Pas besoin d'aller chercher très loin: en remontant de quelques jours sur le fil de mes chroniques, vous verrez (à nouveau ?) que j'ai parlé récemment du Mois du film documentaire. Mon association a choisi de s'inspirer de cet événement national pour présenter deux des films de l'Américain Frederick Wiseman, né le 1er janvier 1930. Les voici...
Tititut follies / sorti en 1967
Juriste de formation et ex-professeur de droit, Frederick Wiseman tourne ce tout premier documentaire au pénitencier de Bridgewater. Auparavant, il a déjà tenu à inciter ses étudiants à visiter ce type d'établissements, comme pour encourager les futurs juges et avocats à prendre la mesure de leurs grandes responsabilités. Il se trouve qu'en l'occurrence, l'endroit où il pose sa caméra est aussi un asile psychiatrique. Déjà ancré dans son style caractéristique, le cinéaste propose une immersion directe, sans le moindre commentaire ajouté. Sa caméra et son micro saisissent toute la violence du lieu: la nudité permanente des détenus, le dépouillement extrême de leurs cellules, les pseudo-blagues dont ils sont l'objet de la part des gardiens lorsqu'ils regimbent un peu, la manière dont on les force à manger quand ils ne le font pas spontanément, les fausses fêtes, etc. Un film éprouvant ! Longtemps interdit aux États-Unis, il se termine d'ailleurs avec un carton pour le moins ironique. Que je vous laisse découvrir...
Ex libris - The New York public library / sorti en 2017
Si le film précédent était relativement court (1h25 environ), celui-là permet de se plonger plus profondément encore dans la vie quotidienne d'une institution fondée en 1895: la Bibliothèque publique de New York. En 3h17 (!), c'est l'occasion de vérifier concrètement que ce n'est pas seulement une immense collection de bouquins. Chaque jour, l'établissement et ses quelque 90 annexes poursuivent l'objectif d'amener la connaissance auprès du plus grand nombre. Leurs techniques sont nombreuses: prêts de livres et d'équipements informatiques, organisation de conférences, accueil d'enfants scolarisés, cours donnés aux jeunes et moins jeunes... notamment. Assez régulièrement, la caméra s'invite aussi au sein du conseil d'administration, ce qui permet, entre autres, d'aborder les questions financières. C'est souvent intéressant et, parfois, un peu "pointu" pour un public profane. Pour tenir la distance, il faut donc s'accrocher. Cela dit, on ne verra pas tous les jours un reportage comme celui-là !
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Avis aux amateurs...
J'invite ceux d'entre vous qui connaissent Frederick Wiseman à dire quels autres films ils ont vus et à donner leur avis sur son travail. Toujours actif, notre homme compte déjà une quarantaine de sujets. Parmi eux: la Comédie-Française (1996)... et l'Opéra de Paris (2009).
Tititut follies / sorti en 1967
Juriste de formation et ex-professeur de droit, Frederick Wiseman tourne ce tout premier documentaire au pénitencier de Bridgewater. Auparavant, il a déjà tenu à inciter ses étudiants à visiter ce type d'établissements, comme pour encourager les futurs juges et avocats à prendre la mesure de leurs grandes responsabilités. Il se trouve qu'en l'occurrence, l'endroit où il pose sa caméra est aussi un asile psychiatrique. Déjà ancré dans son style caractéristique, le cinéaste propose une immersion directe, sans le moindre commentaire ajouté. Sa caméra et son micro saisissent toute la violence du lieu: la nudité permanente des détenus, le dépouillement extrême de leurs cellules, les pseudo-blagues dont ils sont l'objet de la part des gardiens lorsqu'ils regimbent un peu, la manière dont on les force à manger quand ils ne le font pas spontanément, les fausses fêtes, etc. Un film éprouvant ! Longtemps interdit aux États-Unis, il se termine d'ailleurs avec un carton pour le moins ironique. Que je vous laisse découvrir...
Ex libris - The New York public library / sorti en 2017
Si le film précédent était relativement court (1h25 environ), celui-là permet de se plonger plus profondément encore dans la vie quotidienne d'une institution fondée en 1895: la Bibliothèque publique de New York. En 3h17 (!), c'est l'occasion de vérifier concrètement que ce n'est pas seulement une immense collection de bouquins. Chaque jour, l'établissement et ses quelque 90 annexes poursuivent l'objectif d'amener la connaissance auprès du plus grand nombre. Leurs techniques sont nombreuses: prêts de livres et d'équipements informatiques, organisation de conférences, accueil d'enfants scolarisés, cours donnés aux jeunes et moins jeunes... notamment. Assez régulièrement, la caméra s'invite aussi au sein du conseil d'administration, ce qui permet, entre autres, d'aborder les questions financières. C'est souvent intéressant et, parfois, un peu "pointu" pour un public profane. Pour tenir la distance, il faut donc s'accrocher. Cela dit, on ne verra pas tous les jours un reportage comme celui-là !
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Avis aux amateurs...
J'invite ceux d'entre vous qui connaissent Frederick Wiseman à dire quels autres films ils ont vus et à donner leur avis sur son travail. Toujours actif, notre homme compte déjà une quarantaine de sujets. Parmi eux: la Comédie-Française (1996)... et l'Opéra de Paris (2009).
Je n'ai hélas jamais vu de film de Wiseman. Je sais qu'ils font autorité mais je n'en ai pas eu l'occasion. Comment le public a-t-il réagi? A bientôt Martin.
RépondreSupprimerDans l'ensemble, je crois que les gens ont plutôt apprécié ces découvertes.
RépondreSupprimerLe premier film contient quelques scènes franchement éprouvantes, que certains ont mal vécu.
Le second est bien plus abordable, malgré sa longueur. Une bonne thérapie contre Donald Trump !