"Je trouvais le livre extrêmement inspirant. J'y ai vu un pamphlet habilement déguisé contre l'époque actuelle. Tous les personnages me paraissaient d'une modernité confondante". C'est en ces termes qu'Albert Dupontel parle du roman qu'il vient d'adapter au cinéma. Faute de l'avoir lu, je ne peux évoquer qu'Au revoir là-haut, le film...
Sous les ordres d'un officier sadique, plus redouté que ce qui reste finalement des soldats ennemis, Albert Maillard et Édouard Péricourt montent une dernière fois au front, le 9 novembre 1918, deux jours avant l'annonce officielle d'un armistice que les deux camps attendent désormais sans trop combattre. Le premier Poilu est sauvé d'une mort atroce par son compère, lequel a moins de chance, puisqu'une bombe venue exploser près de lui le laisse vivant, mais totalement défiguré. Une fois les armes déposées, le rescapé ne lâche plus le grand blessé d'une semelle et tâche de lui redonner le goût de la vie. Peine perdue. Il sera rapidement question d'une revanche à prendre, par le biais notamment d'une escroquerie... aux monuments aux morts ! À vous dorénavant de découvrir la suite. Je signale à ceux qui connaissent déjà l'oeuvre originelle que sa fin diffère de celle du long-métrage. Albert Dupontel dit avoir travaillé en parfait accord avec le romancier qui lui a vendu ses droits, Pierre Lemaître - une précision importante. Je n'ai pas renoncé au bouquin et, un jour, ferai donc la comparaison.
Avant cela, un constat: Au revoir là-haut est l'un des films français les plus réussis que j'ai vus cette année. Il m'a fait forte impression. Comme une amie (coucou, Aurelia !) qui l'a vu avant moi, je trouve qu'Albert Dupontel sait bien se bonifier avec le temps, comme acteur sans doute, mais également comme réalisateur. Loin de se satisfaire d'un très bon scénario adapté, c'est une évidence qu'il apporte aussi un grand soin à sa mise en scène, ce qui nous permet donc, à nous spectateurs sagement assis, d'assister à un spectacle flamboyant. Franchement, sur le plan formel, il n'y a rien à jeter ! Ajoutez à cela une distribution aux petits oignons: l'épatant Nahuel Perez Biscayart avec sa gueule cassée, Laurent Lafitte vraiment impeccable en salaud absolu, Niels Arestrup, Émilie Dequenne, Mélanie Thierry... le choix est parfait, même si, pour chipoter un petit peu, j'ai envie de dire que les personnages féminins sont très légèrement sous-exploités. Rien de grave: il y a même quelques petits rôles pour "compenser". Un bon exemple de ce que je peux appeller le grand cinéma populaire.
Au revoir là-haut
Film français d'Albert Dupontel (2017)
Sachez-le: ma liste des films qui traitent de la première guerre mondiale est encore en cours de construction. Ici, la scène de bataille rappellent la référence Les sentiers de la gloire. D'aucuns comparent aussi avec Un long dimanche de fiançailles, oeuvre plus modeste. Surprise: moi, une séquence m'a évoqué Les lumières de la ville. Bref, une belle liste de bons échos pour Albert Dupontel et sa troupe !
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Intéressés par d'autres opinions ?
Celles de Pascale, Dasola, Tina et Princécranoir méritent d'être lues.
Sous les ordres d'un officier sadique, plus redouté que ce qui reste finalement des soldats ennemis, Albert Maillard et Édouard Péricourt montent une dernière fois au front, le 9 novembre 1918, deux jours avant l'annonce officielle d'un armistice que les deux camps attendent désormais sans trop combattre. Le premier Poilu est sauvé d'une mort atroce par son compère, lequel a moins de chance, puisqu'une bombe venue exploser près de lui le laisse vivant, mais totalement défiguré. Une fois les armes déposées, le rescapé ne lâche plus le grand blessé d'une semelle et tâche de lui redonner le goût de la vie. Peine perdue. Il sera rapidement question d'une revanche à prendre, par le biais notamment d'une escroquerie... aux monuments aux morts ! À vous dorénavant de découvrir la suite. Je signale à ceux qui connaissent déjà l'oeuvre originelle que sa fin diffère de celle du long-métrage. Albert Dupontel dit avoir travaillé en parfait accord avec le romancier qui lui a vendu ses droits, Pierre Lemaître - une précision importante. Je n'ai pas renoncé au bouquin et, un jour, ferai donc la comparaison.
