'un film combattif et très direct, porté par l'énergie vitale peu commune d'un homme que j'imagine à fleur de peau. C'est bien en cela qu'il vaut le détour. Vingt-cinq ans plus tard, son discours coup-de-poing et souvent cru garde toute sa pertinence. Bref, il était temps que je l'entende enfin !
Les nuits fauves
Film français de Cyril Collard (1992)
Le 8 mars 1993, au théâtre des Champs Élysées, le long-métrage triomphe et remporte quatre César (dont celui du meilleur film). Hommage est ainsi rendu à Cyril Collard, décédé trois jours plus tôt. J'espère qu'à votre tour, vous aurez droit à une séance de rattrapage ou à une rediffusion. Sur un thème connexe, je crois utile de revenir aussi sur 120 battements par minute, l'un des grands films de 2017.
Un choc à l'époque. Même si je crois me souvenir qu'il contaminait ses partenaires sciemment.
RépondreSupprimerEt une soirée de César pleine de larmes.
J'ai entendu qu'on avait fait ce reproche à Cyril Collard, ainsi que différentes versions de cette histoire. Je n'ai pas réussi à démêler le vrai du faux. On dit aussi qu'à cette époque, le Sida était nettement moins bien connu et les personnes séropositives nettement plus ostracisées.
RépondreSupprimerEn tout cas, c'est sûr que le film met une claque. Alors, en 1992...