Avant cela, un constat: Au revoir là-haut est l'un des films français les plus réussis que j'ai vus cette année. Il m'a fait forte impression. Comme une amie (coucou, Aurelia !) qui l'a vu avant moi, je trouve qu'Albert Dupontel sait bien se bonifier avec le temps, comme acteur sans doute, mais également comme réalisateur. Loin de se satisfaire d'un très bon scénario adapté, c'est une évidence qu'il apporte aussi un grand soin à sa mise en scène, ce qui nous permet donc, à nous spectateurs sagement assis, d'assister à un spectacle flamboyant. Franchement, sur le plan formel, il n'y a rien à jeter ! Ajoutez à cela une distribution aux petits oignons: l'épatant Nahuel Perez Biscayart avec sa gueule cassée, Laurent Lafitte vraiment impeccable en salaud absolu, Niels Arestrup, Émilie Dequenne, Mélanie Thierry... le choix est parfait, même si, pour chipoter un petit peu, j'ai envie de dire que les personnages féminins sont très légèrement sous-exploités. Rien de grave: il y a même quelques petits rôles pour "compenser". Un bon exemple de ce que je peux appeller le grand cinéma populaire.
Au revoir là-haut
Film français d'Albert Dupontel (2017)
Sachez-le: ma liste des films qui traitent de la première guerre mondiale est encore en cours de construction. Ici, la scène de bataille rappellent la référence Les sentiers de la gloire. D'aucuns comparent aussi avec Un long dimanche de fiançailles, oeuvre plus modeste. Surprise: moi, une séquence m'a évoqué Les lumières de la ville. Bref, une belle liste de bons échos pour Albert Dupontel et sa troupe !
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Celles de Pascale, Dasola, Tina et Princécranoir méritent d'être lues.
Une grande réussite que ce film : il y avait longtemps que je ne m'étais pas réjoui autant devant un film populaire français. Avoir obtenu la bénédiction de l'auteur du roman (que je suis en train de dévorer) est sans doute pour beaucoup dans la réussite de l'entreprise.
RépondreSupprimerHé oui ! Le cinéma français, c'est ça aussi ! Il ne faut jamais en désespérer tout à fait.
RépondreSupprimerEffectivement, la caution morale de l'écrivain me paraît une très bonne chose dans ce cas.
Bonjour Martin, merci pour le lien sur un film qui m'a agréablement surprise. Je ne suis pas fan de tous les films de Dupontel. Mais le roman de Lemaitre l'a inspiré. D'ailleurs, j'ai lu que Lemaitre avait participé à l'adaptation scénaristique. Les acteurs sont tous bien. Mention spéciale à Arestrup. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerCoucou Dasola. Niels Arestrup est très bon, c'est vrai, mais dans un registre assez "ordinaire" pour lui.
RépondreSupprimerPour moi, la grande révélation est venue de Laurent Lafitte, que je n'avais pas envisagé en salaud intégral.
Hey Martin. Oui Au revoir la-haut est pour moi un film très réussi à tous les points de vue. Il se trouve que j'ai lu le livre il y a trois mois seulement et j'ai tout autant aimé le roman.
RépondreSupprimerCe film doit cartonner et c'est tant mieux. Dupontel est aussi bon devant que derrière la caméra.
RépondreSupprimerJ'aime son personnage d'homme bon et naïf parfois.
Personne ne parle de la petite, je l'ai trouvée extraordinaire.
Quant à Nahuel, son interprétation frémissante devrait lui valoir un César.
@Eeguab:
RépondreSupprimerHey Eeguab ! Je suis content de nous savoir du même avis sur ce film.
Pour ce qui est du bouquin, il est possible que je le lise à Noël. Ou en tout début d'année prochaine.
@Pascale:
RépondreSupprimerCartonner ? Si mes infos sont bonnes, il approche désormais les 1,7 million d'entrées.
C'est de fait un excellent score pour Albert Dupontel... qui n'est d'ailleurs plus loin de son record.
Tu as raison pour la gamine. Je cite donc son nom: Héloïse Balster.
Concert de louanges auquel j’apporte ma voix ! Et pourtant ce n’etait pas gagné face à l’excessif Dupontel. De très bonnes idées de mise en scène et une direction artistique au top, sans parler d’un salaud savoureux, tout concourt à la réussite.
RépondreSupprimerMerci pour le lien Martin !
J'ai lu le billet enthousiaste de Tina. Tu confirmes. Mais j'avoue que j'ai toujours un peu peur car je n'aime pas du tout Dupontel, ni acteur ni réalisateur...
RépondreSupprimer@Princécranoir:
RépondreSupprimerJ'ai l'impression que Dupontel n'est excessif que dans ses propos, parfois. Ses films (récents) me semblent plus mesurés.
Je vois en tout cas avec plaisir qu'il fait l'unanimité parmi nous dans le cas présent.
Avec plaisir pour ce qui est du lien vers ta page !
@Chonchon:
RépondreSupprimerComme tu peux voir, Tina et moi ne sommes pas seuls à avoir apprécié le spectacle.
Je suis étonné d'un rejet aussi radical de ta part, mais je peux comprendre. Ce dernier film mérite toute ton attention.
J'ai adoré ce film émouvant, sublime esthétiquement et rempli de trouvailles créatives !
RépondreSupprimerComme tu peux le voir, Tina, nous sommes deux. Euh… trois. Euh… non, bien plus encore !
RépondreSupprimerTu as bien raison: il y a mille et une petites trouvailles créatives qui font de ce film une grande réussite.